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Tedesco, au creux de la hype

Par Adrien Candau
Tedesco, au creux de la hype

Propulsé à la tête des Knappen à l'été 2017, Domenico Tedesco, porté par ses 32 ans, son adaptabilité tactique et ses dons de polyglotte, avait tout du Monsieur cool de la Bundesliga version 2017-2018. Mais alors que le club de Gelsenkirchen pointe à une bien décevante douzième place du championnat et reçoit Dortmund pour le derby de la Ruhr ce samedi (15h30), la hype semble significativement retombée. De quoi se demander si l'Italo-Allemand en a suffisamment dans le bide pour durer du côté de Schalke.

Domenico Tedesco est un homme serein. Alors que son club n’a que trois points d’avance sur la zone de relégation, lorsqu’on lui demande s’il a prévu de blinder son arrière-garde à l’heure d’affronter le Borussia Dortmund, le coach germano-italien se marre. « Pourquoi devrions-nous faire cela ? Bon, bien sûr, notre mauvais début de saison est un fardeau… » Impossible de déterminer si la tranquillité du grand manitou de Schalke n’est qu’une façade ou si elle répond à une conviction profonde. Ce qu’on sait, en revanche, c’est que la formation de la Ruhr, seconde de Bundesliga la saison passée, pédale dans la semoule cette année en championnat. Et que les critiques visant le jeu pas toujours très funky des Knappen commencent à fuser d’un peu partout.

« Il est temps que Schalke commence à jouer au football »

Pourtant, avant de commencer l’exercice 2018-2019, Domenico Tedesco incarnait encore cette race de coachs jeunes, modernes, polyglottes et aux méthodes d’un nouveau genre, venus dépoussiérer les bancs de Bundesliga, à l’image de Julian Nagelsmann à Hoffenheim, Florian Kohfeldt au Werder ou Manuel Baum à Augsbourg. À Schalke, l’Italo-Allemand avait rapidement posé sa patte sur le collectif en faisant des Knappen une formation protéiforme, capable de s’adapter intelligemment à l’adversaire. Un exemple parmi tant d’autres ? Cette victoire obtenue le 17 février dernier face à Hoffenheim (2-1), une rencontre où Tedesco avait impressionné les observateurs en changeant trois fois de formation en cours de match. Second de Bundesliga la saison dernière, Schalke n’avait aussi encaissé que neuf buts de plus que le tout puissant Bayern. Le tout en marquant dans le même temps près de quarante pions de moins que les Bavarois. Au sein d’une Bundesliga offensive et décomplexée, les Bleu Roi avaient de fait privilégié avec succès ce qui ressemblait à une approche plus calculatrice et défensive, avec un appétit prononcé pour le jeu de contre.

Une recette qui semble s’essouffler lors de cet exercice 2018-2019. Notamment parce que le secteur offensif des Knappen, déjà critiqué par certains observateurs exigeants lors de la saison précédente, semble sous anesthésie générale, alors que Nabil Bentaleb, avec trois petits pions, tous inscrits sur penalty, est le meilleur buteur du club en championnat. L’ancien international allemand Dietmar Hamann ne s’était ainsi pas privé pour découper en lamelles les Knappen fin octobre dernier, après un 0-0 soporifique face à Leipzig, où les poulains de Tedesco avaient réussi à peine 56% de leur passes : « Leipzig était mauvais, mais Schalke était horrible… Si vous donnez la moitié de vos passes à l’adversaire, c’est gênant. Cela n’a rien à voir avec le football. Tedesco doit passer à l’étape suivante et développer l’équipe, mais je pense qu’ils ne se sont pas améliorés par rapport à l’année dernière. Le truc, c’est qu’ils n’étaient même pas vraiment bons l’année dernière. Il est temps que Schalke commence à jouer au football. »

Knappen à la peine

Signe que, quand il arrête d’enquiller les points, le style Tedesco devient particulièrement clivant au sein d’un football allemand qui aime désormais conjuguer la manière avec le résultat. Mais alors, qu’est-ce qui coince précisément à Schalke depuis le début de la saison ? S’il est sans doute encore trop tôt pour définitivement enterrer la méthode Tedesco, le club semble déjà payer ses ventes estivales, alors que le wonderkid Thilo Kehrer a filé au PSG, que le maître à jouer Leon Goretzka garnit désormais l’entrejeu du Bayern et que le jeune espoir Max Meyer est parti tenter l’aventure anglaise du côté de Crystal Palace. Quelques choix de Tedesco interrogent aussi, à l’image du sort réservé au défenseur central brésilien Naldo, pilier de la défense la saison dernière et bizarrement relégué au rang d’obscur joueur de complément. « Nous avons quatre joueurs pour trois places en défense, et le temps de Naldo arrivera » , a débité Tedesco à propos du cas de son défenseur de 36 ans.

En attendant, le Calabrais de naissance ne peut que capitaliser sur la qualification de Schalke en huitièmes de finale de Ligue des champions pour nuancer un bilan encore pas folichon cette saison. En espérant commencer à inverser la tendance ce samedi face au Dortmund de Lucien Favre, qui plane actuellement sur l’Allemagne. Qu’importe, Tedesco tentera de dégainer de son chapeau un petit miracle. Comme celui que ses hommes avaient déjà sorti de nulle part le 25 novembre 2017. Menés 4-0 à la pause, les Knappen avaient signé une seconde mi-temps complètement dingue en arrachant le nul. Une remontée fantastique que Tedesco avait initié à la pause, dans les vestiaires, avec sa tranquillité caractéristique, comme le décrivait Naldo en mars dernier : « Il était très calme. Il nous a simplement dit : « Maintenant, nous devons marquer quatre buts. » » À Gelsenkirchen, on ne risque pas d’oublier de sitôt la suite.

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