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Tadić, Nuit debout

Par Adrien Candau
Tadić, Nuit debout

Il suffit parfois d'une équipe pour sonner la révolte, au sein d'un football européen écrasé par une élite de plus en plus restreinte. D'une équipe, l'Ajax Amsterdam, et d'un homme, Dušan Tadić.

Quand il s’agit de football, Dušan Tadić est un homme de principes. À chacun ses maîtres. Les siens ne sont ni espagnols, ni allemands, ni italiens, ni anglais, mais bien hollandais. Car Dušan Tadić a 30 piges. Le grand Ajax des années 1990, celui qui gagne la C1 en 1995, atteint la finale en 1996 puis les demies en 1997, convoque chez lui des souvenirs délicieux. En 2014, à l’heure de quitter l’Eredivisie, où il s’était mis en évidence sous les couleurs de Groningue et Twente durant quatre saisons, le Serbe choisissait d’évoluer à Southampton, pour jouer sous les ordres de Ronald Koeman. Un Néerlandais, encore. « Moi, j’aime les coachs bataves. Ils ont une philosophie offensive. Ils veulent dominer le jeu. Battre chaque adversaire en imposant leur patte… J’ai adoré l’Ajax pour ça dans les années 1990. » Le football n’est parfois pas trop mal branlé : deux décennies plus tard, on peut toujours aimer l’Ajax pour les même raisons. Et Dušan Tadić n’y est pas étranger.

La nuit lui appartient

Que dire de plus du match de Dušan Tadić face au Real Madrid ce mardi soir ? Tout le monde a déjà plus ou moins pioché dans la boîte à superlatifs pour qualifier sa prestation. Numéro dix typique, joueur légèrement anachronique, le Serbe a rappelé qu’il n’y avait peut-être rien de plus jouissif pour un spectateur d’une rencontre de football que de voir un meneur de jeu écrire la partition d’un match. Pourtant, aligné dans un rôle de faux numéro neuf qui a parfois été le sien en C1 cette saison, il n’évoluait même pas à son poste de prédilection ce mardi. Et alors ? Quand l’Ajax attaque comme hier soir, les rôles sur le terrain sont autant d’étiquettes interchangeables. Le football total est increvable, il fallait juste un soir de dissidence pour s’en souvenir. Et un homme pour l’incarner : sur le premier but néerlandais, Tadić a gratté la balle dans les pieds adverses, accéléré, avant de délivrer un bonbon à Ziyech, qui n’avait plus qu’à conclure. Sur le second, il a claqué une roulette qui risque de donner encore longtemps des cauchemars à Casemiro pour ensuite servir Neres, qui n’avait plus qu’à gagner son face-à-face avec Courtois. Sur le troisième, son pied gauche a enfin envoyé un caramel dans les filets madrilènes, qui achevait de laisser le gardien belge complètement baba.

« Je suis un homme sérieux qui aspire au succès »

Bien sûr, pour faire tomber les murs de la Maison-Blanche, Dušan Tadić n’était pas seul. Autour de lui gravitaient des adulescents pour certains surdoués, que ses passes ont envoyés tout droit sur le manège enchanté de l’exploit. Des petits garçons de grand talent comme Matthijs de Ligt (19 ans), Frenkie de Jong (21 ans), Noussair Mazraoui (21 ans), David Neres (22 ans) ou encore André Onana (22 ans). À 30 ans passés, celui qui a débarqué de Southampton l’été dernier est aussi venu pour ça à Amsterdam, où il a été recruté cet été : avec le renard argenté Klaas-Jan Huntelaar, Daley Blind et le taulier de l’entrejeu ajacide Lasse Schøne, l’ancien Saint fait partie de ces joueurs que l’Ajax a recrutés pour encadrer sur le terrain sa classe biberon. « Oui, ici, j’essaie d’apprendre quelque chose aux autres. Chaque joueur peut faire usage de bons conseils : sur la nourriture, l’entraînement, sur comment réagir en compétition. L’expérience est importante, aussi, dans la vie. À 30 ans, vous pensez différemment qu’à 20. Je suis un homme sérieux qui aspire au succès.  » Résultat ? Voilà désormais le Real éjecté de la Coupe d’Europe et l’Ajax en quarts de finale de C1 – ce top huit normalement sanctuarisé par les mêmes formations – pour la première fois depuis 2003. Et subsiste surtout cette hypothèse, follement séduisante et peut-être plus si dingue que ça : celle de voir Tadić et les siens montrer que leur révolte est appelée à devenir bien plus qu’un soulèvement d’un soir.

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Par Adrien Candau

Tous propos issus de volkskrant.nl et The Guardian

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