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Schalke capote

Par Julien Duez
Schalke capote

À Gelsenkirchen, les Königsblauen sont actuellement loin de voir la vie en bleu. Et pour cause, Schalke 04 est plus que jamais menacé de tomber en situation d’insolvabilité. Et si la crise du coronavirus était l’occasion de repartir sur de toutes nouvelles bases ? Pour cela, il faudrait d’abord parvenir à y survivre.

En Allemagne, on n’a pas de football, mais on a des idées. Et pour lutter contre la crise financière qui menace les clubs à la suite de la pandémie du COVID-19, certains n’hésitent pas à redoubler d’originalité. C’est ainsi que le Lok Leipzig a vendu plus de 120 000 tickets (à un euro pièce) pour un match contre un adversaire fantôme. De son côté, l’Union Berlin propose sur son site une buvette virtuelle qui permet à ses supporters de se restaurer artificiellement en bière et en saucisse, mais pour de l’argent bien réel qui finira dans les caisses du club.

De l’autre côté du pays, à Gelsenkirchen, le cœur n’est pas vraiment à la fantaisie. Et pour cause : les finances du club bleu roi sont dans le rouge vif. À tel point que le mastodonte de la Ruhr a dû demander la charité à ses supporters. Il en irait presque de sa survie. Les VIP de la Veltins-Arena se sont donc vu demander de ne pas réclamer le remboursement du loyer de leur loge, au même titre que les autres supporters, à qui un maillot spécial a été promis s’ils consentaient à renoncer à récupérer la somme correspondante aux quatre matchs qu’il reste à jouer à domicile cette saison.

Une seule solution, c’est la privatisation

Lorsqu’au début du mois, le magazine Kicker avançait que treize clubs, sur les 36 qui composent le football professionnel allemand, étaient en grand danger d’insolvabilité, tous les regards se sont tournés vers Schalke. Bien que l’hebdomadaire n’ait pas révélé l’identité des équipes concernées, les Königsblauen se sont rendus tristement célèbres pour leur gestion hasardeuse, laquelle s’est traduite au terme de l’exercice précédent par un déficit de 26 millions d’euros. Et l’absence de Schalke de toute compétition européenne n’arrange en rien ses affaires, puisque avec les droits télé et les indemnités de transferts, les primes continentales constituent le gros de ses recettes, au vu de son statut actuel d’eingetragener Verein (association sans but lucratif).

Parmi les solutions avancées pour sortir la tête de l’eau, un vieux serpent de mer a fait son retour sur le devant de la scène : séparer la section football du reste de la structure pour en faire une société commerciale. « Déjà de mon temps, on réfléchissait à cette idée de scission. À l’époque, cela ne faisait pas sens, aujourd’hui, elle apparaît clairement comme une solution », constate l’ancien président (2007-2010) de Schalke Josef Schnusenberg dans les colonnes de Sport Bild. Reste à voir ce qu’en penseront les principaux intéressés : les supporters. L’assemblée générale prévue le 7 juin prochain a d’ores et déjà été reportée et pourrait finalement se tenir le 30 du même mois. Pour un nouveau départ ?

L’arrêt du championnat, une « mégacatastrophe »

Si, du côté de la direction actuelle, on refuse d’envisager le scénario d’une faillite potentielle, force est de constater que l’incertitude qui pèse au-dessus du football allemand n’invite pas à l’optimisme : « On ne sait toujours pas vers quelle issue se tourner. L’arrêt du championnat serait une mégacatastrophe ! D’autant que nous n’avons pas de réserves. Plusieurs équipes ne s’en relèveraient pas », prophétise ainsi Clemens Tönnies, président du conseil de surveillance, auprès du Welt am Sonntag. Un élément de réponse devrait survenir le 23 avril, à l’occasion de la prochaine conférence (virtuelle) des clubs qui déterminera si la saison peut se terminer à huis clos à partir du mois de mai ou si le confinement doit encore se prolonger.

Du côté de Schalke, on penche évidemment pour la première solution, tout en ayant déjà coché la date du 2 mai dans l’agenda : celle qui symbolise le paiement différé de la dernière tranche des droits télé pour la saison en cours. Dans le cas du club de la Ruhr, celle-ci s’élève à une quinzaine de millions. Une injection de liquidités qui ferait du bien, à l’heure où les joueurs et leur staff ont déjà réduit leurs émoluments de 15% et que la majorité des 600 employés du club a été mise au chômage partiel. « Plus la situation dure et plus des mesures drastiques devront être prises », annonçait le directeur financier Peter Peters à l’occasion d’un live sur Facebook. Actuellement sixième de Bundesliga, à dix points du dernier ticket européen, Schalke devra attendre encore un peu pour entrevoir un renouveau. « Aucun supporter, aucun membre et aucun sponsor ne veut être derrière une équipe qui n’a pas d’avenir », assénait le directeur du marketing Alexander Jobst à l’occasion de la dernière assemblée générale. À Gelsenkirchen, même s’il est encore flou, l’après-coronavirus a déjà commencé.

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