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Ronaldinho au PSG : le coup du siècle

Par Timothé Crépin
Ronaldinho au PSG : le coup du siècle

Cet été pendant le mercato, So Foot revient chaque jour de la semaine sur un transfert ayant marqué son époque à sa manière. Pour ce 24e épisode, retour en 2001. Le coup du PSG est l'un des plus beaux de l'histoire du mercato : Ronaldinho, à peine 21 ans, débarque. Et quasi gratuitement.

Savez-vous pourquoi Teemu Tainio est resté dans l’histoire ? D’abord pour avoir été le premier Finlandais à briller en D1. Mais aussi pour avoir été celui qui a contré le premier geste technique de Ronaldinho en Europe lors d’une rencontre entre Auxerre et le Paris Saint-Germain. Nous sommes le 4 août 2001. À l’Abbé-Deschamps. Il y a quelques instants, le jeune numéro 21 du PSG vient de remplacer José Aloísio pour disputer son baptême du feu en France et sur le Vieux Continent. Histoire de commencer à tracer sa légende qui le mènera vers le Ballon d’or, entre autres. Mais le récit de son transfert entre le Grêmio et le PSG aurait pu mériter sa mini-série Netflix. 2000, l’époque d’un chamboulement sur le mercato. En Amérique du Sud, la loi Pelé va entrer en vigueur le 26 mars 2001. Le principe : un club dont le joueur est en fin de contrat ne peut demander d’indemnité de transfert. Terre de foot et d’artistes, le Brésil est vent debout. Les clubs allant jusqu’à solliciter la présidence de la République pour faire repousser cette loi. À Porto Alegre, c’est la panique. Ronaldinho de Assis Moreira, 20 ans, véritable perle du foot auriverde, est en fin de contrat le 15 février 2001. Un départ gratuit serait vécu comme une honte. « Ronaldinho Gaucho est le dernier des romantiques du football brésilien », dépeint à l’époque Romário. C’est dire…

Paris est le meilleur endroit où je pouvais aller.

Ronnie rencarde toute l’Europe, sauf Paris

Dans la tête du jeune Ronnie, c’est clair, l’Europe est sa prochaine destination. Malgré les sollicitations du Real Madrid (dès 1999), du Barça, de Dortmund, de Leeds, des deux Milan, avec parfois des propositions financières bien plus alléchantes en Espagne et en Italie, Ronaldinho choisit la capitale française. « Paris est le meilleur endroit où je pouvais aller, lance-t-il dans L’Équipe à l’époque. C’est une ville magnifique. J’aurai tout pour être pleinement heureux. Après avoir réussi à vivre en France, je pourrai vivre partout ailleurs. » Le Grêmio propose pourtant un contrat démesuré pour ses propres moyens : 900 000 francs par mois, puis 1,1MF et 1,4MF après un et deux ans. Rien n’y fait : Ronaldinho et son frère, Roberto Assis, ont un plan de carrière très précis en tête. Un club en Europe où il est titulaire, puis l’Espagne dans deux ans et l’Italie derrière. Toute ressemblance avec la réalité serait purement fortuite. Ronaldinho signe donc cinq ans au PSG le 22 décembre 2000. Le 17 janvier, Paris annonce officiellement que l’arrivée de sa pépite est prévue le 1er juillet. Mais le Grêmio veut son pécule. Avec la posture suivante : Ronaldinho a signé son futur contrat alors qu’il était encore engagé à Porto Alegre.

Il faut aussi lui rendre hommage. Quand il arrive au PSG, il n’y a pas plus sérieux que lui aux entraînements.

Les grosses cuisses et le sourire complice avec Anelka

Arrivé au Grêmio à ses 6 ans, Ronaldinho voit son aventure avec son club de toujours se terminer tristement. Une valise qui déborde de billets est déposée au pied d’une tribune lors de son ultime apparition devant son public. Et même s’il envoie une galette en pleine lucarne, des sifflets descendent des travées. Ce match du 31 janvier sera son dernier en club jusqu’à l’Abbé-Deschamps ! Quelques rencontres avec la sélection brésilienne pour se dégourdir les jambes, mais c’est tout. Interminable. « La première année, on a fait un travail remarquable avec lui, reconnaît Luis Fernandez, coach parisien de l’époque. Il faut aussi lui rendre hommage. Quand il arrive au PSG, il n’y a pas plus sérieux que lui aux entraînements. Tout est là : la motivation, l’envie de jouer, l’envie d’être fort, de progresser. »

Passé par la capitale en avril, avec notamment une présence dans l’émission Nulle part ailleurs de Canal+, il reprend avec sa nouvelle équipe en juin. « Je pense que j’ai assez de joie de vivre pour contaminer tout le monde là-bas, promet-il. Je suis un enfant de la balle, c’est tout. » « On savait que c’était un bon joueur, mais pas un crack comme ça, rembobine Didier Domi. On n’avait pas YouTube ! Quand tu commences à faire les premiers toros, tu comprends. » Marqué par le sourire du Brésilien, « son petit tronc avec ses grosses cuisses », l’ancien défenseur découvre peu à peu la personnalité du génie : « Je me souviens d’un sourire complice avec Nicolas Anelka. Une petite timidité, c’est normal, mais des bonnes vibes. Tu le sens, ça. Mais il ne pouvait pas jouer. »

« Malgré son goût pour la fête, il ne trichait pas sur le terrain »

Il a beau s’entraîner, le futur génie ne peut toujours pas être aligné par le PSG. « On m’a dit qu’il fallait que je fasse très attention, car le dossier était très sensible, s’étonne encore Luis Fernandez. Je ne comprenais pas. » Et lorsqu’il cherchait des explications, que rétorquait-on au coach sponsorisé Chupa Chups ? « On me répondait que je n’avais pas besoin de savoir. » Son nouveau joueur regarde les premiers matchs de Coupe Intertoto des tribunes. Mais les entraînements suffisent à envoûter ses coéquipiers. « Beaucoup de gaieté, beaucoup de joie, se remémore Selim Benachour. On était deux techniciens. On jouait le même poste. Il aimait jouer avec moi à l’entraînement, on essayait d’être dans la même équipe. On se comprenait. On pensait le même football. C’est magnifique d’avoir pu le côtoyer. Malgré son goût pour la fête, il ne trichait pas sur le terrain. »

Question fête, Ronaldinho ne peut célébrer sa première en D1 lors de l’ouverture de la saison au Parc face à Lille. Alors que la FIFA est sollicitée dans l’imbroglio autour de son transfert, Ronaldinho est toujours interdit de terrain. Avant, donc, d’obtenir le feu vert final. Au bout du compte, le PSG sera condamné à payer 4,8 millions d’euros au Grêmio… qui en réclamait six fois plus ! À l’époque, on estimait la véritable valeur du prodige à 75 millions d’euros. Ronaldinho, lui, terminera sa première apparition en échangeant son maillot avec celui de Djibril Cissé. La légende ne dit pas s’il avait d’abord demandé sa liquette à Teemu Tainio.

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Par Timothé Crépin

Propos de Ronaldinho issus de L'Équipe. Ceux de Selim Benachour, Didier Domi et Luis Fernandez recueillis par TC.

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