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Réussir ses débuts en Serie A en 10 leçons

Par Valentin Pauluzzi
5 minutes
Réussir ses débuts en Serie A en 10 leçons

Frosinone et Carpi sont les rookies de cette 84e édition de la Serie A, ils succèdent à Sassuolo et Trévise, les deux autres bleus de la dernière décennie, mais aux destins différents. Les premiers se sont installés parmi l'élite, les seconds sont redescendus directement avant de disparaître.

N°1 : Conserver le noyau dur… et le même entraîneur

Milieu de terrain qui a roulé sa bosse un peu partout dans la Botte, Francesco Parravicini était de ceux qui ont connu la seule année de Trévise parmi l’élite, c’était en 2005/06 : « Plutôt que de maintenir l’ossature de l’équipe de la promotion, la direction a révolutionné le groupe. Marchese, Ballotta, Barreto et compagnie ont été vendus, pis, ceux qui étaient restés ont été mis en discussion, plutôt que de miser sur nous et notre envie de démontrer qu’on avait notre place en Serie A. » Quant au coach, Pillon, il est parti au Chievo, les dirigeants ayant choisi Ezio Rossi, « un mec qui débutait aussi à ce niveau » . Ses successeurs Cavasin et Bortoluzzi n’y changeront rien.

N°2 : Éviter de dépenser n’importe comment la manne d’argent dérivant des droits télé

Nereo Bonato a été un des principaux artisans de l’irrésistible ascension de Sassuolo, il a quitté son poste de directeur sportif cet été : « Disons que, comme Sassuolo, Carpi et Frosinone sont ceux qui encaissent le moins. Mais ça reste beaucoup plus important par rapport à la B. Toutefois, je ne pense pas que cela fasse la différence, même s’il faut chercher à optimiser ces nouvelles entrées d’argent. » Parravicini se souvient d’une direction qui s’était fait plaisir : « Les dirigeants ont acheté joueur sur joueur, et effectivement, Trévise a disparu en l’espace de quelques saisons. Ça a très mal fini avec une faillite. Plutôt que d’exploiter à fond cette année de Serie A et de se donner réellement les moyens de se sauver, ils se sont endettés jusqu’au cou. » Le club gît maintenant en 5e division.

N°3 : Miser sur les jeunes

Niveau recrutement, plusieurs stratégies possibles, celle de Sassuolo est exemplaire, mais pas forcément voulue à la base : « Nous avons décidé de miser sur des jeunes, Antei, Zaza, Acerbi, afin de les valoriser. Mais à la base, on a surtout eu des difficultés, car personne ne connaissait Sassuolo, beaucoup étaient titubants et ont refusé le transfert, c’est pour cela que c’était plus simple de miser sur les jeunes. Ce n’est qu’au mercato hivernal que l’on a pu acheter l’expérience qui nous manquait » , raconte Nereo Bonato. Débarquent ainsi Brighi, Cannavaro et Biondini. À Trévise, on a surtout empilé les joueurs, peu importe le profil, 40 en tout !

N°4 : Ne pas se jeter sur les étrangers

Connu pour sa politique presque exclusivement autochtone, l’ex-dirigeant de Sassuolo explique son choix : « Le joueur italien connaît le championnat, mais aussi l’environnement dans lequel il vit, toutefois il coûte beaucoup plus cher. Les étrangers débarquent dans l’inconnu et doivent également s’adapter techniquement. De ce point de vue, les débutants de cette année ont choisi des politiques totalement différentes, Carpi mise beaucoup sur les étrangers, tandis que Frosinone maintient l’ossature de base très italienne. On verra qui a raison. »

N°5 : Mettre à jour les infrastructures

« Nous étions à Modène, on a dû se transférer à Reggio Émilie. Mais cela vaut aussi pour les terrains d’entraînement qu’il fallait adapter aux nouvelles nécessités. » Si Sassuolo est habitué à vivre hors de ses terres, Parravicini insiste sur cet aspect : « Ce qui nous a énormément pénalisés, ça a été les cinq premiers matchs à domicile, mais à Padoue et non à Trevise, il n’y avait pas l’enthousiasme des supporters. Et effectivement, on a perdu toutes ces rencontres. Il y avait le projet de construire un stade et un nouveau centre d’entraînement, mais tout est tombé à l’eau avec le retour en Serie B. » Si Frosinone jouera dans son Matusa, Carpi va devoir laisser son Cabassi pour le Braglia de Modène.

N°6 : Compléter l’organigramme

Dans ce genre de situation, il n’y a pas que l’effectif qu’il faut renforcer, comme l’explique Bonato : « Le passage de la B à la A a rendu nécessaire une réorganisation du club au niveau commercial et marketing. On a également dû recruter du monde pour l’administratif, c’est qu’il y a certaines normes à respecter une fois que vous êtes en Serie A. » Vous pouvez envoyer vos CV aux deux débutants, sait-on jamais.

N°7 : Se faire « respecter »

Même si Trévise a vite été décroché cette année-là, étant officiellement relégué à cinq journées de la fin, Parravicini n’a pas digéré certains arbitrages : « C’était la saison qui a débouché sur Calciopoli. On a perdu 7 ou 8 matchs à cause d’erreurs incroyables. Trévise n’avait pas de pouvoir à l’intérieur des institutions, et selon moi, tout était prévu pour nous faire redescendre. »

N°8 : Instaurer une collaboration avec une grande équipe

Devant cette hypothèse, Sassuolo a peut-être ainsi pris les devants en effectuant de nombreuses opérations avec la Juventus, notamment pour les arrivées de Boakye, Ziegler, Marrone et les futurs transferts de Zaza et Berardi : « Oui, on a une synergie importante avec lesBianconeri, je crois que c’est utile d’avoir un canal préférentiel avec un top club, même s’il faut maintenir son identité et son autonomie. »

N°9 : Ne pas paniquer

Enfin, si Sassuolo est aujourd’hui une belle « réalité » de la Serie A, l’impact fut difficile avec quatre défaites d’emblée dont un 5-1 contre Livorno et un 7-0 contre l’Inter, à chaque fois à domicile, ainsi qu’un premier succès après seulement huit journées : « Il faut conserver son sang-froid et avoir la capacité d’encaisser les erreurs qu’un débutant va obligatoirement faire. Carpi et Frosinone doivent bien se dire qu’ils vont affronter de nombreuses difficultés, mais il ne faut pas se décourager. » Avec seulement deux succès lors de la phase aller, Trévise avait en revanche vite lâché l’affaire.

N°10 : Y croire

Sur les derniers débutants en Serie A, Sassuolo et le Chievo sont encore là (avec une seule saison en Serie B pour ce dernier depuis son arrivée parmi l’élite), tandis que Sienne était resté neuf années entrecoupées d’un seul retour à l’étage inférieur avant de disparaître. Piacenza et la Reggina s’étaient également installés pendant près d’une décennie. Bref, seul Trévise a été l’auteur d’un one-shot en retournant directement d’où il venait. Tous les espoirs sont permis.

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