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Ravanelli a-t-il flingué l’AC Ajaccio ?

Par Aymeric Le Gall
Ravanelli a-t-il flingué l’AC Ajaccio ?

L'AC Ajaccio aborde le derby contre Bastia avec beaucoup de doutes et peu de certitudes. En cause, le passage de Fabrizio Ravanelli sur le banc de l'ACA et ses méthodes de travail musclées. Aujourd'hui, les Corses sont cramés alors que la mission sauvetage a commencé. Retour sur un fiasco italien.

Nous sommes le 25 septembre dernier, l’AC Ajaccio vient de s’imposer à domicile contre l’Olympique lyonnais (2-1). Cela reste à ce jour la dernière victoire du club ajaccien. Alors que ce match sonne comme l’une des rares parenthèses joyeuses connues par Fabrizio Ravanelli du côté de l’Île de Beauté, c’est aussi paradoxalement le moment choisi par Patrick Vernet, le directeur sportif de l’ACA, pour tirer la sonnette d’alarme à propos de l’état physique des joueurs corses. Avant la rencontre, Vernet lâche simplement à son président : « Même si on gagne, on ne va pas tenir. » Des propos qui détonnent, surtout au plus haut niveau. Dans un précédent article, nous nous étions interrogés sur les méthodes d’entraînement mises en place par Giampiero Ventrone, préparateur physique de renommée internationale, que Ravanelli avait emmené dans ses valises en débarquant sur l’île. À cette époque, le doute était encore permis. Aujourd’hui, il l’est beaucoup moins.

Lors de sa première conférence de presse, Ravanelli avait prévenu que la préparation d’avant-saison serait intense, mais qu’elle devait, à terme, hisser le niveau physique des joueurs ajacciens au-delà de celui des autres équipes. Le calendrier avait même été annoncé. « Ravanelli m’avait prévenu qu’on allait souffrir, mais que, mi-octobre, on serait deux fois au-dessus de tout le monde » , explique le Président Orsoni dans L’Équipe le 19 novembre dernier. Et cette fameuse forme physique, c’est peu dire qu’il l’a attendue, attendue, mais elle n’est jamais venue… Zaï zaï zaï zaï. Finalement, après une énième défaite face à Valenciennes lors de la 12e journée de L1, l’Italien est remercié par Alain Orsoni. Celui qui voulait « marquer l’histoire de l’ACA » n’aura finalement pas fait long feu. Mais le mal est-il déjà fait ? « J’ai peut-être tranché un peu tard, admet Orsoni. J’espère qu’on ne le regrettera pas. » Pour Patrick Secchi, journaliste à Corse-Matin et spécialiste de l’ACA, il ne fait aucun doute que les conséquences de la préparation sont irréversibles : « C’est une réalité, ils ont flingué la saison, ça va être très dur de s’en sortir. »

Ventrone, adpete de la méthode forte

Pourtant, l’histoire avait bien commencé. La nouvelle de l’arrivée de l’ancien joueur de l’OM et son staff avait été bien accueillie à Aiacciu. Joint par téléphone, Ricardo Faty confirme. « Il y avait beaucoup d’enthousiasme de la part du staff, des joueurs, des supporters. Ravanelli, ça reste un grand nom du football. Il avait une réputation de compétiteur et arrivait avec de belles promesses au niveau du jeu et un staff réputé » , concède le milieu de terrain. Mais dès les premières séances d’entraînement d’avant-saison, Ravanelli et ses hommes annoncent la couleur. Il faut dire que son préparateur physique n’est pas connu pour enfiler des perles. Avec Giampiero Ventrone, on marche au pas et on en chie. Adepte de la méthode prônée par Gilles Commetti, Ventrone traîne avec lui la réputation d’être un dur à l’effort. Sa devise ? Souffrir aujourd’hui pour courir demain. Tout est dit. Mais, même si certains joueurs en bavent, le groupe semble studieux. « Tous les joueurs sans exception ont adhéré au discours, on a travaillé, on s’est mis au diapason dès le début. C’est vrai que la préparation a été très lourde, mais on avait la conviction que ça allait porter ses fruits » , raconte Faty. Mais le problème, c’est que ces fruits tardent à venir. La forme et les résultats aussi. Fin septembre, le club compte déjà 15 blessures (contre 18 sur toute la saison 2012-2013). Si l’on ne peut pas les mettre toutes sur le compte des nouvelles méthodes de préparation, cela fait tout de même beaucoup pour n’être qu’une simple coïncidence.

Pour Secchi, cela ne fait aucun doute : « Bien sûr que les blessures ont découlé de la prépa commando qui n’était pas appropriée à une équipe comme Ajaccio. » C’est-à-dire à une équipe qui n’est pas d’un très haut niveau général. Un constat partagé par Faty : « La préparation qu’on peut avoir au Bayer Leverkusen ou à la Roma (clubs qu’il a connus durant sa carrière, ndlr), on ne peut pas prétendre avoir la même à l’AC Ajaccio. On a une équipe qui joue une fois par semaine, qui vise le maintien, à la différence des grosses écuries qui jouent tous les trois jours. Après, on n’a pas non plus la même qualité d’effectif ! Beaucoup de joueurs à Ajaccio n’avaient jamais connu de telles préparations intensives. Au final, on assiste à l’effet inverse de ce qui est recherché : l’organisme est surpris et tu trinques ! Les images et les résultats parlent d’eux-mêmes. On n’arrivait pas à mettre un pied devant l’autre et on était émoussés. » Secchi va plus loin quand il dit que « ces méthodes de travail ne sont plus adaptées au football actuel. Elles ont été utilisées, notamment à la Juventus de Turin avec succès, mais certainement avec des traitements pour aider à la récupération. » Des traitements ? Il en fut en effet question du côté d’Ajaccio. Si Cédric Hengbart a refusé de suivre les recommandations de son staff et s’est donc privé de certains produits censés aider à la récupération (on parle notamment de créatine, d’oméga 3, de protéines, à confirmer), tous n’ont pas eu la même approche. Faty, qui balaie les accusations de dopage et parle de « fausses polémiques » , rappelle simplement que « ce ne sont pas des produits miracles. À partir du moment où la charge de travail est lourde, les organismes le ressentent. »

Huis clos, chape de plomb et musique de film

Il n’y a pas que les méthodes de travail qui ont changé avec l’arrivée du Renard Argenté sur l’Île de Beauté. « Au-delà des méthodes d’entraînements, c’était une autre mentalité, c’était autre chose avec Ravanelli, les joueurs n’étaient pas habitués à cela. Ni le staff et les supporters d’ailleurs » , lâche Ricardo Faty. En effet, la clique italienne a bouleversé le petit train-train quotidien de l’ACA. Fini les entraînements ouverts au public, place au huis clos quasi systématique, chants corses d’avant-match remplacés par des musiques de film, des relations particulières avec la presse, comme le confirme Patrick Secchi : « L’ACA est un club familial, on avait des relations presque amicales avec les dirigeants et les joueurs. On pouvait discuter tranquillement, aborder les joueurs après l’entraînement. Avec l’arrivée de Ravanelli, ça a été la rupture totale. Il ne fallait surtout pas parler à la presse, il y avait comme une chape de plomb au-dessus des joueurs. »

Un climat tel que celui qui s’était installé du côté du Timizollo pourrait éventuellement être bénéfique si les résultats suivaient. Or ici, le début de saison des hommes de Ravanelli ne fut qu’un long calvaire. Au soir de la défaite contre Valenciennes et du licenciement du coach italien, l’ACA affiche un inquiétant bilan de 8 défaites pour 4 nuls et une seule victoire. Sur le papier, le constat est implacable. Sur le terrain aussi. En plus de galérer physiquement, les Ajacciens sont incapables de proposer le moindre fonds de jeu. « Non seulement la condition physique ne suivait pas, mais dans le jeu il n’y avait rien. Tactiquement, c’était très faible » , concède notre confrère de Corse-Matin.

« Le miracle ne se reproduira pas une deuxième fois… »

Conséquence immédiate, l’ambiance et l’état d’esprit du groupe ont inévitablement décliné. Et les doutes sont apparus : « On n’avait pas été habitués à montrer un tel degré de fatigue lors des deux dernières saisons. Donc forcément, le doute s’installe dans la tête des joueurs et du staff. Il y a eu une certaine fatigue mentale » , concède volontiers l’international sénégalais. Si Ravanelli a récemment déclaré que son groupe a toujours été derrière lui, Patrick Secchi se permet quant à lui d’en douter. « J’ai du mal à croire le discours officiel qui voudrait que tout le monde ait été soudé derrière Ravanelli. Le vestiaire était en train de se fissurer. » Appelé à la rescousse pour dresser un état des lieux de l’état physique des joueurs, le spécialiste venu de Suisse est pessimiste. « Selon notre docteur, il faudra encore une quinzaine de jours pour que nos joueurs reviennent à un niveau acceptable » , expliquait Orsoni le 19 novembre. « Niveau acceptable » , le terme a de quoi inquiéter. Il faut croire qu’il avait vu juste, car, depuis l’éviction de Ravanelli, les choses ne semblent pas parties pour s’améliorer. Patrick Secchi confirme : « On est face à une équipe qui ne peut pas jouer plus de 60 minutes. Au bout d’une heure, elle est morte. On l’a vu encore contre Marseille (défaite 3-1), où ils font une première mi-temps correcte, avant de complètement s’effondrer. C’est grave de voir ça. La suite de la saison s’annonce très compliquée. Il va falloir réaliser un exploit comme il y a deux ans. Mais je ne pense pas que le miracle se reproduira une deuxième fois… » La mission sauvetage commencera ce soir, contre Bastia, dans un derby corse à huis clos. Avec déjà 7 points de retard sur le premier non-relégable, il est urgent qu’Ajaccio retrouve des jambes, et vite.

Par Aymeric Le Gall

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