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Que deviennent les Islandais depuis l’Euro ?

Par Alexandre Doskov
Que deviennent les Islandais depuis l’Euro ?

La hype dont a bénéficié l'Islande durant l'Euro est retombée, et les Vikings sont désormais lancés dans la course au Mondial 2018. Certaines des stars de juin dernier ont mieux négocié l'après-Euro que d'autres, en profitant de la vague pour attirer des clubs. Tour d'horizon chez les cheveux blonds.

Hannes Þór Halldórsson

Il avait débarqué à l’Euro en étant l’incarnation de cette équipe d’Islande dont certains joueurs conservaient une activité à côté du football. Car en plus d’être gardien titulaire de sa sélection, Halldórsson passe du temps derrière les caméras et mène une solide carrière de réalisateur. En interview, il revient souvent sur sa double casquette : « J’ai commencé à jouer dans les divisions inférieures en Islande, où le football ne se pratique pas à temps plein. À cette époque, une grande partie de mes revenus provenait de la réalisation. » Après son Euro plus que remarqué, notamment grâce à son match à huit arrêts face au Portugal, Halldórsson a été transféré, mais ne semble pas prêt à quitter les pays du Nord. Il est ainsi passé du championnat norvégien au championnat danois, en signant au Randers FC où il a réalisé un bon début de saison. En continuant à descendre vers le sud à ce rythme-là, peut-être rejoindra-t-il notre chère Ligue 1 après la Coupe du monde 2018.


Ragnar Sigurðsson

Pilier de la défense islandaise, Sigurðsson avait dégoûté les Anglais lors du fameux huitième de finale de l’Euro. Mais cela ne lui suffisait pas, alors cet été, il a carrément signé en Angleterre. Après deux saisons passées dans le froid de Krasnodar, en Russie, l’Islandais a posé ses valises à Fulham, en Championship. Une arrivée au Craven Cottage immortalisée par une courte vidéo postée sur le compte Twitter officiel du club, dans laquelle on le voit en maillot. Un clip très mal cadré et encore plus mal monté qui fait mal à la tête, et qui aurait peut-être été plus réussi si on avait laissé Hannes Þór Halldórsson le tourner. Malgré le grand nombre de défenseurs centraux à Fulham, Sigurðsson a pour l’instant un temps de jeu satisfaisant, et sa rugosité est fortement appréciée dans cette deuxième division anglaise pleine de costauds.


Aron Gunnarsson

Cet été, Aron Gunnarsson avait le choix : continuer sa carrière de footballeur, ou se lancer dans le lancer de poids pour les Jeux de Rio. Mais après un Euro passé à catapulter des touches à 50 mètres (un tiers des buts islandais ont été marqués suite à l’une de ses livraisons), le Viking tatoué et barbu s’est dit qu’il valait mieux persévérer dans le ballon rond. Pour autant, pas de gros changement pour lui puisqu’il a préféré rester à Cardiff, en Championship, où il évolue depuis cinq ans et 200 matchs. Gunnarsson a pourtant dû répondre à quelques coups de fil cet été, puisque la Roma et Hambourg se sont montrés intéressés. Le film n’est pas encore terminé, puisque d’après plusieurs médias allemands, les Hambourgeois seraient prêts à repasser à l’offensive cet hiver. Et si, en décembre, Cardiff est encore englué à l’avant-dernière place du championnat, le capitaine de l’Islande aura peut-être des envies d’ailleurs.


Birkir Bjarnason

Il a été l’un des hommes forts de l’Islande pendant l’Euro, mais aussi le chouchou de ces dames. Surnommé le « football’s hottest viking » par le Daily Mail, comparé à Brad Pitt, élu « homme de la semaine » par le magazine Elle fin juin, il reçoit des propositions de mannequinat, et son compte Instagram passe de 2 000 à près de 40 000 abonnés. Mais pas de quoi détourner Bjarnason de son objectif, à savoir continuer sa belle aventure avec le FC Bâle. Arrivé la saison précédente, il a repris un ticket avec l’équipe suisse, qui est lancée en Ligue des champions et domine largement le championnat de Suisse. Quant à sa vie privée, sur les réseaux sociaux, il se contente de poster des tonnes de photos de lui avec son neveu et sa nièce. Et aucune trace d’une petite amie dans les parages…


Jóhann Berg Guðmundsson

Peut-être celui qui s’en est le mieux sorti après l’Euro. L’ailier était depuis 2014 un homme de Charlton, où il avait démarré par une saison à dix buts. Mais lors du précédent exercice, les Addicks ont coulé et ont terminé dans les tréfonds du classement de Championship, avec une relégation en troisième division à la clé. Un Euro réussi lui aura permis de quitter ce navire, avec ce transfert à près de 3 millions d’euros à Burnley dix jours après la fin de la compétition. Bonjour la Premier League, où il a pour l’instant disputé les sept journées en entrant dans le onze titulaire. Guðmundsson jure même qu’il retrouve à Burnley une partie des éléments qui font le succès de l’Islande : « C’était facile pour moi de m’intégrer ici, c’est très similaire à l’Islande. Je parle de l’état d’esprit. Tout le monde se soutient et joue ensemble avec le même objectif. Nous pouvons être considérés comme des outsiders, et chacun doit connaître son rôle dans l’équipe. C’est valable pour ces deux équipes. »


Gylfi Sigurðsson

Sans doute le plus connu des Islandais avant l’Euro. Son pied droit en or illuminait déjà Swansea depuis 2014. En France, il a pris ses responsabilités de leader technique de son équipe nationale sans se poser de questions, menant les siens avec une élégance sur le terrain que ses virils coéquipiers n’avaient pas toujours. Celui qui vient de fêter ses vingt-sept ans est toujours chez les Swans, qui vivent un début de saison galère. Sigurðsson a pourtant eu l’opportunité de s’en aller cet été, et Everton avait formulé une offre sérieuse. Mais en bon Islandais amoureux de la simplicité et détestant la furie des mégalopoles – il avait déjà joué à Londres, à Tottenham –, il avait décliné les avances des Spurs : « Les gens sont tellement gentils ici, c’est différent de Londres, où tout le monde est dans le rush. Il n’y a pas de circulation ici, il y a des plages, qui sont magnifiques en été. Bien sûr, il pleut beaucoup, mais je ne me plains pas. » Forcément, quand on vient d’un pays où la météo est aussi dantesque que l’Islande, comment avoir peur de trois gouttes d’eau.


Kolbeinn Sigþórsson

Tête connue des fans de Ligue 1, Sigþórsson jouait à Nantes depuis une saison lorsque l’Euro est arrivé. Et s’il a réussi son Euro, terminant à deux buts avec une activité impressionnante sur le terrain, il avait clairement foiré son année chez les Canaris. Stérile en attaque, agaçant dans le vestiaire, décrit comme ingérable et mal intégré par les dirigeants, il avait terminé la saison sur la liste des partants, en ayant carrément déserté pendant une partie du mois de mai. Mais juste après son bel Euro, les vestes nantaises se sont soigneusement retournées et les discours bien ajustés. « Maintenant que la machine est lancée, c’est peut-être une bonne opportunité de pouvoir s’en servir. Il a retrouvé confiance grâce à l’équipe nationale : tant mieux, on va tenter d’en profiter » , assume Franck Kita, de façon totalement décomplexée. Pas suffisant pour le retenir, puisque Kolbeinn est aujourd’hui prêté au Galatasaray. Opéré à un genou début septembre, il ne devrait pas tarder à revenir sur les terrains.


Eiður Smári Guðjohnsen

Le vétéran était venu à l’Euro plus pour apporter son expérience et ses qualités de grand frère que pour jouer. Il avait malgré tout fait de gros efforts pour pouvoir participer à l’aventure, puisqu’il était parti s’enterrer en Chine et que les sélectionneurs islandais l’avaient menacé de ne pas le retenir s’il ne retrouvait pas un championnat compétitif. Il avait donc trouvé un point de chute norvégien début 2016, avant de filer à l’Euro. Cette dernière mission accomplie, l’ancien de Chelsea, Barcelone ou encore Monaco avait voulu s’offrir une retraite exotique en Inde. Il a donc signé au Pune FC, dans la désormais fameuse Indian Super League, mais ne peut pas participer au début de saison à cause d’une blessure au genou. La fin semble de plus en plus proche, mais Guðjohnsen s’en ira au moins avec le sentiment du devoir accompli.

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