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Quatre Barrages et un enterrement
La France n'est pas seule à jouer sa peau samedi soir en barrages. Six autres nations vont se mettre sur la gueule pour obtenir le précieux sésame : la qualification pour la prochaine Coupe du Monde. Les trois autres matchs ne sont pas aussi excitants que la double confrontation des Bleus, mais ils peuvent donner lieu à quelques surprises. Présentation.
Portugal – Bosnie-Herzégovine
Le favori : Portugal.
La qualification du Portugal ne tient qu’à un seul bonhomme : Cristiano Ronaldo. Ou plutôt, à son absence. Convoqué par Carlos Queiroz dans un premier temps, le madrilène a finalement déclaré forfait, toujours à cause de cette foutue cheville. Le mal est fait. Le onze lusitanien est donc privé de son meilleur joueur – buteur – passeur – dribbleur – râleur. En gros, va falloir se démerder. D’autant que les lusitaniens doivent également composer sans le latéral droit de Chelsea, José Bosingwa. Cependant, Queiroz pourra compter sur sa colonne vertébrale brésilienne : Pepe – Deco – Liedson. Aux bois, Rui Patricio, le jeune portier du Sporting (21 ans) devra sortir le grand jeu. En galère de latéral gauche, c’est Duda, un milieu, qui occupera le poste, faute de mieux. Mais, est-ce si étonnant de voir le sélectionneur faire du bricolage ?
L’outsider : Bosnie-Herzégovine
L’équipe entrainée par Miroslav Blazevic a franchi un cap. Certes, les anciens Yougos ne partent pas favoris, mais ils ont le mérite d’avoir trainer leurs guêtres jusqu’en barrages. Pourtant, les bosniaques ont quelques atouts à faire valoir. Notamment une attaque de feu emmenée par Dzeko et son double mètre, même si l’artificier de Wolfsburg est en retrait par rapport à l’an dernier. A ses côtés, Misimovic, génial numéro 10 à l’ancienne, Pjanic la merveille lyonnaise, et les découpeurs Rahimic et Salihovic. L’équipe tient la route, mais en tirant les portugais, le sort n’a pas épargné la bande à Miro qui devrait payer cher l’apprentissage du haut niveau. D’autant qu’à ce niveau, jouer sans gardien, c’est rédhibitoire.
Pronostic : Portugal, tout en penalties volés.
Russie – Slovénie
Le Favori : Russie
Guus Hiddink. Rien que sur sa causerie, le magicien batave peut qualifier la Mère Russie. Andreï Arshavin peut toujours assurer le coup derrière, au cas ou. Intrinsèquement, la Russie est la plus belle équipe des barrages (avec la France) : Zhirkov, Akinfeev, Dzagoev, Rebko… Les buveurs de Vodka possèdent une génération en or. Suffit de voir le petit Dzagoev manier le cuir à seulement 20 ans, pour comprendre la puissance de l’armée rouge du Général Guus. Demi-finaliste du dernier Euro, la Russie se doit d’aller visiter l’Afrique du Sud. Il en va de la survie de l’Empire. Toujours ça que les Ricains n’auront pas.
L’outsider : Slovénie
La Slovénie à la Coupe du Monde ? Soyons sérieux. Huit ans après leur seule participation (3 matches pour autant de défaites), les Slovènes veulent refaire le coup. Pourtant, quand on regarde l’effectif, on flippe. Les mecs jouent à Auxerre, Grenoble, Coblence, Maribor ou Bochum. Que des clubs qui sentent la frite. Hormis le gardien Handanovic (surement dans le top 5 du Calcio), aucun joueur n’a le niveau international. L’équipe manque cruellement d’expérience et de talent individuel pour battre un bloc comme la Russie dans une confrontation aller-retour. Allez, file dans ta chambre !
Pronostic : la Russie en mode écrasement de la révolte de l’ancien pays satellite.
Grèce – Ukraine
Le favori : Ukraine
Quart de finaliste pour leur première participation en 2004, les enfants de Tchernobyl ont encore la dalle. Toujours emmenés par l’immortel Shevchenko (recordman de buts et de sélections avec son équipe nationale), les hommes d’Oleksiy Oleksandrovych Mykhaylychenko (quel blaze !!) n’ont rien à craindre des Grecs. La faute à une insolente génération incarnée par le Jésus local : Dmytro Chygrynskyi (Barcelone). Dans le sillage de ce dernier se cachent quelques apôtres prêts à crever pour lui : Mandzyuk, Pyatov, Husyev, Milevskiy et Seleznyov, entre autres. Sheva dispute sa dernière grande compétition, l’armée jaune se doit de lui assurer une chute à son image : royale.
L’outsider : Grèce
Oublions l’Euro 2004, surement le plus gros braquage de l’Histoire du sport (pire que le maillot à pois de Rinero). La Grèce ne doit pas aller à la Coupe du Monde. Question d’esthétisme. Okay, on le concède, comparée à ses aïeules, la Grèce version 2009 compte quelques beaux footballeurs : Ninis, Sokratis et Tziolis. Mais derrière, c’est le désert. Un pays dans lequel Djibril Cissé est une star ne peut pas, décemment, se revendiquer comme patrie de football. D’autant que la seule participation grecque à un Mondial a tourné au fiasco (1994, 3 défaites, 10 buts encaissés, aucun marqué). Autant arrêter les frais pendant qu’il est encore temps. Pour le bien du football européen, les Grecs doivent passer leur été à la plage à écouter du Demis Roussos. Question de crédibilité sportive.
Pronostic : L’Ukraine façon Grèce 2004.
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