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Pas de révolution, pas de titre ?

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Pas de révolution, pas de titre ?

Comme chaque année, Arsenal est à la croisée des chemins. Comme chaque année, les gazettes de transferts annoncent que Wenger va faire péter le chéquier. Alors, que croire ?

Lorsqu’un détracteur d’Arsenal veut taper là où ça fait mal, généralement, il évoque le 21 mai 2005, le jour où les Gunners sont venus à bout de Manchester United en finale de FA Cup. Depuis, aucun joueur d’Arsène Wenger n’a eu le privilège de soulever un trophée alors que les ouailles de Ferguson en ont fait tomber pas moins de douze. Cette analyse est évidemment simpliste. Le problème, c’est que la réalité fait encore plus mal. Car si l’année suivante, les coéquipiers d’Henry atteignent la finale de la Ligue des Champions, ils n’ont pas connu depuis de final palpitant. Pour exciter un peu le chaland, il y a eu deux finales de Carling Cup, en 2007 et en mars dernier, et une demi-finale de Ligue des Champions contre Manchester en 2009. C’est très léger. Si encore la Premier League était bâtie sur le modèle de la NBA, la pilule passerait mieux. Mais là, quand on perd, on doit quand même rester jusqu’à la fin, faire semblant de jouer à fond le coup pour finir troisième plutôt que quatrième et promettre que la saison prochaine, promis, c’est la bonne. Et chaque année, c’est à peu près le même schéma : Arsenal prend la tête en janvier, se fait éliminer de la Cup mais se dit que ce n’est pas grave, qu’il y a un coup à jouer en championnat. Et puis l’équipe s’écroule au mois de mars, en perdant ses nerfs sur un match. Inconsolable, elle laisse filer tout ce qui se présente derrière et finit le mois de mai à faire semblant, au moins pour le dernier match à l’Emirates.

A voir les dernières semaines de compétition des Canonniers, un constat s’impose : cette année, c’était peut-être celle de trop. Depuis le 27 février, jour où Koscielny et Szczesny décident de faire cadeau de la Carling Cup à Birmingham à la dernière minute, Arsenal a disputé 14 matchs. Ils en ont gagné trois dont un contre Leyton Orient en Cup et un chez un Blackpool en chute libre. Surtout, certains joueurs ont clairement montré qu’ils ne pouvaient plus s’encadrer, qu’ils avaient hâte que la saison se termine. Sentant que la ficelle du “groupe qui vit bien” serait un peu trop grosse cette fois, Wenger laisse donc sous-entendre dans un premier temps qu’il est prêt à aller dans le sens de la vox populi pour qui cette génération est finie et qui réclame un nouveau groupe, construit à coups de gros transferts financés par le nouvel actionnaire. Ça tombe bien, le marché des Frenchies lui offrirait facilement une garantie par ligne. Dès lors, Les forums se mettent à rêver des renforts simultanés de Lloris, Sakho, M’Vila et Benzema. C’est vrai que, tout de suite, ça a de la gueule.

Mais à l’issue du dernier match de la saison, l’Alsacien en déçoit plus d’un avec une simple phrase : « Je ne pense pas qu’il soit utile de faire une révolution » . Ah. Pour autant, les Goonies savent qu’il n’est pas encore temps de désespérer. Arsène peut refaire le coup de 2002, lorsqu’il avait renforcé son équipe avec des joueurs venus du Royaume (Campbell, Van Bronkhorst, Jeffers) et qu’il avait fini champion. Cette année, les heureux élus pourraient être Baines et Odemwingie. Mouais… Côté départs, les éléments qui tirent l’équipe vers le bas seraient résolus à quitter le navire : Denilson, Bendtner et Clichy dans une moindre mesure ont annoncé leur départ. Manque plus que Rosicky. Fabregas va lui aussi partir, et personne ne s’en émeut vraiment. Comme pour Vieira ou Henry, Wenger lui a fait traverser une dernière saison quelconque, pour mieux vivre la transition. La nouvelle équipe, qui est fortement pressentie pour repasser dans un système à deux pointes, se basera donc sur trois hommes : le bon, Wilshere, la brute, Van Persie, imbuvable avec ses partenaires mais à 18 buts en 19 titularisations en championnat, et le truand, Nasri, qui profite de la situation pour se négocier un salaire record en agitant le spectre d’un déménagement à Manchester. Bref, comme souvent avec Arsenal, il suffira d’un rien pour que la mayonnaise prenne comme d’un match mal négocié à la fin de l’hiver 2012 pour que l’ensemble tourne au vinaigre…

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