- L1
- J16 -Bordeaux/PSG
Paris toujours convalescent
A l'issue d'un match engagé et plaisant, les Bordelais de Laurent Blanc ont logiquement battu (1-0) des Parisiens volontaires mais naïfs et maladroits. Où quand une équipe moyenne de Ligue 1 rend visite à une formation rompue aux joutes européennes...
Dès le coup d’envoi, les intentions de Kombouaré sont simples : bétonner au milieu et jouer les contres à fond. Pas de chance, c’est aussi la tactique des Girondins, le talent en plus. Sans Giuly qui paye son mauvais début de saison, ni Camara blessé, les parisiens rentrent mollement dans la partie, et se compliquent la tache d’entrée de jeu : à la 23ème minute, un bon centre de Trémoulinas coté gauche arrive sur la tête du pourtant petit Jaroslav Plasil qui trompe Edel du front.
Armand à la rue
Pour l’anecdote, c’est Sylvain Armand qui marque le Tchèque à ce moment-là et qui, après le but, fait des grands gestes de rage en hurlant « ce n’était pas à moi de le marquer » … Belle et saine réaction du vice-capitaine qui prend ici ses responsabilités, comme il le fait depuis le début de saison : Armand réalise son plus mauvais début de championnat en cinq ans sous la tunique rouge et bleu. Impliqué directement sur une très grosse poignée de buts depuis le début du championnat, l’ex-Nantais ne sait clairement plus où il habite : en retard sur la plupart de ses interventions, mal inspiré dans ses relances, pas assez incisif en un contre un…
Ce n’est donc pas un hasard si Kombouaré confie le brassard à Traoré lors de la sortie de Makelele à la 79ème minute, preuve du peu de confiance qu’il accorde à son latéral gauche ces temps-ci… A l’avant, soutenu par Sessegnon, le trident offensif Luyindula/Chantôme/Maurice fait surtout peur aux supporters parisiens, et la maladresse chronique du premier doit achever de convaincre son coach qu’il est au mieux un « super sub » qui carbure à l’ego mais qui se regarde jouer lorsqu’il est titulaire.
Autre souci, la formation de la capitale n’a pas la profondeur de ses adversaires, et dois souvent s’en remettre aux gamins du Camp des Loges. Rien ne s’arrange donc lorsque Erding doit sortir sur blessure, touché au genou à la demi-heure de jeu. Jean-Eudes Maurice rentre alors à la place du Turc, et se procure très vite la meilleure occasion parisienne du match, mais Carrasso triomphe dans le face-à-face.
Bordeaux n’est pas Boulogne
Après la pause, les ouailles girondines semblent vouloir remettre le pied sur le ballon et y arrivent sans peine, utilisant bien la largeur dans leurs temps faibles, et ponctuant leurs longues séquences de passes par des frappes lointaines souvent déclenchées par le gourmand Gourcuff. Kombouaré inaugure alors le contre-coaching en faisant du poste pour poste alors que le score exigerait le contraire : il sort coup sur coup ses deux milieu def Clément/Maké pour faire rentrer Jallet et Sankharé et mettre une paire inédite Chantome/Sankharé devant la défense…En gros, pour faire comme à Boulogne-sur-Mer, d’où le PSG était reparti avec un 2-5 dans le musette. Mais c’était Boulogne…
Le milieu de seconde période est haché, les Bordelais, en mode européen, se complait avec délectation dans un faux rythme à l’italienne. L’ultime différence entre une équipe qui joue la C1 régulièrement et une autre qui galère pour redorer depuis dix ans un crédit national plus que sérieusement écorné, en somme… Une lueur d’espoir jaillit en fin de match lorsqu’un centre de Sankharé arrive miraculeusement dans les pieds de Luyindula mais celui-ci fait sa spéciale et déchire sa volée seul aux six mètres.
Au final Bordeaux conforte logiquement sa première place et Paris pourra toujours se dire qu’il a été à la hauteur dans l’esprit, mais pas au tableau d’affichage, une constante cette saison.
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