On a vu du beach-soccer à Villepreux
Dimanche dernier, une plâtrée de "stars" (Fournier, Guérin et compagnie) a pataugé dans le sable à l'occasion du deuxième tournoi de beach soccer de Villepreux. Nous y étions et la bière ne coûtait que deux euros.
– « Excusez-moi, je cherche la place Jacques Riboud. Il parait qu’il y a un tournoi de beach soccer à Villepreux aujourd’hui »
– « Mais c’est que vous n’êtes pas à Villepreux, vous êtes aux Clayes » .
Forcément, en descendant du Transilien à la gare de Villepreux-Les Clayes, j’avais une chance sur deux de partir du bon côté. Pour le coup, je me suis planté. De toute façon, ce n’était pas forcément ma journée. Faire quarante minutes de train pour aller à Villepreux, on fait mieux pour occuper un dimanche (“no offense”, de toute façon le dimanche est une journée de merde). Dans la rue, un mec fait des figures sur son scooter, pendant que ses potes le suivent en voiture. « Villepreux ? Ouais, c’est tout droit pendant cinq minutes » . Merci les gars.
Plus besoin d’indications pour la fin du trajet, je me repère à la voix du speaker, qui présente les guest stars du jour. Car pour la deuxième édition de son tournoi de football de plage, la mairie a mis le paquet : sur le parking du Shopi, on retrouve trois cents tonnes de sable et quelques têtes connues. Benoît Delaunay, le président du FC Villepreux, s’improvise Master of Ceremony et balance le casting au micro : Laurent Fournier, Vincent Guérin, Karl Olive, Jean-Pierre Orts, etc, tous venus gratos. Du beau linge, mais où est donc passé Eric Cantona ? « Apparemment, il a arrêté le beach soccer pour se consacrer à sa carrière au cinéma » , m’apprend Sylvie Sevin-Montel, responsable de l’évènement. Le scoop de la journée, sans aucun doute. Gérard, qui gère la sono assis sur sa chaise, me repère directement : « C’est pour quoi les photos ? Photo Foot ? Tofoot ? Ah, So Foot ! » De toute façon, il était écrit qu’on allait prendre cher : « So Foot, c’est un peu le Voici du football » , dixit Laurent Fournier, actuel entraineur de Créteil et parrain de l’évènement. Un sacré coup bas, mais la revanche se mange chaude.
Sur le sable, les anciens pros morflent. Enchainant les matchs de douze minutes contre toutes sortes d’équipes (seniors du FC Villepreux, élus, jeunes participants du tournoi, les pompiers n’arriveront malheureusement jamais), ils doivent regretter l’époque des entrainements quotidiens. Signe qui ne trompe pas : le plus actif sur le terrain est Karl Olive (l’ancien responsable des sports de Canal est passé par les équipes de jeunes du PSG, quand même). La gorge sèche et le t-shirt trempé, Fournier et ses potes font des passages de plus en plus courts sur l’aire de jeu, s’essoufflent mais gardent le sourire.
Car personne n’est là pour la compétition. Ces matchs de gala font surtout plaisir à la multitude de gamins agglutinés autour des boudins délimitant le terrain, maillots du Barça, du Portugal ou de Lyon sur les épaules. Entre deux actions, ils se pressent de faire signer des autographes à des gens qu’ils n’ont jamais vu jouer, mais dont leurs parents ont dû dresser un portrait plein de nostalgie. Parfois, cela mène à de légers malentendus, comme lorsque les post-adolescents en chasubles venus participer au tournoi se retrouvent assaillis par cinq gamines leur brandissant sous le tarin une assiette en carton et un stylo.
Après une grosse heure d’épuisement dans le bac à sable, les stars du dimanche jettent l’éponge et s’offrent un dernier bain de foule avant de filer à la douche. On retrouve Fournier pour une petite réception à la mairie, le temps de revenir rapidement sur la journée : « Une heure dans le sable, je le fais pas tous les jours. On s’est fait plaisir, on a fait plaisir aux gamins et c’est l’essentiel. Et puis ça m’intéresse de voir comment ça se passe dans tous les clubs de la région, vu que j’organise des stages » . Et si un gamin du FC Villepreux venait mettre son grain de sel/sable du côté de Créteil ?
Par