OM-PSG en questions
Les événements sont-ils liés au report du match ?
Non et oui. Une frange des supporters parisiens avait décidé de se rendre de manière indépendante à Marseille pour en découdre. Des
incidents auraient vraisemblablement eu lieu même si le match avait été maintenu. Mais le report a rendu la situation plus difficile à gérer
pour les forces de l’ordre puisque les flux de supporters n’ont pas été concentrés là où les policiers l’avaient prévu.
Les Parisiens impliqués dans les incidents sont-ils tous du Kop de Boulogne ?
Pas seulement, et c’est justement l’un des éléments qui a posé problème à la police. Celle-ci a relativement bien réussi à encadrer les
hooligans parisiens (issus du kop de Boulogne et des Karsud d’Auteuil), dont elle attendait la venue, et à limiter les incidents aux abords du
bar où ceux-ci s’étaient regroupés. En revanche, l’arrivée de supporters du virage Auteuil en milieu d’après-midi à la gare n’était manifestement
pas prévue. Ce deuxième front a multiplié les points sensibles en ville. Depuis quelques mois, on assiste à une radicalisation d’une partie des
ultras d’Auteuil, comme le prouve notamment leur défilé aux abords du stade de la Mosson cet été avant Montpellier-PSG.
A-t-on assisté à des scènes classiques de hooliganisme ?
Non. Pour cela, il aurait fallu que les affrontements opposent deux groupes habitués des incidents autour des matches, ayant chacun
prémédité ces violences et partageant les mêmes codes. Dimanche 25 octobre à Marseille, les incidents avaient plus des allures d’émeute
urbaine. Toutes proportions gardées, ils rappellent ceux autour du match du Mondial 98 Angleterre-Tunisie, quand des jeunes Marseillais s’en
étaient pris aux supporters anglais perçus comme exagérément agressifs. Du côté marseillais, il y avait des ultras habitués du Vélodrome mais
aussi des habitants des quartiers souhaitant défendre leur ville face à l’arrivée de supporters parisiens. D’ailleurs, les affrontements directs
entre supporters ont été heureusement limités. Il y a surtout eu des jets de projectiles.
Les médias ont-ils pris conscience de la gravité de ces incidents ?
Pas tous. Certes, ces événements ont fait la une des journaux. Mais les analyses se sont d’abord focalisées sur le report du match, perçu comme
la cause directe des violences. Celles-ci n’ont pour l’instant pas reçu une couverture médiatique plus importante que les jets de fumigènes à
Grenoble en septembre ou la fameuse banderole ant-Ch’tis alors que les incidents de Marseille sont autrement plus graves et auraient pu avoir
des conséquences dramatiques.
La LFP est-elle responsable ?
La LFP s’est trompée de priorité. Le timing de la décision, qui n’aurait pas posé problème pour un match classique, s’est avéré désastreux avant
la rencontre la plus à risques du championnat français. Le principe de précaution aurait dû s’appliquer à la gestion des milliers de supporters
et non à celle des 22 joueurs et des quelques membres de l’encadrement. Il aurait fallu annuler le match dès le samedi avant que les supporters
parisiens ne commencent à partir de la capitale.
Nicolas Hourcade est sociologue.
Promise David, celui qui a enfin touché terrePar



























