OM-Milan AC : Le défi Deschamps !
Que vaut ce Milan ? Pas grand-chose ? Peut-être, mais en Ligue des Champions les Rossoneri même vieillissants se métamorphosent souvent en jeunes vampires avides de sang frais. Question d'ADN. Alors, gaffe ! Ceci dit, l'OM a évidemment une superbe carte à jouer en entamant son parcours de C1 avec une victoire. Un homme, un match : Didier Deschamps. L'aura de Didier l'Européen rayonne sur ce rendez-vous excitant qui le métamorphose lui aussi en jeune vampire avide de sang frais...
Qu’est-ce qu’on peut souhaiter de mieux à l’OM ? Qu’aucun des hauts pylônes lumineux qui éclairent le Vélodrome ne rende l’âme ! Surtout à 10 minutes de la fin alors que Marseille mène 1-0, but de Lucho sur reprise de volée aux 20 mètres. Mais, naaan… On déconne ! C’était juste une petite allusion à la panne de courant du quart retour de mars 1991 (OM-Milan 1-0) qui avait failli coûter la qualif aux Phocéens avec match à rejouer ou pire, défaite sur tapis vert… Pour le reste, une incertitude majeure plane avant la rencontre : quel système pour l’OM, ce soir : 4-3-3 ou 4-4-2 ?
Didier Deschamps a vaguement laissé entendre que le 4-3-3 habituel de début de saison avait a priori sa préférence. Reste que l’essai du 4-4-2 au Mans a aussi apporté des satisfactions, notamment devant, avec la paire Brandao-Niang. On devine que c’est l’un des paramètres essentiels dans cette rencontre où l’OM devra marquer absolument. Alors, quoi de mieux que de revoir les deux compères re-dynamiter l’axe central défensif Nesta-Thiago Silva, friable, comme ils l’ont fait samedi soir au Mans ? On le répète : le but de Niang sur remise de Brandao est un but 100 % Ligue des Champions : rapide, précis, puissant. Donc, a priori, on aimerait retrouver Niang plus libre de ses mouvements, plongeant notamment dans l’axe plutôt que de le voir “cloué” dans le couloir gauche, façon 4-3-3. Sans compter que le latéral droit milanais s’appelle Oddo, tout sauf une quiche. Reste que jouer en 4-4-2 nécessite un milieu ultra costaud, défensivement et offensivement. Défensivement pour neutraliser la rampe de lancement Pirlo, empêcher les démarrages de Seedorf (ou Ronaldinho) et mettre à la faute Ambrosini, pas un super technicien. Parce que si le milieu milanais “fait tourner” tranquille ou bien qu’il trouve ses deux attaquants Pato et Inzaghi, le pire est toujours à craindre. On peut déjà faire confiance sur le pressing de Niang et de super Brandao.
Sur le plan défensif, toujours, on aimerait retrouver la même férocité du milieu phocéen de la première mi-temps au Mans, notamment avec Mbia et Cheyrou. Bousculer d’entrée le milieu milanais sera l’une des clefs du match. C’est parfaitement jouable. A condition d’effacer plusieurs points noirs. Éviter la baisse de régime de la deuxième mi-temps sarthoise qui a vu Le Mans s’installer dans le camp marseillais : contre Milan, ça ne pardonnera pas. Ensuite, un Cheyrou un peu trop excentré à gauche lui fait perdre de sa haute densité axiale face aux cadors Pirlo ou Seedorf. D’où peut-être le retour au 4-3-3 où Cheyrou s’exprime a priori le mieux ? Et enfin, reine des interrogations, celle qui lie les secteurs offensifs et défensifs : où en est Lucho ? Préservé pour ce soir (il est sorti à 20 minutes de la fin au Mans), on attend de lui qu’il apporte du liant entre les lignes. Est-ce que sa titularisation certaine laisse deviner que le 4-4-2 serait reconduit ce soir ? Un 4-3-3 avec Cheyrou, Mbia et lui-même est envisageable… mais expérimental. Or, on est en Ligue des Champions. En tout cas, outre fluidifier le jeu, Lucho devra aussi assurer avec ses camarades du milieu circulation et conservation du ballon. Si c’est Milan qui contrôle la chique, c’est le rythme pépère assuré pour les Rossoneri avec au mieux pour l’OM un 0-0 au bout… Pour finir, dans le couloir droit, Édouard Cissé serait en balance avec Abriel. Heinze revient dans l’axe, à côté de Diawara. Mandanda est opérationnel, après sa petite alerte musculaire. Enfin, Bonnart, touché aux adducteurs, est toujours incertain. Kaboré pallierait son éventuelle absence.
Place à la fête ! OM-Milan c’est LE classique européen pour Marseille. Pas besoin de faire un dessin… Didier Deschamps rayonne bien sûr sur l’événement. Ex-capitaine victorieux de l’OM mais aussi stratège en chef de l’épopée monégasque de 2004, le coach marseillais renoue avec un défi dont il raffole : faire briller les clubs français en Coupe d’Europe. La gagne, la gnac, la haine de la défaite : c’est pour ça que Marseille l’a appelé. Le recrutement des Edouard Cissé, Heinze et Morientes trouve toute sa cohérence au vu de leur grosse expérience européenne. Mais plus ambitieux encore pour la Dèche, c’est faire éclore au plan continental les Mbia, Mandanda, Cheyrou et même Ben Arfa (on lui souhaite à lui aussi). Et puis enfin offrir une réelle consécration aux trentenaires revanchards Niang, Brandao, Diawara, Abriel : ce genre de match au sommet est aussi et avant tout pour eux.
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