OM : Mars, et ça repart ?
Finalement, l'OM n'a pas éclaté en vol suite aux disparitions temporaires de Cana et Niang. Sans briller, Erik Gerets et ses élèves sont néanmoins troisièmes de la classe, avec des motifs d'encouragement comme d'inquiétude pour la fin de saison.
Loué en été, enterré en automne, oublié en hiver, l’OM, troisième derrière le PSG et à cinq points de Lyon, pourrait se retrouver complètement relancé dans la course au titre à l’orée du printemps. Pourtant après la fessée cul nu infligée fin 2008 par Nancy, 0-3 dans sa chambre du Vélodrome, l’Olympique de Marseille était promis à l’implosion et aurait donné son royaume contre une place dans le top 5. Longtemps privée de ses deux jambes, Niang et Cana, la formation sudiste n’a pas sombré. C’est ce que laissent, en tout cas, entendre les résultats et le classement. La faute aussi à des poursuivants qui ont, à un moment ou un autre, laissé passer leur chance ; ce qui a également fait le jeu du PSG, by the way. En contrepartie, en se penchant sur la calanque, Erik Gerets a certainement dû laisser à la mer ses idéaux de jeu du début de saison.
Le tout pour l’attaque aoûtien n’a pas passé la trêve hivernale et la formation se pavane, cette année, sur les corniches de Ligue 1 parée d’une inhabituelle rigueur défensive. Fini les boulettes, les tergiversations et les relances meurtrières, les Phocéens ne prennent plus qu’un but quasiment tous les trois matchs en 2009 (4 encaissés en 11 rencontres toutes compétitions confondues) et seul Erding le Sochalien a blousé Mandanda depuis la reprise en L1. Le retour de Julien Rodriguez a assaini la zone, permettant de décharger un peu de pression des épaules d’Hilton et raréfiant les apparitions de Zubar. Le natif de Béziers se blesse ? Civelli ressurgit d’ailleurs, sort son casque et ses tacles limites. Devant ce petit monde, sans prétention, l’arachnide M’Bami rend peu de ratures au poste de Lorik Cana. Reste à voir ce que fera l’entraîneur belge de son Camerounais quand l’Albanais réapparaîtra.
Le Lion de Rekem ne se permettra sans doute pas de démunir son staff d’animation. Une animation déjà peu enjouée ces deux derniers mois… Si Cheyrou, à tâtons, redistribue des ballons exploitables, autour de lui, la créativité est en congé. Malgré sa lueur de 35m à Twente, Hatem Ben Arfa n’est toujours pas celui qu’il était censé devenir, loin de ses stats du début d’exercice, loin de son talent, loin du foot. Quant à Mathieu Valbuena, le petit bipède, toujours aussi véloce et volontaire, ne bénéficie plus des doutes de ses adversaires et voit son espace de liberté se réduire par rapport à l’opus précédent. Le poucet doit aujourd’hui se recréer, retrouver de la place, de l’ampleur dans son jeu.
Parce que devant, si le réalisme est de retour (trois victoires 1-0 sur les quatre dernières journées de L1), les Phocéens ne friment plus autant à l’approche de la boîte adverse, tant dans la construction que dans la finition. Au Vélodrome, on attend, comme mars en carême, le retour au sommet de Niang et la confirmation Brandao sur une série de matchs. Pourquoi pas sur les trois prochaines semaines ? Ce mois-ci, outre la double confrontation européenne face à l’Ajax, l’Olympique de Massilia reçoit Valenciennes, se déplace au Parc et accueille Nantes. Peut-être, alors, qu’à la fin du mois, se reposera la question en vogue jusqu’en novembre dernier : l’OM peut-il être champion ?
Daniel Green
Samedi, 19h : Marseille – Valenciennes
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