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Non, je n’arrive pas à être heureux que la France soit en finale

Par Nicolas Kssis-Martov
Non, je n’arrive pas à être heureux que la France soit en finale

La France s’est donc hissée en finale. Sa seconde d’affilée. Le pays est en liesse. Emmanuel Macron pavoise. La tension populaire monte avant le choc contre l’Argentine. Pourtant, je fais partie de cette infime minorité qui n’arrive toujours pas à en être heureux et à participer à cette communion...

Je comprends fort bien l’enthousiasme de mes concitoyen(ne)s, y compris dans le froid mordant de ce décembre enfin hivernal. Je n’ai jamais voulu culpabiliser qui que ce soit. Pourtant, en retour, le rouleau compresseur (politique, médiatique, etc.) du discours dominant m’intime de plus en plus l’ordre de me fondre dans la masse des taux d’audience rassurants de TF1. D’ailleurs, impossible d’ignorer le message au moment où les articles se multiplient pour confesser les ex-boycotteurs qui ont retourné leur veste, comme s’il fallait leur faire avouer leur faute pour mieux vivre sans mauvaise conscience ses cris de joie devant les buts de Giroud ou de Kolo Muani. Je ne me suis jamais considéré comme un boycotteur, je regarde cette actuelle pression à l’autocritique, à la sauce des procès staliniens, avec d’autant plus de distance et d’indifférence.

Je n’ai jamais décidé de ne pas regarder cette compétition. Je n’y arrive tout simplement pas. Et cette finale, ô combien alléchante avec son choc Mbappé/Messi, n’y change rien. Y compris le parcours des Lions de l’Atlas – et le bonheur et l’adhésion des Marocain-es me semblent naturels – qui me laisse un goût amer. Parce que cet exploit se déroule au Qatar dans les conditions et au prix (humain, écologique, etc.) qu’on connaît. Il aurait été tellement plus logique, même en suivant celle de la FIFA, que cette première se tienne à domicile entre Rabat et Casablanca. Mais qu’est-ce que la culture foot contre 220 milliards de budget ?

Je n’y arrive donc pas, justement parce que j’aime le foot et la France. Et que le sacre possible des Bleus viendra consacrer la stratégie de soft power et sportwashing du Qatar, sur le dos des travailleurs migrants, des droits humains et LGBT, de l’avenir de notre planète. En outre, si les Bleus ont su se transcender sur le terrain, ils furent loin d’être au rendez-vous sur les autres enjeux, notamment l’engagement, sans concéder le service minimum qu’on peut espérer d’une sélection représentant la patrie de « Liberté Égalité Fraternité ». De manière identique, difficile de digérer l’attitude servile, certes sans surprise pour qui a suivi le dossier, de nos dirigeants, à commencer par le président de la République expliquant sans pudeur qu’il faut « reconnaître que le Qatar l’organise très bien, cette Coupe du monde, ne mégotons pas sur notre plaisir, nous sommes en finale ». Cela dit, de par son rôle en faveur de l’attribution de ce Mondial à l’émirat (coucou Nicolas Sarkozy), la France a été en quelque sorte co-organisatrice de cette Coupe du monde (et nos Rafales ainsi que nos policiers en assurent la sécurité). Les Bleus vont peut-être glaner une troisième étoile amplement méritée sur le terrain, pour laquelle la France aura beaucoup perdu sur celui des valeurs.

Enfin, impossible de se réjouir alors que la FIFA n’a cessé de déshonorer le football, ne serait-ce que par les déclarations de son président Gianni Infantino. Les demandes d’un fonds d’indemnisation pour les ouvriers décédés, réclamé notamment par d’Amnesty International, vont sûrement rester lettre morte ou s’arrêter à des gestes symboliques. Noël Le Graët, toujours en place et se sentant intouchable, n’a cessé d’être l’avocat du diable, et s’est même offert le petit plaisir de se déclarer au-dessus de la ministre des Sports et donc de la République, dont la FFF reçoit pourtant sa délégation de service public.

Cette Coupe du monde ne se terminera pas dimanche. Les affaires s’accumulent, du Parlement européen sur lequel, apparemment, les billets de banque pleuvent abondamment, aux révélations sur les coulisses sombres du PSG. Elle n’est définitivement pas comme les autres. L’éventuelle victoire des hommes de Deschamps ne le sera guère davantage…

Top 5 : France-Argentine

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