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Neymargate : Rosell, recel, et mat

Par Robin Delorme, à Madrid
Neymargate : Rosell, recel, et mat

Une semaine, et puis s’en va. La publication des informations sur l’affaire Neymar aura été fatale à Sandro Rosell. Contrait de démissionner sous la pression médiatique, le désormais ex-président du FC Barcelone laisse le club dans un drôle d’état. Retour sur une semaine qui fleure bon l’abus de bien social.

Le 16 janvier 2009, la presse espagnole était sur le pont. Ramón Calderón, alors président du Real Madrid, présentait sa démission. En cause, une plainte de l’un de ses concurrents aux élections de 2006, et donc socio du club merengue, pour un comptage frauduleux des votes par correspondance. Cinq ans et sept jours plus tard, c’est à Barcelone qu’une scène similaire a lieu. Ce jeudi, à 20 heures 50, la démission de Sandro Rosell est effective. Lui, le président qui s’était payé son Ronaldinho 2.0, n’a pu faire front à la pression médiatique. Depuis dimanche et des informations sorties par El Mundo, le big boss catalan est accusé d’avoir falsifié la somme déboursée pour attirer Neymar. Les 57 millions d’euros ne seraient qu’une partie des 94,4 millions lâchés. La différence entre ces montants serait donc illégale. Pour le moment, Rosell n’est ‘que’ démissionnaire. Pas encore convoqué par le juge en charge de l’affaire Neymar – ou ‘Neymargate’ – il s’est retiré en ces mots : « Mon étape ici est terminée. J’ai présenté ma démission irrévocable » . En attendant des élections en 2016, Josep Maria Bartomeu, actuel vice-président en charge du sportif, assurera l’intérim. Retour sur une pièce en trois actes.
Le pouvoir au ‘peuple blaugrana’ ?
Le premier acte a lieu dans le plus grand des théâtres catalans : le Camp Nou. Ce lundi 3 juin 2013, ils sont 50 000 aficionados à s’être entassés sous la chaleur pour assister à la présentation de Neymar. Des jongles, des ballons offerts, et un sourire radieux : le Brésilien est le Ronaldinho de Rosell. Avant cette officialisation en grande pompe, il a fallu batailler longuement pour s’offrir ce joujou. Neymar est cher, et les intermédiaires nombreux. Entre Santos, son père et représentant, ainsi que la société gérant les droits à l’image, il faut contenter beaucoup de monde. En bon connaisseur du marché brésilien – il y était le représentant de la marque à virgule –, Sandro fait parler son carnet d’adresses. Contre 57 millions d’euros, il tient son accord. Une broutille si l’on considère les offres qu’auraient soumises le Real Madrid pour arracher la pépite auriverde (des montants autour de 100 millions d’euros). Ce 3 juin, la fête et les congratulations sont donc de mise. Pour tout le monde, sauf pour Jordi Cases, socios d’un club qu’il a du mal à reconnaître.
Pour faire bref, le protagoniste de ce second acte n’est pas un inconnu de la direction du FC Barcelone. Déjà, en 2011, il faisait parler de lui. Ecoeuré par la décision unilatérale de la présidence de ranger aux oubliettes le logo UNICEF pour celui plus onéreux de Qatar Foundation, il décide de faire front. Avec d’autres socios, il forme le groupe ‘Go Barça’. Cette structure entend déposer une motion de censure contre Sandro Rosell et quatre de ses vice-présidents. En octobre dernier, il perd cette bataille : « Il faut être réaliste. Recueillir 15 % est impossible (pourcentage minimum de signatures des socios pour que la motion soit acceptée, ndlr). Nous avons toujours travaillé avec l’idée de recueillir 5 %, mais on nous a changé les règles du jeu » . Mais la guerre, elle, n’est pas perdue. La liste des revendications est énorme, et une faille ne va pas tarder à faire son apparition. Le 5 décembre dernier, Jordi Cases dépose une plainte jugée recevable par le juge de l’Audience Nationale Pablo Ruz. En l’état, ce dernier ouvre une enquête concernant le transfert de Neymar « afin d’éclaircir » des zones d’ombre.
Un juge qui enquête, une presse qui investigue : la démocratie Mr Rosell
Le troisième acte peut commencer. Il sera judiciaire. Le juge Ruz enquête. Les différents documents recueillis – paperasse administrative, fiscale, de la FIFA, etc. – auraient mis à jour la supercherie. Selon les informations divulguées dans le quotidien généraliste El Mundo, le transfert de la star n’aurait pas coûté 57 millions d’euros mais 94,4 millions. Depuis cette parution, les langues se délient et le flux d’informations sur le sujet explose. A l’unisson, ou presque, tous les journaux du pays s’accordent sur un point : fraude, il y a eu. Car où sont passés ces presque 40 millions de différence ? Du côté de l’institution barcelonaise, on réfute : le montant officiel est de 57 millions, les clauses confidentielles assurant l’opacité. Sandro Rosell demande à être entendu. Le juge, dans son bon droit, refuse. Les « éléments sont suffisants » pour poursuivre l’enquête, déclare-t-il. Dans de telles conditions, Rosell n’a d’autre alternative que la démission. Pour pouvoir assurer sa défense et ne pas éclabousser le FC Barcelone. Le ‘Mes que un club’, malgré les soupçons d’abus de bien social qui pèsent sur sa présidence, rappelle que le football appartient avant tout à ses supporters. En l’occurrence, des socios sans qui jamais cette enquête n’aurait eu lieu. Visca Barça !

Par Robin Delorme, à Madrid

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