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Mythe et réalité de la crise de novembre au PSG

Par Mathieu Faure
Mythe et réalité de la crise de novembre au PSG

« La crise de novembre » est un brevet déposé par la presse française quand il s’agit de parler du PSG. Parfois on pousse le vice jusqu’à parler de « fameuse crise de l’automne ». Et comme toute légende a un fondement, est-il de trouver la genèse de cette folie ?

Certainement pas en 1995-1996…

« Ce PSG est en passe d’être champion. Et je n’ai pas trop de mal à l’admettre puisque j’ai vite compris qu’il serait trop fort pour nous. » La confession est signée Jean-Claude Suaudeau, pourtant champion de France en titre avec son FC Nantes, au soir d’une déroute au Parc des Princes (5-0, même Pascal Nouma a marqué son petit but). Nous sommes en 1995 et le PSG de Luis Fernandez fait peur à la France entière avec son triangle Raï – Djorkaeff – Dely Valdés. À la trêve, les Parisiens comptent dix points d’avance sur Auxerre. Tout le monde se dit que le championnat est déjà bouclé. C’est bien mal connaître Luis Fernandez, qui n’arrive plus à tenir son groupe (à cette époque, Joël Bats et Luis se fâchent sérieusement). Le club enchaîne les défaites entre janvier et février et plonge dans un bordel monstre. On en arrive à créer un comité sportif censé apporter l’union sacrée nécessaire au redressement du club. En gros, on place Fernandez sous tutelle. Ça ne changera rien. Les Franciliens s’écrouleront sur la fin de championnat (ils finiront à 4 points de l’AJA) avant de sauver leur saison par une victoire en C2 via le coach mental Yannick Noah. Paris s’est sabordé entre janvier et mai. Le mythe ne prend pas naissance lors de ce millésime. C’est con, la matière était là.

… ni en 1996-1997

Comme l’année précédente, le PSG bombarde son début de championnat avec ses nouvelles recrues Leonardo et Benoît Cauet. Ricardo est aux manettes et le climat semble apaisé depuis le départ de Luis Fernandez. Leaders depuis la cinquième journée après une promenade contre Montpellier (3-0), les Franciliens sont sereins… jusqu’à début janvier où tout part de nouveau en couille. En un mois, Nicolas Anelka, 17 piges et fer de lance de la formation parisienne de l’époque, décide – sur l’avis orienté de ses conseillers – de négocier son transfert à Arsenal. Dans le même temps, la Juventus vient cogner un PSG chancelant au Parc des Princes en Supercoupe d’Europe (1-6). Ensuite, Paris perd la tête au profit de l’AS Monaco avant de sombrer définitivement à Clermont-Ferrand en Coupe de France alors que la bande à Raï menait 4/2 à la 81e minute (défaite aux tirs au but). Michel Denisot est furieux et le fait savoir : « Les joueurs sont 100% responsables. J’assume tout, mais pas ça. » Paris finira la saison une nouvelle fois sur la seconde marche du podium. La crise a de nouveau eu lieu en plein hiver. À l’automne, tout était parfait. On commence à se dire que la fameuse crise de novembre est un bluff. Une invention des journalistes.

Et si tout avait commencé en 1997 ?

Octobre et novembre 1997. Le mythe prend forme. En moins de soixante jours, le club va être ébranlé de tous les côtés : Patrice Loko fait une rechute après son « pénis gate » de 1995. En dépression, l’attaquant fugue en taxi rejoindre son frère en Normandie. Loko est ensuite placé dans un établissement spécialisé pour une cure de sommeil. Dans le même temps, Paul Le Guen sépare Charles-Édouard Coridon de son péroné droit. Le Breton prend un mois de suspension et une lettre ouverte de Charly dans la tronche via France Football. Fin octobre, Marko Pantelić, 18 piges, envoie un « fuck » à son entraîneur Ricardo qui refusait de le faire entrer au pied du virage Auteuil. Le Serbe est acclamé pour son geste à la con. Ce n’est pas fini. Recruté à l’été pour faire oublier Bernard Lama, Christophe Revault est en train de se noyer. Le 22 octobre, il se ridiculise lors d’un Bayern – Paris de triste mémoire (5-1). Autre chose ? Oui, oui. Vincent Guérin apprend qu’il a été contrôlé positif à la nandrolone après un match à Nantes début octobre. On commence à être costaud niveau emmerdes. Le bouquet final ? Un certain Fabrizio Ravanelli. 8 novembre 1997, l’OM l’emporte au Parc des Princes (2-1) avec la chute de l’Italien qui « s’autocroche-pied » . Naturellement, le PSG perd sa place de leader fin novembre… On tient peut-être quelque chose.

Ou alors à l’automne 1998 ?

Saison 1998/1999. Charles Biétry a pris en main le club et viré tout le monde, notamment les cadres comme Fournier, Le Guen, Roche et compagnie. Avec Alain Giresse sur le banc et Jay-Jay Okocha en star, Biétry voit loin. Très loin. Très vite, c’est le cauchemar. L’équipe ne décolle pas. Pis, on frôle l’humiliation après l’élimination contre le Maccabi Haïfa en C2 fin septembre. Tentant de sauver ce qui pouvait encore l’être, Biétry dégage Giresse après huit matchs de championnat pour rappeler Artur Jorge. En novembre, le Portugais réalise un grand chelem : cinq matchs sans marquer le moindre but, pour trois nuls et deux défaites. Dégueulasse. Dans les semaines qui vont suivre, Biétry passera le flambeau à Laurent Perpère et Philippe Bergeroo terminera la saison sur le banc en laissant son équipe offrir le titre à Bordeaux au détriment de l’OM. Novembre 1998 vient confirmer celui de 1997. On vient de valider la périodicité.

Le bug de l’an 2000

Bergeroo est toujours sur le banc et vient de valider une belle deuxième place en championnat l’année précédente. C’est l’époque du PSG banlieue. Celui des Anelka, Mendy, Luccin, Dalmat. Le début de saison est prometteur. Ça tire de partout (17 buts en 7 matchs de championnat). La folie qui s’abat contre Rosenborg en C1 (avec dix Français titulaires sur le onze de départ) est l’apothéose de la saison (7-2). Car derrière arrive le mois de novembre. Pauleta vient s’amuser au Parc des Princes avec Bordeaux (2-1). Toujours au Parc, les hommes de Bergeroo enchaînent deux défaites et un nul en novembre après le fiasco de Bordeaux. En interne, Nicolas Anelka ne supporte plus son coach. Il balance publiquement sur son site internet que l’entraîneur devrait penser à jouer avec un meneur axial. Au hasard, son pote Fabrice Abriel. « Si je commence à prendre les cousins et les amis, on va finir à vingt-cinq… » répond ironiquement Bergeroo en conférence de presse. Dans ce bordel, le blase de Luis Fernandez revient dans les conversations. Les joueurs le savent et font tout faire pour l’avoir. C’est la fameuse défaite de Sedan. Pas celle de Napoléon III en 1870 mais celle du 2 décembre 2000. Avant de se rendre dans le pays de Michel Fourniret, Paris reste sur cinq défaites et deux nuls. Bergeroo est dans le collimateur. Les joueurs vont finir le boulot en se faisant humilier par Pius N’Diéfi, l’homme sans cou. Le PSG coule dans les Ardennes (5-1) et Luis Fernandez revient aux affaires pour finir la saison. En quatre ans, le PSG a coulé en novembre. On y est.

2002, c’est certain, novembre est maudit

Jamais trois sans quatre ? Oui. Ronaldinho est champion du monde. L’OM vient de se faire étriller au Parc des Princes (3-0) fin octobre. Tout le monde sourit. Plus pour longtemps. Paris lose à Sedan, Lens, contre Nantes au Parc et concède un nul contre Sochaux à la maison. 30 novembre, c’est un PSG avec la gueule de bois qui s’envole pour Monaco. Dans la presse, on met en exergue les tensions qui existent entre Ronaldinho et Luis Fernandez. En substance, le message du numéro 10 est limpide : « Si Fernandez est encore là après la trêve, je m’en vais. » Ronnie veut jouer en meneur. Luis le veut en deuxième attaquant. En dépit d’un brassard de capitaine donné au Brésilien à Louis-II, le PSG prend l’eau (3-1). Les dirigeants parisiens sont emmerdés. Ils contactent même Scolari pour remplacer leur technicien. En vain. Ferndez surprend tout le monde et organise un référendum populaire avant le match au Parc des Princes contre Lyon : « Ce sera comme à la Star Academy. Je vais être nommé… » balance-t-il au Monde. Sans surprise, l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud acclame son entraîneur contre l’OL avec de nombreuses banderoles à l’appui ( « Luis est à nous, Perpère on s’en fout » ). Fernandez a sauvé sa tête. Il finira décapité en fin de saison. Novembre l’a tué. Le mythe est devenu réalité.

Par Mathieu Faure

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