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Mirco Antenucci, l’Émilie jolie

Par Adrien Candau
Mirco Antenucci, l’Émilie jolie

Baroudeur infatigable, Mirco Antenucci a enquillé les clubs aux quatre coins de la Botte, en Serie A, B et C, puis s'est même aventuré à tenter sa chance en Angleterre, à Leeds. Avant de poser ses valises en Émilie-Romagne en 2016, du côté de Ferrara, où il est devenu l'idole des tifosi de la SPAL. Portrait d'un type qui a enfin trouvé sa place.

Ni trafic ni klaxon pour lui. Encore moins de carabinieri. Pour se rendre aux entraînements de la SPAL ou en ville pour donner une interview, Mirco Antenucci explique enfourcher plus volontiers son vélo qu’il ne sort sa voiture du garage. Pas besoin de se presser. Un coup de sonnette à droite à gauche, des sourires aux tifosi locaux, et la vita è bella. Pour s’en convaincre, il suffit de lever la tête. Une sublime cathédrale, un château médiéval en plein centre ville et le palazzo Schifanoia, demeure style renaissance dont les murs semblent à l’épreuve du temps. Ici, c’est Ferrara, la ville de la SPAL, club remonté pour la première fois en Serie A la saison dernière depuis 49 piges. Une montée historique, rendue possible par les banderilles d’un homme heureux : Mirco Antenucci.

Retour aux sources

Avec huit buts et six passes décisives en Serie A à son actif, l’attaquant est l’atout offensif numéro un de la SPAL cette saison, qui se bastonne pour assurer son maintien dans l’élite. Un bilan statistique solide, qui ne surprend plus personne au sein du club d’Émilie-Romagne. Une écurie où Mirco Antenucci n’est plus tout à fait un joueur comme les autres. Le signe qui ne trompe pas ? Débarqué en 2016 de Leeds United, où il s’était exilé deux saisons après avoir enfilé les clubs comme des perles en Italie, l’avant-centre hérite du capitanat des Biancazzurri dès janvier 2018, soit à peine un an et demi après son arrivée. La marque d’un type qui n’a pas tardé à sortir du lot. Tout simplement parce qu’entre l’attaquant, le club et la ville, tout a collé d’entrée.

« Ici, la ville est magnifique, ça respire le football »

Alors que la SPAL dispute en 2016 sa première saison de Serie B depuis 23 ans, Antenucci n’attend pas longtemps pour faire parler de lui. Le 31 octobre, il inscrit un triplé contre Avellino en championnat. Puis se met à former un duo de sénateurs avec le vétéran Sergio Floccari, recruté au mercato d’hiver. À la surprise générale, la SPAL remporte la Serie B, notamment grâce à Antenucci, qui plante à lui seul 18 pions. La cote de l’attaquant monte en flèche, mais le natif de Termoli se sent comme à la maison à Ferrara. Sans doute car la SPAL lui a laissé sa chance pour que son nom reste dans les annales locales. « J’ai eu beaucoup d’offres, même de l’étranger, ne cachait pas le joueur à l’été 2017. Mais ici, l’année dernière, nous avons écrit l’histoire. J’ai tout de suite eu le sentiment que ça collait entre la ville et moi… Si vous ne vivez pas à Ferrara, c’est peut-être difficile à comprendre, mais, ici, la ville est magnifique, ça respire le football. Et, dans le même temps, les fans vous laissent vivre. »

La célébrité, sans les excès qui vont avec, en somme. Un cocktail parfait pour un type tranquille et globalement apprécié un peu partout où il est passé. Même si, avant de débarquer en Émilie-Romagne, Antenucci a tout de même peiné pour trouver sa place. L’AC Ancône, Catane, Venise, Pise, Ascoli, le Torino, Spezia… L’avant-centre n’a jamais cessé de bourlinguer de club en club. Une carrière cabossée, mais ponctuée de séquences savoureuses. Comme lorsque, prêté par Cagliari à Ascoli, Antenucci plante 24 buts en Serie B en 2009-2010. Rebelote quelques années plus tard, lors de la saison 2013-2014, où le joueur devient le chouchou des tifosi de Ternana en inscrivant 19 banderilles, toujours en seconde division. Un bilan qui lui permet même de s’exporter en Angleterre. Prêté deux ans à Leeds United, il fait rapidement son trou devant. De quoi convaincre à peu près tout le monde, sauf le président du club, Massimo Cellino : « Presque tout a été positif pour moi en Angleterre, sauf Cellino… Bizarrement, la première année, j’avais une clause qui stipulait que si je marquais douze buts, mon contrat serait renouvelé. J’ai atteint dix buts et je n’ai plus joué… » Outre-Manche, Mirco devient pourtant l’une des coqueluches des fans : « Là-bas, j’ai aussi eu énormément d’affection de la part des supporters. La foule chantait juste pour moi. Je ne l’oublierai jamais. »

Barbe Rousse

Sûrement pas un hasard, pour un joueur dont le profil a tout pour plaire à n’importe quel tifoso. S’il n’est pas un virtuose balle au pied, Antenucci reste un vrai mort de faim sur le terrain. Un mec qui s’arrache devant, sur chaque ballon, quitte à parfois jouer dur. « Sur le terrain, c’est autre chose. Vous devez dégager de la détermination » , dégaine-t-il. Une volonté au-dessus de la moyenne, qui lui permet aussi de croire en lui pour marquer des buts incroyables, comme ce retourné acrobatique, qui permet à Ternana d’égaliser face à Spezia à la 92e minute de jeu en 2014.

La dégaine du bonhomme finit de marquer les esprits. Des tatouages de partout, des célébrations de Golgoth à chaque pion planté et, surtout, cette barbe rousse qui le rend reconnaissable entre mille. « Bien sûr, la barbe m’a aussi permis de construire mon personnage. Après, j’aurais pu la faire pousser autant que possible, si je n’avais pas été performant, personne ne m’aurait remarqué. » Pour rester dans la lumière, l’attaquant tentera de jouer un sale tour à la grande Juventus, que la SPAL affronte ce samedi soir dans son stade Paolo-Mazza. La SPAL, avec laquelle le numéro 7 vient de prolonger jusqu’en 2020. Plus besoin de migrer : en Émilie-Romagne, le voyageur Antenucci a enfin trouvé botte à son pied.

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Par Adrien Candau

Propos de Mirco Antenucci issus de Gianluca Di Marzio, La Gazzetta dello Sport et Sky Sport.

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