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Messi, c’est pas très fiscal

Par Robin Delorme, à Madrid
Messi, c’est pas très fiscal

Mis en examen, Lionel Messi gère cette affaire de loin. Convoqué devant le juge pour répondre sur une possible évasion fiscale, l'affaire de la Pulga met en exergue le problème des droits à l'image en Espagne. Et un certain penchant pour l'égoïsme.

Délit, Convocation, Ligue des champions

« Tu crois que Messi sait 2 % sur le fonctionnement du fisc ? Comme moi, il n’en connaît 0 %. Dans ces affaires, Messi est comme moi : il n’y connaît rien et paie une fortune pour que l’on s’en occupe. » Johan Cruyff est un homme d’expérience. À peine « l’affaire Messi » sur le devant de la scène, le Hollandais volant saute à sa rescousse. Pourquoi ? Parce que la Puce argentine est accusée de fraude fiscale. Entre 2006 et 2009, il aurait caché, via des compagnies fantômes, pas moins de quatre millions d’euros. Une jolie somme, supérieure à 120 000 euros, qui a conduit le parquet a classé la plainte dans le rang des délits. Et donc, au parquet de Barcelone de le convoquer le 17 septembre. Une date qui correspond à la première journée de Ligue des champions. D’ici là, Messi aura le temps de clamer son innocence – il a déjà publié un communiqué sur sa page Facebook. Pour le moment, ce sont ses multiples avocats qui sont montés au front : « Notre client paiera les sommes fixées, mais nous sommes convaincus qu’il a déjà payé ce qu’il devait au regard de la loi. Nous sommes convaincus de son innocence. »

Les droits à l’image, le nerf de la guerre
Ce début d’affaire met en exergue le rôle central des droits à l’image. En Espagne, la législation est floue à ce sujet. Ainsi, au Barça comme au Real Madrid, la majorité des joueurs détiennent l’intégralité de leur droit. Comme le rappelle le très sérieux El País « les droits à l’image sont une feinte que beaucoup de sportifs ont choisi pour s’éviter des impôts par le biais de sociétés qui ont des connexions avec des paradis fiscaux. » Pour Lionel Messi, on parle de sociétés fictives à Belize et en Uruguay, et de prestations de services dans les paradis fiscaux suisse et du Royaume-Uni. Durant la période 2006-2009, ses droits lui ont rapporté dix millions d’euros. Aujourd’hui, la multinationale Messi pèse 35 millions d’euros en 2012, dont 22 millions grâce à ses divers sponsors. De quoi le positionner à la 10e position des sportifs les plus riches selon le magazine Forbes. Son acolyte Cristiano Ronaldo, lui aussi en belle position dans ce classement, fait traîner les négociations sur une possible prolongation au Real Madrid. En cause, ces mêmes droits à l’image…

Papa « l’escroc » ?

Dans la galaxie Messi, je demande le père. Jorge Horacio Messi, ancien ouvrier, gère aujourd’hui la (colossale) fortune de son fils. Papa poule, agent, Jorge connaît à peu près tous les costumes. De l’histoire du contrat sur la serviette à l’accompagnement du fils prodigue à Barcelone, on pensait tout connaître. Sauf qu’après le conte de fées, le paternel cache une belle part d’ombre. En conflit avec les premiers agents de son fils, il ne leur a jamais versé un centime. Également mis en examen dans cette histoire d’évasion fiscale, il devra répondre aux côtés de son fils aux questions du juge chargé de l’affaire. Comme son fils, il risque gros. Dans un tel cas de figure, la loi espagnole prévoit des peines de deux à six ans d’emprisonnement et une amende allant du double au sextuple du montant dissimulé. Au micro de la radio Cope, il s’est pourtant défendu de tout délit en invectivant les médias. Des médias « trop cruels » selon lui. Pour plus d’informations, plongez-vous dans l’enquête du numéro 105 de So Foot.

Le Barça dans de beaux draps ?

Pourtant, mis à part El País, rares sont les quotidiens espagnols relayant dans les grandes largeurs cette affaire Messi. Du côté de Barcelone, le Mundo Deportivo et Sport marchent sur des œufs car ils font du Barça leur fond de commerce. À Madrid, Marca et As relèguent le cas Messi dans les pages intérieures, dans un petit encadré. Bref, pour le moment, le Barça se tire bien des prémices de l’affaire. Solidaire de l’Argentin, Sandro Rossel a déjà dégainé son premier discours de soutien : « J’ai parlé avec la famille, et ils sont super tranquilles, et nous, comme club, nous sommes également tranquilles et nous leur donnons toute notre aide. Nous n’avons aucun doute sur l’innocence complète de Léo dans ce cas. » En coulisse, le club blaugrana s’active un iota plus. Des avocats sont d’ores et déjà sur le qui-vive. Vivement la reprise, ou pas.

Par Robin Delorme, à Madrid

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