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Marseille – Milan (1-2), la leçon de piano

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Marseille – Milan (1-2), la leçon de piano

Marseille a fait un match digne de sa poule. Un vrai match de haut niveau, plein d'intensité, d'envie, de détermination, mais une défaite à la fin. Non pas que Milan, dans le jeu, ait été supérieur à Marseille, loin de là même. Mais le Milan possède dans ses rangs Clarence Seedorf et Pippo Inzaghi.

D’abord les compos. Dans les cages du Milan, Storari, Zambrotta à gauche, Thiago Silva et Nesta dans l’axe, Oddo à droite, Flamini et Ambrosini qui encadrent Pirlo, Seedorf meneur, Pato et Inzaghi devant. Marseille est organisé en 442 losange, avec la paire Brandao-Niang devant, Lucho en meneur, Edouard Cissé et Cheyrou en relayeurs, M’Bia en pivot, Taiwo, Heinze, Diawara et Kaboré, Mandanda dans les bois. Une formation de costauds avec certains habitués de la Champions (Brandao, Lucho, Heinze…). Le début de match annonce la couleur, ça joue, la vache, ça joue. Marseille ne fait pas dans les complexes, joue haut et prend le Milan dans son camp. Le match est intense, avec un haut degré d’intensité, c’est ça le niveau européen. Seul bémol, le jeu passe un peu trop par l’axe, Lucho est introuvable, coincé dans la tenaille, entre les trois milieux défensifs et la charnière adverse. Les latéraux vont devoir monter pour étirer un peu la défense adverse.

Marseille a du pep’s en ce début de rencontre, mais ne réussit pas à transformer cette énergie en véritables temps forts et ne s’est pas procuré d’occasion dangereuse. Le match s’équilibre, le Milan a laissé passé l’orage, mais ne se montre pas féroce pour autant, semble prendre son temps comme la mesure de son adversaire. Afin de mieux lui porter le coup de grâce… Percussion de Pato, crochet puis centre de Seedorf au deuxième poteau pour Pippo, plat du pied efficacité. 1-0 ; le couperet est tombé sur les Marseillais. Mené au score, Marseille prend peur, perd sa motivation comme ses moyens, recule et ne passe pas loin du 2-0 sanction. Seedorf règne au milieu de terrain, ballon après ballon, il donne une leçon à ses élèves du soir. Ce bon vieux Clarence…

Marseille ne perd toutefois pas complètement pied et parvient à se ressaisir. La paire Niang-Brandao continue de peser sur la défense, on aperçoit un peu plus Lucho Gonzalez, Cheyrou prend sa chance de loin. La seconde mi-temps confirme la tendance. Marseille pousse pour revenir au score, met la pression sur le camp italien et se voit récompensé de ses efforts. Tête de Heinze sur un coup franc de Cheyrou. L’OM est revenu au score et le mérite. La preuve, les Olympiens ne s’arrêtent pas en si bon chemin et continuent de jouer, de bien jouer, dans le camp de Milan, avec détermination et envie. Le pressing est efficace. S’ajoutent à cela les accélérations et inspirations de Niang (quel dribble sur Thiago Silva et Oddo), l’influence de Cheyrou, le volume de M’Bia, le poids de Brandao, la technique de Lucho (même s’il est clairement à court de forme, on sent toute la finesse de l’Argentin) et l’ensemble est admirable ; Marseille domine alors vraiment les Rouge et Noir. Tactiquement, Niang opère de manière un peu plus libre et excentré, les latéraux prennent mieux les couloirs et les relayeurs occupent mieux la largeur. La présence et l’impact de M’Bia font beaucoup de bien aux hommes de Deschamps et leur permet de donner leur pleine mesure dans ce 442 losange. Grâce à lui, Edouard Cissé et surtout Benoit Cheyrou peuvent venir soutenir les offensives (super match encore pour le frère de).

Marseille atteint alors un niveau de jeu franchement très impressionnant. D’autant que le Milan ne semble pas au top, à l’image de son début de saison. Les Lombards ne sortent que très rarement, et ne se montrent jamais dangereux, ou presque. Sur un coup-franc rapidement joué à gauche, petite balle en cloche au-dessus de la défense pour Pato, qui remet à Seedorf. Le Hollandais centre alors sans contrôle de l’extérieur du pied, sublime, pour l’éternel Inzaghi qui se jette devant Diawara pour marquer. Solo Milan. Demain, on ne manquera pas de vanter la bravoure olympienne et de regretter le cynisme italien. E la nave va. Consolation : Niang a fait un match énorme, Heinze a tout donné, Lucho est un vrai bon joueur de football, M’Bia une pieuvre, bref, Marseille a le niveau pour bien figurer en Champion’s, et surtout, Marseille ne rencontrera pas le Milan à chaque fois. La preuve, leur prochain match aura lieu à Madrid…

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