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Loïc Nego, la Hongrie dans la peau

Par Andrea Chazy et Joël Le Pavous, à Budapest
Loïc Nego, la Hongrie dans la peau

Formé à Nantes et passé par la Roma, Charlton ou encore le Standard de Liège, Loïc Nego s'est bonifié avec l’âge en Hongrie. Au point de devenir, au seuil de la trentaine, le héros inattendu de la sélection hongroise en égalisant contre l’Islande lors de la finale des play-offs comptant pour l’Euro 2020 en novembre dernier. L’été prochain, Nego retrouvera donc certainement les Bleus de Griezmann avec lequel il fut sacré champion d’Europe U19 en 2010. Récit d'un parcours peu commun qui voit aujourd'hui Nego embrasser l’écusson magyar.

Dans la Puskás Aréna de Budapest aux 67 000 sièges vides, coronavirus oblige, Loïc Nego débarque sur la pelouse à la 84e minute en lieu et place d’Ádám Nagy. L’incontournable Frenchie du MOL Fehérvár se place au milieu du terrain, loin de son aile droite favorite sur laquelle il fait des étincelles en OTP Bank Liga, le championnat local. Au tableau d’affichage, l’Islande mène 1-0 grâce à un coup franc mal négocié par Péter Gulácsi, le dernier rempart du Red Bull Leipzig. Les supporters hongrois, scotchés sur M4 Sport, imaginent déjà la qualif’ pour l’Euro 2021 leur passer sous le nez et commencent tout doucement à dire adieu aux chocs à domicile contre le Portugal de CR7 et la France championne du monde en titre. Mais deux-cent quarante secondes plus tard, Loïc Nego égalise. Le numéro 7, ivre de joie, embrasse l’écusson du maillot magyar, puis la caméra, tandis qu’István B. Hajdú, légende du commentaire sportif hongrois, hurle à tout rompre au nom de tout un pays reconnaissant : « Loïc Nego ! Mon Loïc ! Lajos ! »

Vidéo

Nemanja Nikolić, coéquipier de Nego en sélection et dans leur club commun du MOL Fehérvár, se trouvait à quelques mètres du héros binational naturalisé en février 2019 au moment du but égalisateur : « J’allais tirer et je l’ai entendu crier : »Passe-moi le ballon ! » en déboulant de la droite. Je me suis exécuté, des Islandais l’ont dévié et Loïc a fini le boulot », rembobine l’attaquant d’origine serbe qui congratula chaudement l’ancien de la Jonelière. À 1900 kilomètres de là, Matthieu Bideau, qui a formé Loïc à Nantes, ne passe pas non plus à côté de la nouvelle : « J’ai réveillé ma femme et je lui ai dit :« Le bon Dieu existe ! » » Nikolić enfonce le clou : « La Hongrie est le meilleur choix de sa vie. » Après la rencontre, que la Hongrie remportera finalement 2-1 grâce à un pion de la superstar en devenir Dominik Szoboszlai dans le temps additionnel, Péter Gulácsi ne se prive pas pour envoyer « merci » par SMS (et en français) à Nego. Le lendemain, le quotidien Nemzeti Sport adoube « Lajos » (Louis, en hongrois) en saluant sa renaissance hongroise et ses efforts pour apprendre la langue. Car sur ses terres d’adoption, où il brille depuis cinq ans après une flopée de déceptions, le sauveur inattendu répond à ce surnom cadeau d’Asmir Suljić, ex-camarade de la flèche du Vidi parti vers la D1 israélienne. Les amateurs magyars de « foci » (football en vf) gardent aussi à l’esprit la volée de Nego, un soir de décembre 2018 contre Chelsea, qui mystifia Willy Caballero en phase de poules de Ligue Europa.

Goulaschs, Auchan et Playstation

C’est à Székesfehérvár, ville natale du Premier ministre fan de ballon rond Viktor Orbán souvent aperçu au sein des travées du Sostói Stadion, que Nego s’est stabilisé après un ping-pong décevant entre Charlton et Újpest, écuries de la famille Duchâtelet qui est également propriétaire du Standard de Liège, dont Loïc cira le banc début 2013. Mais depuis sa venue au Vidi à l’été 2015, le Francilien a su s’imposer chez le finaliste malheureux de la Coupe de l’UEFA en 1985 pour être aujourd’hui indispensable chez les Bleu et Rouge. C’est également par le biais du MOL Vidi que Nego a pu intégrer la sélection avec l’aide d’Attila Fiola, Szilveszter Hangya et Nikolić, ses copains du MOL Fehérvár. « Bien sûr, on a parlé de sa carrière compliquée dans le vestiaire, mais le reste du groupe l’a accueilli à bras ouverts », explique Nikolić. « J’ai enchaîné cinq saisons sans pépin physique et avec des perfs satisfaisantes. Ma femme, mes deux enfants et moi, on se sent chez nous en Hongrie, sourit Nego au bout du fil. On habite à Budapest, et mon épouse aime bien aller aux bains thermaux. Bon, moi, je suis plus maison et PlayStation en ligne contre les potes de Garges. On délire bien, et c’est un moyen sympa de garder le contact avec le quartier. » Entre deux rencontres d’OTP Bank Liga, Loïc se renseigne également sur les arrivages de victuailles hexagonales auprès d’un voisin directeur chez Auchan, présent en Hongrie, et s’autorise des goulaschs en guise d’entorse à la diététique. Le pilier du MOL Fehérvár partage d’ailleurs des dîners de couple avec son compatriote Lyes Houri débarqué en janvier.

En Hongrie, Loïc Nego a un ange gardien qui répond au nom de Sándor Csányi. Le président de la banque sponsor du championnat et boss de la fédération hongroise a fait des pieds et des mains auprès de l’UEFA, dont il occupe la vice-présidence, pour qu’un joueur ayant représenté un autre pays chez les espoirs puisse changer de tenue chez les adultes. Et voilà comment, en inscrivant le pion égalisateur contre l’Islande lors de sa quatrième cape, Loïc est devenu le sauveur que personne ne pressentait. Sans surprise, l’actuel sélectionneur hongrois Marco Rossi n’attendait que le changement de règle obtenu par Sándor Csányi afin de convoquer Loïc. « C’était son vieux rêve de rejoindre l’équipe nationale. Au cours des sept dernières années, il a prouvé à d’innombrables reprises qu’il est l’un des footballeurs les plus exceptionnels de l’OTP Bank Liga. Si Loïc donne tout autant son maximum en sélection, il peut s’avérer d’une grande utilité pour l’effectif », déclarait le transalpin en préambule du baptême du feu de Nego contre la Bulgarie le 8 octobre dernier. Certes, Rossi n’imaginait sans doute pas à quel point ses paroles étaient prémonitoires. Reste qu’aujourd’hui, on peut dire sans se tromper qu’il a eu du nez.

Dans la même chambre que Griezmann à l’Euro U19 2010

Avant de revêtir le maillot hongrois et de faire chavirer le cœur des supporters magyars, c’est pourtant sous la tunique bleue que Loïc Nego a fait ses débuts internationaux. En l’espace de quatre ans, des U16 aux U20, les épopées ont été nombreuses. Mieux, Loïc et ses potes de l’époque ont fait la fierté de la France en 2010, à Caen, en allant au bout d’un Euro U19 que l’équipe de France mettra six ans à regagner ensuite. « C’était l’été de Knysna, pose Sébastien Faure qui joue aujourd’hui pour le Goal FC en National 2. On passait juste après les A, et c’était un moment difficile pour le foot français. Cette épopée avait un peu redonné le moral à tout le monde. » Sous la houlette du regretté Francis Smerecki, la France défait l’Espagne en finale au stade Michel d’Ornano. Aux côtés de Loïc Nego, il y a donc Seb Faure, mais aussi Antoine Griezmann, Gaël Kakuta ou, sur le banc, Alexandre Lacazette. Même si certains d’entre eux jouent déjà au plus haut niveau en club, Loïc, qui découvre la Ligue 2 avec Nantes, est loin d’être ridicule : « Griezmann par exemple, à l’époque, si on m’avait dit qu’il serait aussi important en équipe de France et qu’il marquerait autant de buts… Par rapport à Kakuta, Taffer, Grenier et Lacazette, ça aurait été difficile à croire, explique Faure. Il se passe tellement de choses, dans les clubs, comment tu arrives à saisir ta chance. C’est impossible à prédire ce type de parcours. »

Griezmann, justement, partage la chambre de Nego à cette période et n’a visiblement rien oublié puisqu’il n’a pas manqué de féliciter son ancien coloc après la qualif hongroise face à l’Islande. En juin prochain, si la Covid-19 le permet et si Marco Rossi lui maintient sa confiance, ils pourraient se retrouver face à face sur le gazon de la Puskás Aréna. Une consécration ? Une revanche ? Ni l’un ni l’autre pour Loïc Nego. « Si vous aviez posé cette question à mon père, il vous aurait dit oui, assène-t-il. Mais pour moi, ce n’est pas le cas. Je ne vais pas mettre fin à ma carrière après ce match contre les Bleus, je n’y pense pas en tout cas. Si on n’est pas réaliste, la cerise sur le gâteau, ce serait de gagner le Ballon d’or. Si on l’est, ce serait de faire partie de la liste pour l’Euro, de bien figurer et derrière de décrocher la qualif pour la Coupe du monde au Qatar. » Son papa, décédé en 2011, ne sera pas là pour crier au monde sa fierté. Mais nul doute qu’il aurait été fier du chemin parcouru par son fiston.

« Loïc, c’est un mec qui ne doute pas »

Car avant de connaître l’ivresse des soirées internationales à Budapest, Loïc Nego a passé la première partie de sa vie à Garges-lès-Gonesse, dans le Val-d’Oise. C’est dans le quartier de La Muette que la famille Nego, composée de Loïc, ses parents et ses deux sœurs, a vécu. « On n’avait pas à se plaindre, repose aujourd’hui Loïc Nego. On n’avait pas une cuillère d’argent dans la bouche, mais on ne manquait de rien. On n’était ni riches ni pauvres. Je traînais avec mes potes dans le quartier, je jouais toujours au foot. Je pensais plus à jouer au foot qu’à bosser à l’école, d’ailleurs. » Une enfance comme une autre jusqu’ici. Mais en 2006, l’inter district de Châtenay Malabry auquel Loïc participe avec son équipe du Bourget va se charger d’assaisonner la suite de l’histoire. Il tape dans l’œil de la cellule du recrutement du FC Nantes et surtout dans celui de Matthieu Bideau, qui deviendra par la suite son ange gardien. « On l’avait repéré avec Philippe Casagrande en U14 fédéraux au Bourget. On avait donc demandé à notre responsable de l’époque, Vincent Bracigliano, de venir le voir ce jour-là. On était unanimes sur le fait qu’il fallait y aller avec lui. » Loïc a beau être chétif pour un milieu de terrain, il a du feu dans les jambes et surtout les caractéristiques requises pour embrasser un nouveau rôle chez les Canaris. « Momo El Kharraze l’alignait latéral avec la sélection du 93, reprend Matthieu Bideau. Il correspondait exactement à ce que l’on voulait, même s’il était encore un peu jeune dans son corps et dans sa tête. »

Du côté de la Jonelière, cette immaturité va jouer quelques tours à Loïc Nego. Ses formateurs sont attachés à ce gamin talentueux, mais pas encore prêt pour les exigences du haut niveau. Mathias Coureur, actuel meilleur buteur du championnat bulgare et qui a côtoyé Loïc à Nantes, confirme : « Loïc, c’est un mec qui ne doute pas, mais il était parfois un peu tête en l’air. C’était le genre de gars qui arrivait à 15h pour un entraînement à 16h, mais qui était sur le terrain à 16h10. Pourquoi ? Parce qu’il rigolait dans le vestiaire. » Avec son premier gros chèque, il s’achète une grosse voiture, alors qu’il n’a même pas encore disputé le moindre match en pro. De l’avis de tous, la naissance de son premier enfant alors qu’il n’a que 18 ans l’a aidé dans cette quête vers la maturité. « Je ne pouvais pas rester un gamin », concède-t-il aujourd’hui en regardant dans le rétro. Sébastien Faure réplique : « C’était paradoxal, car tu sentais qu’il pouvait être assez mature sur certains sujets et on sentait que c’était lié à cette paternité. Et d’un autre côté, il faisait un peu le pitre et mettait l’ambiance dans le groupe. On essayait de le calmer parfois avec Gueïda Fofana. (Rires.) Mais c’était quelqu’un d’adorable, d’attachant. »

Sale temps chez les Canaris

Manque de bol, Loïc ne débarque pas à Nantes chez les pros dans les meilleures conditions. À l’instar de Sofiane Hanni, Vincent Sasso ou Adrien Trebel, il ne s’éternise pas en Loire-Atlantique dans l’antichambre de l’élite. Même s’il y signe son premier contrat pro, l’environnement est trop instable : « Loïc faisait partie de la génération du FC Nantes que le club attendait depuis un moment, confie Mathias Coureur. Les supporters se sont sûrement dit que c’était avec cette génération-là que ça allait repartir. Mais ces gars-là, ils ont vu que c’était la merde à Nantes à ce moment-là. Du coup, ils ont fui pour éviter les problèmes. On était 40 pros, les supporters n’étaient pas contents, il y avait un problème de dialogue entre les coachs pros et les formateurs… Je pense que ce n’est pas un bon environnement quand tu es un néo-pro. » « Je voulais prolonger à Nantes, affirme Loïc Nego. Mais Guy Hillion était arrivé à la direction sportive et avait décidé de tout changer. Ça ne m’avait pas plu. Il m’avait clairement montré que ce n’était pas sa priorité de faire de moi ce que d’autres auraient voulu au club. Je n’ai pas apprécié, donc nos chemins se sont séparés, et j’ai été mis de côté. Il m’a fait comprendre que je ne jouerais plus au FC Nantes. »

Heureusement pour lui, Francis Smerecki garde un œil sur sa progression. Celui qui coache Loïc chez les jeunes Bleus depuis trois ans n’oublie pas que Nego a fait partie de son onze qui l’a emmené sur le toit de l’Europe quelques mois plus tôt, en 2010, et fait tout pour permettre à Nego d’avoir du rythme dans les jambes avant le Mondial U20 qui se dispute en août. « L’équipe de France était un bol d’air. À Nantes, tout se passait très bien avec mes éducateurs. J’ai tout appris là-bas, j’ai eu une très bonne formation. Pour monter avec les pros, il fallait être prêt à la fois en matière de qualité, mais aussi dans la tête. Plus jeune, je n’avais pas forcément tout ça, reconnaît Nego une décennie plus tard. Monsieur Smerecki faisait attention à ma situation, à tel point qu’il m’avait emmené avec les U21 au Tournoi de Toulon pour que j’ai un peu de rythme dans les jambes en vue de la Coupe du monde U20. » Sur place, comme un symbole, il affronte la Hongrie, et notamment un certain Péter Gulácsi… Neuf ans plus tard, après cette fameuse rencontre face aux Islandais qui a rappelé au monde où se trouvait Loïc Nego, le premier réflexe de l’ancien Nantais a été d’appeler sa maman qui suivait le match depuis la région parisienne. « Durant mon enfance, j’ai pu la voir pleurer peu importe les raisons. Je n’aimais pas la voir pleurer. Mais là, ça ne me dérangeait pas. Car c’étaient des larmes de fierté. » Il y a six mois, alors qu’il venait de prolonger son contrat avec le Vidi, Loïc Nego appelle Matthieu Bideau pour lui annoncer une bonne nouvelle : « Matthieu, tu sais quoi ? J’ai prolongé et j’ai enfin acheté une maison à maman. » « C’était beau, par rapport à tout ce qu’on a vécu ensemble, termine Matthieu Bideau. Il a très peu connu son papa finalement, il a eu très vite la responsabilité de sa famille. Mais dans un sens positif du terme, dans l’urgence finalement. Ce qui lui fait plaisir dans sa réussite à lui, c’est ça. » L’été prochain, Loïc Nego aura une autre famille, sa nouvelle, sous sa responsabilité : l’équipe nationale de Hongrie.

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