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Lille, encore un trou noir

Par Arnaud Clément
4 minutes
Lille, encore un trou noir

Très volontaire durant les 35 premières minutes, Lille a dit adieu à la Ligue Europa dès le temps additionnel du premier acte contre Wolsburg (0-3), sur un éclair collectif. Le LOSC termine la phase de poules de la C3 avec quatre nuls et deux défaites, et seulement trois petits buts marqués en 480 minutes.

LilleWolfsburg (03)

Vieirinha (45′), R. Rodríguez (67′), R. Rodríguez (90′) pour Wolfsburg.

11, ou le chiffre symbole de la rencontre entre un Lille mi-poissard mi-stérile et un Wolfsburg tiré vers le haut par Kevin De Bruyne. 11, c’est le nombre de buts claqués par Lille depuis le lancement de l’exercice 2014-2015 en L1. Mais c’est aussi celui correspondant au nombre de passes décisives du milieu belge des Loups, dans un rôle axial en soutien de la pointe. Ou voilà comment mettre en parallèle l’inefficacité lilloise et un bloc de Basse-Saxe longtemps bougé, mais devant à la mi-temps. Marquer à 30 secondes des citrons, sur un très beau mouvement à trois terminé par Vieirinha, après avoir bien cru se faire faire un petit par un impuissant notoire, c’est parlant. Quand bien même les joueurs de René Girard ont su contourner leurs adversaires, frapper sept fois, contre trois en face, on ne peut s’empêcher de tous penser à la même chose quand le rideau retombe sur l’écran lillois : « Ben voilà, comme à chaque fois. »

La minute de trop

Parmi les spectateurs de Pierre-Mauroy, peu auraient pourtant prédit un tel camouflet au vu des 35 premières minutes proposées. À ce moment-là de la partie, Wolsfburg n’a pas encore réussi à placer un tir, cadré ou non. Comme face à Paris il y a une semaine, Lille s’est porté haut en début de partie, faisant fi des pronostics pour tenter crânement les coups, notamment via la vitesse de sa paire Mendes-Origi. Et comme contre le PSG, il n’a pas fallu longtemps avant qu’un montant tremble, à la 7e, sur cette tête au second poteau d’Idrissa Gueye. Symbole de la pression lilloise, ce sont ces mêmes Dogues qui se font peur tout seul au quart d’heure pour la première incursion de la Volkswagen verte, sur ce ballon moisi en retrait de Basa pour un Enyeama pressé. La suite donne des raisons d’espérer, avec pas moins de cinq situations mal négociées ou repoussées par Benaglio autour de la demi-heure de jeu. Notamment avec cette belle photo du Suisse au devant d’un Origi réussissant à se décaler sur son pied gauche pour faire parler la poudre plein axe à vingt mètres. Puis le chrono a défilé jusqu’à cette triste unique minute de temps additionnel et cette accélération du dauphin du Bayern. Presque la première. Le ballon en bord de touche à 35 m, Perišić cherche De Bruyne à 15 m au coin de surface gauche. La suite régale : l’ex-Blue contrôle, laisse passer Perišić derrière les deux défenseurs à ses basques, lui glisse en profondeur. Le centre en retrait du Croate est impeccable, Vieirinha contrôle difficilement, mais parvient à marquer (0-1, 45e+1). Et la porte du vestiaire attend patiemment de prendre un bon coup de poing par Girard.

Guilavogui exclu en bon patriote…

Comment dès lors en planter deux quand on n’a plus gagné depuis le 27 septembre ? Corchia montre presque la voie. Presque, encore une fois, sur un beau boulet un tantinet trop enlevé. Mais ce n’est pas payant, et presque moins effrayant que ce petit tir travaillé de Luiz Gustavo deux minutes après. Et assurément moins que la tête de Dost, entré en jeu à la pause, avec un Enyeama tout heureux de récupérer le ballon. En connaisseur de la L1 qu’il est, Guilavogui la joue Hitchcock et s’en va prendre son deuxième jaune sur un coup d’épaule trop appuyé sur Mendes pour rajouter une dose de suspense, à la 57e. Avec une meute réduite à dix, les Loups ne l’entendent pas de cette oreille et éjectent illico le DVD de La mort aux trousses. Sur un coup franc à 20 mètres passée l’heure de jeu, le latéral helvète Rodríguez déchire le scénario à la fin haletante, en enroulant proprement du gauche en lucarne, malgré Enyeama pas si loin du ballon (2-0, 64e). Alors Girard sauve les apparences en faisant entrer Roux et Rodelin, tout près de marquer de la tête d’entrée. Mieux, à un quart d’heure de la fin, il provoque un penalty pour un croche-patte de Knoche, pas le Zout. Mais le LOSC est trop tenté d’offrir une comédie dramatique de plus, et Origi foire son tête-à-tête avec Benaglio, qui détourne en corner. Pierre-Mauroy siffle les siens, et encore un peu plus quand l’arbitre désigne le point de penalty du Nigérian après une main de Souaré. Rodríguez signe un doublé et envoie le groupe d’Hecking en seizièmes. Par contre, à Luchin, si l’été sera chaud, l’hiver sera froid.

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Par Arnaud Clément

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