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Ligue des champions : Le PSG et les plaisirs éphémères

Par Clément Gavard, au Parc des Princes
6 minutes
Ligue des champions : Le PSG et les plaisirs éphémères

Au PSG comme chez Christophe Galtier, on sait qu'une victoire éclatante 7-2 à l'automne ne pèse généralement pas grand-chose dans la saison d'un club rêvant de la coupe aux grandes oreilles.

Ces derniers mois, Christophe Galtier a appris, parfois à ses dépens, que le Paris Saint-Germain était un club à part, où le terrain peut passer au second plan à côté des affaires, des polémiques et de tout le reste. Ce mardi soir, dans un Parc des Princes chauffé à blanc, mais sans incidents, le technicien parisien a eu ce qu’il réclamait depuis un moment : du football. Le 100e match européen du PSG version QSI a davantage ressemblé à une leçon qu’à une confrontation. Le champion de France, porté par un trio Mbappé-Neymar-Messi en feu, n’a laissé que deux miettes au Maccabi Haïfa (7-2) pour offrir au public parisien l’un des plus larges succès en Coupe d’Europe dans l’histoire du club (Paris compte deux victoires 7-1, contre La Gantoise en Intertoto en 2001 et face au Celtic en C1 en 2017). Sept buts, comme à Lille en août dernier, mais avec une saveur différente, selon Galtier : « Là, c’était un match de Ligue des champions avec beaucoup d’enjeux et de pression. Ce sont des rencontres totalement différentes. Mes joueurs avaient pris beaucoup de plaisir à Lille, mais je pense que cette fois, ils en ont pris encore plus dans un grand match, où l’objectif était d’abord de se qualifier, ce qui est chose faite. » Pour la onzième fois d’affilée, le PSG disputera les huitièmes de la finale d’une compétition qui nourrit les fantasmes et semble lui échapper chaque année depuis plus d’une décennie. Quelques heures après cette démonstration automnale, à plus de quatre mois des vérités de février-mars, ce n’était ni le moment de s’enflammer ni de tirer des plans sur la comète, même s’il n’était pas interdit de savourer.

 Il y a eu une grande réflexion sur ce qu’on devait produire dans le jeu, comment faire pour que les trois fantastiques puissent s’exprimer de la meilleure façon dans leurs zones préférentielles.

Seuls avec du monde autour

Pour son plus grand bonheur, Galtier a donc eu le droit à 100% de questions en rapport avec le foot, le jeu, la tactique, se permettant lui-même de sortir du cadre à la toute fin de la conférence de presse : « En off, je n’ai pas de Lamborghini », a-t-il lâché dans un sourire en quittant l’auditorium du Parc des Princes pour répondre à la sortie de la députée écologiste Cyrielle Chatelin à l’Assemblée nationale en début de semaine. Avant cela, la MNM a été au centre des échanges entre les journalistes et le technicien après une partie où ils ont, chacun dans leur registre, livré un récital en étant à chaque fois au moins l’un des trois impliqués sur les sept réalisations (deux buts et deux passes décisives pour Messi et Mbappé, un but et un contre-son-camp provoqué pour Neymar). Plus révélateur encore, et surtout plus fou : le CSC du malheureux Shon Goldberg et le clou du spectacle signé Carlos Soler en fin de partie ont mis fin à une série de vingt buts consécutifs du PSG marqués soit par Mbappé, Messi ou Neymar toutes compétitions confondues depuis le pion de Nuno Mendes à Nantes le… 3 septembre.

Au-delà de leur efficacité, les trois compères, bien aidés par le marquage individuel du Maccabi sur certains Parisiens et les espaces laissés dans le camp israélien, ont semblé en osmose collectivement en évoluant dans des zones correspondant à leurs qualités : Neymar dans l’axe en chef d’orchestre, Messi vers la droite allant chercher le ballon plus bas et Mbappé à gauche, loin du rôle de pivot qu’il exècre. « Ce serait prétentieux de penser qu’on a la meilleure équipe du monde, tempérait Galtier. J’ai trois joueurs extraordinaires devant, il fallait trouver un système, une organisation et des complémentarités au milieu pour qu’ils puissent s’exprimer librement. »

Une manière peut-être d’enterrer définitivement le 3-4-3 des deux premiers mois et de valider le 4-3-3, déjà utilisé lors des deux dernières rencontres de championnat, contre Marseille et Ajaccio. Un système dans lequel la MNM pourrait s’épanouir et facilité par l’éclosion de Fabian Ruiz sous ses nouvelles couleurs. « Je me suis aperçu que ça commençait à coincer en même temps que des joueurs, comme Fabian Ruiz ou Soler, montaient en puissance à l’entraînement, a continué Galtier. Il y a eu une grande réflexion sur ce qu’on devait produire dans le jeu, comment faire pour que les trois fantastiques puissent s’exprimer de la meilleure façon dans leurs zones préférentielles. C’est tout bénef pour l’équipe que ça fonctionne, ça va maintenir une concurrence dans certains secteurs et permettre des rotations pour que tout le monde puisse exister et récupérer. »

Quand tout le monde joue pour l’équipe, ça donne ce genre de match. Quand les trois offensifs s’expriment comme ça, pour un coach, c’est le Graal.

En quête d’exigence

Il est cependant possible de ne pas se contenter d’enchaîner les superlatifs après une victoire d’une telle ampleur. S’il n’a jamais vraiment tremblé ni été inquiet de voir le Maccabi Haïfa revenir dans le coup au fil de la partie, le PSG a encaissé deux buts et attend toujours un premier clean sheet en Ligue des champions cette saison (six buts concédés après cinq journées). Les deux réalisations d’Adboulaye Seck, défenseur de 30 ans qui n’avait jamais marqué en Coupe d’Europe, ont mis en lumière les lacunes parisiennes sur les coups de pied arrêtés défensifs et la fébrilité récurrente de Gianluigi Donnarumma sur les sorties aériennes. Un problème global pour Galtier, visant d’abord l’attitude de son équipe au retour des vestiaires : « Je suis, non pas agacé, mais je relève quand même qu’on a manqué d’exigence sur le début de la seconde période. On a manqué de rigueur et on a un peu relancé cette équipe. »

Le coach parisien a alterné entre les caresses, louant « la séance de lundi matin d’un niveau exceptionnel sur le plan technique », et les messages explicites sur l’importance de mettre de côté les comportements individualistes entraperçus de temps à autre en ce début de saison. « Quand tout le monde joue pour l’équipe, ça donne ce genre de match. Quand les trois offensifs s’expriment comme ça, pour un coach, c’est le Graal. » Un plaisir très éphémère, puisque Paris sait qu’il devra encore assurer la première place du groupe, « très importante » pour Galtier, la semaine prochaine à Turin, pendant que Benfica sera attendu à Haïfa, afin de maximiser ses chances d’éviter un épouvantail en huitièmes de finale. Le PSG est peut-être à part, mais il n’échappe pas à la logique des grands clubs rêvant de la coupe aux grandes oreilles : une victoire 7-2 un soir d’automne en phase de poules de Ligue des champions, ça ne vaut finalement pas grand-chose dans leur quête ultime.

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Par Clément Gavard, au Parc des Princes

Tous propos recueillis par CG

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