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PSG : ça marche à Londres
Sept mois après avoir pris l’eau à Arsenal, le PSG a montré qu’il avait bien grandi. Voici les principales leçons à retenir de ce match pour la suite des événements, à commencer par une manche retour qui s’annonce aussi stressante qu’excitante.

La capacité du PSG à faire le dos rond, même sans maîtriser le ballon
Malgré une possession légèrement à son avantage sur l’ensemble de la partie (53%), le PSG n’est pas vraiment parvenu à s’appuyer sur l’une de ses grandes forces pour vaincre Arsenal : la maîtrise du jeu. Une arme que l’on imaginait lui permettre d’effacer son déficit dans le défi physique, en particulier dans l’entrejeu. Finalement, ce sont des Rouge et Bleu aussi performants sans ballon qu’avec que les 2 500 supporters ayant fait le déplacement ont pu encourager. « Je ne peux dire que des choses positives. On a montré la même mentalité, qu’on a lors de chaque match, chaque jour. C’est un vrai plaisir pour moi comme entraîneur du Paris Saint-Germain, pouvait saluer Luis Enrique au coup de sifflet final au micro de Canal+. Tu peux gagner, faire nul ou perdre, mais cette mentalité et cette ambition dans l’équipe, c’est incroyable. »
C’est quand même plus savoureux avec un succès, qui plus est lorsqu’il place les Parisiens en position de force pour se qualifier pour la deuxième finale de Ligue des champions de leur histoire. Souvent enclin à perdre pied dès que le bateau commence à tanguer, victime d’une piqûre de rappel heureusement sans conséquences contre Aston Villa au tour précédent, le PSG version Luis Enrique affiche une sérénité pas loin d’être inédite durant l’ère QSI. Une force qui lui a notamment permis de survivre dans l’enfer d’Anfield. Et donc une vraie capacité à faire le dos rond malgré des périodes sans pouvoir anesthésier l’adversaire de ses longues phases de possession.
Le règne du milieu
Il y a sept mois, Vitinha, João Neves et Warren Zaïre-Emery avaient souffert dans le nord de Londres, affichant des limites que l’on pouvait imaginer difficiles à dépasser à de telles hauteurs. Voilà l’une des principales différences entre les deux copies rendues par les Parisiens. Fabián Ruiz a doublé le titi parisien dans la hiérarchie, le dernier venu des deux jeunes Portugais a peu à peu fait son trou, et c’est tout l’entrejeu des champions de France qui est monté en régime au fil des mois. Ce mardi soir, le trio ibérique a abattu un sacré travail, aussi bien pour mijoter le jeu parisien que pour faire déjouer les plans de Mikel Arteta.
1/2 - Le Paris SG est le premier club français à s’imposer à l’extérieur lors d’une demi-finale de C1 depuis Marseille chez le Spartak Moscou en 1991 (3-1). Canon🇫🇷 pic.twitter.com/Yh8FC3W46b
— OptaJean (@OptaJean) April 29, 2025
« Il n’y avait pas de doute, on sait qu’on est une très bonne équipe mentalement, assurait Neves toujours pour la chaîne cryptée, tout sourire une grosse heure après avoir notamment réussi un sauvetage fou dans les pieds de Mikel Merino. Si on met notre jeu en place en étant concentrés sur nous, ça sera la meilleure façon de se qualifier. » C’est précisément là que les trois milieux ont démontré une belle capacité d’adaptation. « On a fait un grand match, même si on n’avait pas la possession qu’on a d’habitude, lui emboîtait le pas son compère Vitinha. C’est ce qui révèle les grandes équipes : défendre quand il faut, avoir le ballon quand il faut… S’adapter à ce que le match demande. » Vous vous souvenez quand le club de la capitale cherchait un successeur à Thiago Motta et regrettait à chaque instant le trio formé par l’Italien avec Marco Verratti et Blaise Matuidi ?
Oui, ce PSG possède un grand gardien
Autre souvenir qui semble loin, même s’il est bien plus récent : les débats concernant le poste de gardien. Au point de voir Matveï Safonov être préféré à Gianluigi Donnarumma pour affronter le Bayern Munich en novembre dernier. Il n’a certes pas fallu attendre ce deuxième voyage de la saison à l’Emirates Stadium pour s’en rendre compte, mais l’Italien a répondu aux questions. Ce mardi soir, il a encore réussi quatre parades de grande classe, à commencer par celle devant Leandro Trossard au cœur de la seconde période ou face à Gabriel Martinelli peu avant la pause. Une prestation dans la lignée de celles face à Liverpool ou Aston Villa : de très haut vol.
Comme annoncé, l’Italien a largement été testé dans un secteur qui n’est pas son point fort : le domaine aérien, principalement sur coups de pied arrêtés. Il y a moins brillé, à l’image de sa sortie compliquée sur le but finalement refusé à Mikel Merino, mais là encore, les progrès sont tout de même au rendez-vous, avec une certaine volonté d’aller chercher les ballons à sa portée pour soulager sa défense. Alors que commence à poindre à l’horizon la question de son avenir et de son éventuelle prolongation dans la Ville lumière (il est sous contrat jusqu’en 2026), le champion d’Europe 2021 commence à ressembler à un dernier rempart digne d’un candidat sérieux à la victoire finale en Ligue des champions.
Par Tom Binet