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L’Hapoël Katamon Jérusalem, mixité football club

Par Régis Delanoë
L’Hapoël Katamon Jérusalem, mixité football club

Le football à Jérusalem, ce n'est pas que le sulfureux Beitar. C'est aussi depuis 2007 l'Hapoël Katamon, un club créé par ses supporters et qui prône la tolérance et la mixité, dans une ville où c'est loin d'être une évidence. Dernière initiative en date : un partenariat entre son centre de formation et une académie de Jérusalem-Est, pour permettre aux enfants des deux camps de passer outre les préjugés de leurs aînés.

L’association « Jérusalem + Football » dans Google donne rarement du baume au cœur. Elle renvoie trop souvent à l’actualité du funeste club du Beitar Jérusalem et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas joli-joli : supporters régulièrement pointés du doigt – et condamnés – pour leurs chants anti-arabes ou plus récemment l’entraîneur Guy Levy qui exprime son désaccord sur le fait d’intégrer des joueurs arabes dans son équipe, au risque selon lui de créer des « tensions inutiles » . Okay. Du coup, mieux vaut laisser le club six fois champion d’Israël s’enfermer de lui-même pour parler de son exact opposé : l’Hapoël Katamon Jérusalem FC. Cette formation est née en 2007 d’une volonté des supporters de l’Hapoël Jérusalem – club historique de la gauche, des travaillistes et des syndicalistes de la ville – de revenir aux valeurs originelles d’une institution qui commençait selon eux à bien partir en sucette. Ces fans militants et motivés décident de s’associer entre eux pour réunir l’argent nécessaire à la fondation d’un club dissident, qu’ils nomment Hapoël Katamon, en référence au quartier de la ville d’où est originaire l’Hapoël Jérusalem. Back to the roots. Il est ainsi devenu le premier du genre en Israël, fonctionnant selon le même modèle que le FC United of Manchester par exemple, ses quelque 400 membres payant une cotisation annuelle pour avoir le droit de vote et donc influer sur les prises de décision. Sportivement, après avoir progressivement monté les échelons pour se hisser jusqu’en D2, l’équipe a subi une relégation en D3 au printemps dernier, mais est actuellement leader de son championnat, en position idéale pour remonter en deuxième division. Mais au-delà des résultats sportifs, l’Hapoël Katamon s’est fixé pour objectif aussi et surtout de rester fidèle à des valeurs humanistes clairement définies : fair-play, non-violence, égalité et coexistence.

Une centaine d’enfants concernés

S’agissant de la coexistence, c’est un point particulièrement sensible dans une ville divisée en deux, entre Jérusalem-Ouest l’Israélienne et Jérusalem-Est revendiquée par l’État cisjordanien, mais sous contrôle israélien. C’est sur le terrain de l’enfance que l’Hapoël Katamon a choisi d’intervenir en mettant en place le programme « Equal Team » , en partenariat avec l’ONG américaine New Israël Fund, dans le cadre d’un programme baptisé « Kick racism out of football » . Le but : composer des équipes mixtes venues d’une part du centre de formation du club israélien, de l’autre d’une académie de football basée à Beit Safafa, un quartier de la ville situé côté Jérusalem-Est. Académie dirigée par un ancien joueur de l’Hapoël Katamon, ce qui a forcément contribué au rapprochement… Une centaine d’enfants entre 10 et 12 ans sont concernés par ce programme, qui a été officiellement lancé le 21 mars dernier. Une date symbole puisqu’il s’agit de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale. L’initiative a été lancée en réaction à l’incendie d’une salle de classe d’un établissement bilingue arabe-hébreu de Jérusalem, perpétré en novembre dernier par des extrémistes juifs. Elle doit permettre aux gamins des deux « camps » , pas encore formatés par les préjugés et l’hostilité ambiante, de prouver que les deux populations peuvent coexister pacifiquement et se respecter.

Le football comme « base commune »

« Il est essentiel que Jérusalem porte un message d’unité et de réconciliation. Le football contribue au développement de la coexistence et de l’égalité et c’est une bonne chose que les enfants de la ville, Juifs et Arabes, aient l’opportunité de se rencontrer, et de constater qu’ils ont des bases communes, y compris l’amour du foot, qui l’emportent sur leurs différences » , a expliqué Aviram Baruchyan, le capitaine de l’équipe première de l’Hapoël Katamon, au quotidien Times of Israël qui a récemment consacré un article à l’Equal Team. Alors certes, ce n’est évidemment pas cette seule initiative, ni le monde du football, qui vont pouvoir régler d’un coup d’un seul l’inextricable et nébuleux conflit israélo-palestinien, il ne faut pas être aussi naïf. Mais il est tout aussi clair que cet Hapoël Katamon nouveau, avec ses fans-dirigeants pleins de bonnes intentions et son public familial et bigarré, apporte un vent de fraîcheur bienvenu dans un contexte local toujours extrêmement pesant.

Par Régis Delanoë

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