Les enseignements de cet Uruguay-France

Gourcuff ne sera pas le meneur de jeu des Bleus à la prochaine Coupe du monde

Bon. Cette fois, il va vraiment être compliqué de défendre Yoyo. Mais ça se tente. Enfin, disons que ça s’explique. Déjà, le Breton n’était pas aligné à un poste qui lui convient. Jouer sur un côté demande vitesse, voire précipitation (demandez donc à Dimitri Payet) et ces deux traits ne sont pas vraiment les qualités premières de Gourcuff. La vision de jeu, la clairvoyance et le sens du collectif, en revanche… Problème, dans une équipe vouée à jouer avec Ribéry et Benzéma, le football est avant tout une affaire de percussion, de mordant et de contres favorables. Aussi, à moins d’avoir ZZ pour initiales, il est compliqué pour un dix, un pur un vrai, de prendre les rênes de cette équipe. La preuve, le bon meneur de jeu, pour cette équipe s’appelle Mathieu Valbuena. Soit un faux dix, mais un vrai poison, entre ses prises de balle, sa vitesse d’exécution, ses infiltrations et ses déplacements balle au (petit) pied depuis l’axe vers l’extérieur. Très bien, et tant pis pour Yoyo, le romantisme et les nostalgiques de Michel Platini. Qui, d’ailleurs, aurait pu être aligné sur le terrain hier en lieu et place du Lyonnais qui n’a pas pu montrer autre chose que sa grande qualité de passe (et son envie de marquer en sautant sur Giroud, voire Muslera à chaque rare ballon vers la surface). Reste que son début de match lamentable (la tension et peut-être même l’envie de trop bien faire) plombe complètement l’avenir de l’ex-futur numéro dix de l’EDF. Aujourd’hui, ce titre ne lui revient même plus. Comme à l’OL, Gourcuff risque fort de se le faire dérober par Clément Grenier…

Giroud ne sera pas l’attaquant de pointe des Bleus à la prochaine Coupe du monde

Le pauvre. Pour Olivier Giroud, c’est un peu la même histoire qui se dessine que pour Gourcuff. Ses qualités ne sont pas à remettre en cause, (et le concernant, lui, encore moins son état d’esprit), mais elles ne collent tout simplement pas avec le reste de l’équipe. En clair, oui, bien sûr, Giroud est moins bon que Benzema, mais il est également moins complémentaire avec ses milieux de terrain que Bafétimbi Gomis. C’est dur, mais c’est ainsi. On a pu le constater à l’entrée du Lyonnais, malgré son déchet, mais grâce à son énergie, ses déplacements et son impact, on l’a tout de suite bien plus vu que l’attaquant d’Arsenal. Trop discipliné, trop attentif et attentiste, trop neuf pur et dur. À l’époque, déjà, la douce France avait du mal à jouer avec et pour David Trézéguet. Alors vous pensez bien qu’elle ne va pas changer pour les beaux yeux d’Olivier Giroud…

Ribéry est indispensable et sera le leader des Bleus à la prochaine Coupe du monde

Pas de Gourcuff, pas de Giroud, pas encore de Clément Grenier, pas de latéraux ; la voie est libre pour Petit Vélo et Francky Buggy. Au soutien de Benzema, le trident sera le fer de lance de la France à la prochaine Coupe du monde. Le pire, c’est que ça peut marcher. Sur un malentendu, une contre-attaque, ou une frappe en lulu de Valbubu. Au vrai, cette équipe risque quand même de manquer un peu de jugeote et de discernement, mais certainement pas de talent, d’énergie, d’impact et de couilles. Ainsi, la France se présentera face au Brésil dimanche, mais surtout dans un an, comme elle va en boîte de nuit. Avec sept videurs et trois kékés sur le dancefloor. Reste à voir qui elle va pouvoir ainsi séduire, ou à espérer que les videurs se mettent à danser.