Les chroniques de l’ASS2000 : L’horreur des Coupes amateur

– Sous-médiatisation de l’événement. On n’a jamais vu plus de spectateurs les jours de Coupe, y compris au sein de la section des supporters du club, l’ATP (ASS2000 Trop Puissant).
– Sous-information de la part des instances dirigeantes : personne n’a jamais su nous dire combien de tours cette compétition comportait. – Sou-lagement du management quand l’équipe est éliminée. Cela permet de se reconcentrer sur le championnat, dont nous faisons chaque année notre priorité.

Sans compter que le trésorier Maertens (dit « l’Allemand ») s’arrache les cheveux chaque année à devoir payer des frais d’inscription démentiels. A croire que la Coupe n’est rentable que pour les finalistes. De quoi nous donner des envies de se la jouer à la Manchester United et son forfait de la Cup en 2000. Et pas question d’espérer récupérer de nouveaux maillots avec des sponsors spécifiques. Même Force Bureautique ou Axe n’auraient pas d’intérêt à sponsoriser ce genre de matches. Enfin, l’absence de place européenne à la sortie ne fait rêver personne, même si Monsieur Fava, le coordinateur des clubs corpo de la Ligue du Val d’Oise, nous promet toujours de relancer les ubuesques rencontres Val d’Oise – Angleterre auxquelles il aurait participé lors de sa jeunesse…

Le Challenge Kuhlmann, la plus glauque des compétitions

Si les rencontres de Coupe viennent déjà déséquilibrer un calendrier détestable (60% des matches ont lieu entre novembre et février, soit les meilleurs moments pour avoir un terrain en bon état…), la situation est encore aggravée par l’existence d’une épreuve au nom mystérieux, le challenge Kuhlmann, notre Coupe de la Ligue à nous. Une Coupe qui n’intéresse personne, ni les participants ni la ligue organisatrice. Au point que personne ne saura vous dire pourquoi elle porte ce nom à la consonance franchement alsacienne. Tous les participants du premier tour 2002-2003 gardent sans aucun doute un souvenir ému de ce déplacement de 1H30 qui nous vit débarquer sur un terrain jonché de détritus, aussi bien entretenu que le nôtre, mais vide de vie. L’arbitre était arrivé juste après nous, s’était énervé, pestant qu’il en avait marre de se déplacer pour rien et menaçant de nous déclarer forfait… Après quelques minutes, nous apprenions que l’homme en noir venait de la même ville que nous, Cergy-Pontoise (95)… Après bien des démêlés, Luigi, le correspondant administratif de l’ASS2000, avait réussi à joindre le responsable du club adverse au téléphone pour apprendre que leur club ne s’était plus inscrit à aucune compétition depuis… deux saisons. Le premier tour était donc franchi sans douleur, tout comme le second puisque les adversaires avaient préféré annuler leur déplacement. Au final, ça faisait certes deux tours passés sans encombre avec un goal-average positif de 10 buts (un forfait équivaut à une défaite 5-0), mais ça ne rehaussait pas le prestige de la compétition. Autre profond point de désintérêt pour cette compétition, la forte propension de la ligue à tirer au sort des matches opposant des équipes jouant dans le même championnat. Un peu comme si toutes les équipes de ligue 1 jouaient entre elles dès leur entrée dans la coupe de France. C’est ainsi que la saison précédente nous a permis de croiser à trois reprises la route de l’Atscaf 93, charmante équipe aux accents antillais de notre championnat, dont deux fois à 8 jours d’intervalle. Une expérimentation de plus menée par la FIFA pour rendre le football plus télégénique ?

La Coupe aux lèvres. Tout de même !

Pour leur défense, il faut bien admettre que seules les Coupes permettent au petit poucet que nous sommes de nous frotter aux cadors du corpo, aux professionnels de l’amateurisme. Sans vouloir remettre en cause le sens de l’hospitalité de nos adversaires de championnat, il n’y a qu’en Coupe qu’un corsaire peut connaître les plaisirs d’un vestiaire chauffé, d’un terrain entretenu et d’une douche chaude même en fin d’après-midi. L’herbe est toujours plus verte en Coupe. Parfois même, vous vous surprenez à découvrir trois arbitres en arrivant sur le terrain, comme lors du troisième tour du Challenge Kuhlmann cette saison contre les postiers de Paris (défaite 1-0). Nous ne saurons sans doute jamais si l’arbitrage vidéo est autorisé à partir du quatrième tour. Une fois sorti des vestiaires, la seule vision des adversaires en train de s’échauffer avec le même jogging suffit à vous faire croire que vous jouez à un niveau supérieur. C’est d’ailleurs en Coupe que le club a vécu une (et demie) de ses plus belles heures : la victoire au premier tour de Coupe Nationale contre les pétroleuses d’Esso en septembre 2000. Logé dans un country club qui n’a rien à envier au Château du Haillan des Girondins (on n’a pas eu le temps de vérifier si le fond de la piscine était marqué du logo de l’équipe), l’adversaire semblait imprenable. Pourtant, grâce à une préparation minutieuse (dégustation de menus Quick sur les marches du vestiaire), à un chambrage en règle ( « c’est toi le numéro 3 ? Profites de l’échauffement car tu risques pas de beaucoup voir la balle aujourd’hui » lâché par Jésus Annese), et un coup de baguette magique du coach (l’un des deux attaquants titulaires sorti au bout de cinq minutes pour crampes), les Corsaires ont réussi à arracher une de leurs plus belles victoires. L’ASS2000 a sans doute connu là un moment de magie que seul un match de Coupe pouvait créer.

Au final, le palmarès du club en Coupe est aujourd’hui relativement modeste (un troisième tour en challenge Kuhlmann cette année, un deuxième tour en Coupe Nationale il y a deux saisons), à l’image de nos résultats en championnat. Et si rien ne peut égaler la joie de battre nos adversaires de toujours en championnat (les derbys contre Servair…), il faut reconnaître que ce n’est pas demain la veille que l’ASS2000 arrêtera de s’inscrire aux épreuves de Coupe.

Nicolas Urbain

Résultats de la saison 2002-2003 en Coupe :

Challenge Kuhlmann
Danzas – ASS2000 0-5ASS2000 – LSG Sky Chefs 5-0
PTT Paris – ASS2000 3-0

Coupe Nationale France Entreprise
ASS2000 – APSIAAP 0-1