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Les cartes téléphoniques spéciales supporters, ces survivantes

Par Alexandre Doskov
4 minutes
Les cartes téléphoniques spéciales supporters, ces survivantes

C'est le genre de gadgets dont on ne connaît personne à en avoir un, mais qui traversent les années avec une sérénité à toute épreuve. La lampe à lave ? Non, offres prépayées de téléphone portable destinées aux supporters, grands classiques des marchands de journaux, qui vivent toujours et qui régalent les fans de quelques gros clubs en France.

« Tous les jours, les infos du club directement sur votre mobile. Tous les matchs, les alertes et les buts du PSG en Ligue 1 en consultation vidéo illimitée. Tous les mois, des SMS offerts quand le PSG marque des buts. Alors soutenez le PSG, téléphonez avec la carte PSG Mobile. » La promesse était belle, et à retrouver bien entendu « chez votre marchand de journaux » . Entre le DVD du dernier film foireux de Steven Seagal, et le fascicule+figurine du Spitfire IX des éditions Atlas. Généralement le numéro 4 de la collection, celui à 18€, alors que le premier n’avait coûté que 2€99 à notre maman trop généreuse. Car en 2007, année de lancement de ces fameuses cartes prépayées spéciales supporters, montrer sur son Motorola RazR le SMS exclusif annonçant l’arrivée de Souza dans le club de la capitale permettait de flamber. Huit ans plus tard, à l’époque des smartphones, des SMS illimités et de l’information totale, l’intérêt paraît moins évident. Et pourtant, les offres spéciales supporters sont toujours proposées par Orange, et squattent encore fièrement chez les kiosquiers.

Les mensonges de la publicité

Pierre Cussac, responsable des offres clubs mobiles chez Orange, précise : « Il s’agit de licences de marque, d’offres sur mesure. Comme nous avons fait avec le Bic Phone, ou lors de séries limitées avec Quiksilver, ou Carrefour. C’est également le principe de M6 Mobile by Orange. » Et si certaines de ces opérations en collaboration avec des marques célèbres ont eu une durée de vie limitée, ce n’est pas le cas pour les featurings entre Orange et les équipes de football. Sur la ligne de départ, en 2007, nous retrouvions ainsi six équipes, parmi les plus grosses écuries de Ligue 1. Le PSG, l’OM, l’OL, les Verts, Bordeaux et le RC Lens. Pierre Cussac, toujours : « On trouve notre place parmi les partenaires des clubs. » Ces derniers, grâce à leurs canaux de communication, aident – encore aujourd’hui – à la promotion et à la publicité. Des pubs qui avaient envahi les écrans à la fin des années 2000 et dans lesquelles nous retrouvions Étienne, étudiant en sociologie lancé sur les routes de la gloire grâce à un rôle de figurant dans Nos années pension, série diffusée sur KD2A. « Mon book tournait un peu, et on m’a appelé pour faire la pub de la carte du PSG. » Le poing serré, l’air ravi, il était le petit supporter parfait. Mais était-il réellement fan de Paris ? « J’en avais rien à foutre ! » Seul critère, être originaire de la ville de l’équipe dont on fait la publicité, « alors qu’on m’entend même pas parler, et que ça se voit pas si je suis parisien ou pas » , s’interroge encore Étienne. Le mystère d’une vie. Mais au diable la logique, les six élus arrivent de toute la France et tournent sur fond vert dans un studio de région parisienne, avant d’aller shooter des scènes dans leurs villes respectives, prêts à conquérir les portables de l’Hexagone.

Le secret des chiffres

Il suffit pourtant d’entrer dans une boutique Orange pour entendre les vendeurs confier : « Des cartes supporters ? On en vend jamais. Même les Mobicartes normales, c’est devenu très rare. » Un accessoire au mieux réservé aux touristes de passage, au pire aux dealers paranos. Et Stringer Bell aurait sans doute été ravi de pouvoir recevoir à la fois les appels d’Avon et la vidéo du dernier but de Pancrate, sans se faire griller par McNulty. Mais là encore, M. Cussac a une explication : « Depuis le lancement, on vend essentiellement ces offres chez les marchands de journaux, pas dans les boutiques Orange. » Les quelques kiosquiers interrogés affirment pourtant ne même pas en avoir en stock. Mais près de dix ans plus tard, ce sont toujours les six mêmes équipes qui ont droit à leurs forfaits. Peu importe si, depuis, les Sang & Or sont descendus se battre en Ligue 2. « Le bassin de supporters ne change pas » , assure Pierre Cussac. Les chiffres de ventes, eux, ne sont pas connus, et encore moins le classement des équipes qui vendent le plus de cartes, accord de confidentialité avec chaque club oblige. Discrétion donc, y compris sur les écrans où les pubs ont disparu. Dommage pour Étienne, qui était prêt à repartir au combat : « L’année suivante, ils ont refait une pub, et là il y avait un casting. Je l’ai passé, mais ils m’ont pas repris ! Ils voulaient un vrai acteur parce qu’il fallait parler, mais franchement, ils auraient pu me reprendre. » L’amertume de l’homme qui sait qu’il a quitté une belle aventure. Celle des cartes supporters, elle, se poursuit à chaque coin de rue, sous l’œil de kiosquiers qui ne font sans doute même plus attention à elles.

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