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« Les capos ont tout fait pour couvrir les chants anti-Anigo »

- Propos recueillis par Romain Canuti
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Ils sont jeunes, ne jurent que par leur collectif et veulent garder l'anonymat. Il ne s'agit pas de FAUVE, mais des nouveaux Che Guevara marseillais, des supporters qui appellent à la démission de la direction à travers une page Facebook « OM : la révolution commence » comptant environ 9 000 likes ce mardi. Entretien avec l'un d'eux, qui n'a même pas 20 ans, juste après son steak frites du midi et avant son cours de droit à la fac de l'aprèm.

On a beaucoup parlé de vous après la défaite contre Rennes (0-1), raconte-nous comment s’est passé « votre » match ?

Pour commencer, on avait décidé de se rassembler devant le stade après avoir lancé un appel sur les réseaux sociaux dans la semaine. On voulait faire comme au Real Madrid, investir tout le haut de la tribune Ganay et agiter des mouchoirs blancs pour demander le départ de la direction. Au moment où on a voulu entrer, il y avait un problème pour passer nos billets dans la borne. On a attendu et là, Guy Cazadamont, le responsable de la sécurité, est venu nous trouver. Il nous a dit qu’il était au courant de tout et trois d’entre nous ont été convoqués lundi matin au commissariat. Finalement, ils n’ont rien eu, mais l’OM a bien porté plainte. On nous a dit qu’on pouvait entrer, mais dans un coin du stade, avec beaucoup de caméras et entourés de stadiers.

L’idée, c’était sûrement de bien différencier votre mouvement de ce qui pouvait se passer ailleurs dans le stade, pour ne pas vous tenir responsables par la suite d’événements qui n’étaient pas de votre fait, non ?

Nous, on avait précisé que c’était un mouvement purement pacifiste. On voulait juste utiliser notre liberté d’expression, dire ce qu’on pensait de notre club.

Après coup, on a entendu beaucoup de choses, notamment sur les groupes de supporters.

Ce que je sais, c’est que lorsque des amis dans le stade ont lancé des « Anigo démission » en virage et que cela a été repris autour d’eux, les capos ont tout fait pour les couvrir par des chants à l’encontre des joueurs. Et quand cela a quand même persisté, en virage nord, il y a un responsable qui s’est retourné vers le banc pour faire comprendre que ce n’était pas de son fait.

Moi, je crois à la théorie du complot. Pour moi, Anigo a vraiment beaucoup de ficelles dans ce club. Pour le faire partir, ça va être compliqué. Je lui reproche ces relations autour du club. C’est ce qui fait qu’on ne peut plus s’exprimer. L’an dernier, on a manifesté, on nous prenait pour des fous parce qu’on était sur le podium. Mais on savait bien qu’avec ces dirigeants-là, on allait droit dans le mur vu leur gestion.

L’an dernier, c’était avant le match contre Troyes, il y a tout juste un an. Le bus des joueurs avait dû modifier sa trajectoire. C’était également parti des réseaux sociaux. C’était déjà les mêmes auteurs ?

Il y avait un leader, qui avait vraiment réussi à réunir beaucoup de monde. Certains étaient venus masqués car ils étaient abonnés en virages et il savait très bien qu’ils perdraient leur abonnement à visage découvert. Ça aurait pu faire un gros buzz, le leader devait d’ailleurs passer dans un reportage de Téléfoot, avant d’être coupé au montage au dernier moment… Bizarre hein ? Mais c’était une première, on a pris conscience, grâce aux réseaux sociaux, qu’on était nombreux à ne plus se reconnaître dans cet OM. Du coup, avec certains de la manif de l’an dernier, on a voulu retenter le coup. Dans ce collectif, il y a des jeunes de 20 ans comme des gens qui ont 30 ans de supportérisme derrière eux.

Samedi, vous étiez moins de 10…

C’est vrai. C’est peut-être parce qu’on est arrivés avec une demi-heure de retard. Peut-être que certains nous attendaient, mais on les a fait se disperser.

Vous dîtes que vous ne vous reconnaissez plus dans l’OM désormais. C’est quoi votre OM ?

Avant, quand on voulait la tête de quelqu’un, on pouvait l’avoir (sic). On avait une liberté d’expression, les joueurs mouillaient le maillot, il y avait de la ferveur au stade, les gens ne se baladaient pas avec un maillot de Paris à Marseille… Depuis que Labrune et Anigo ont carte blanche, l’OM va très mal.

Mais le club n’est pas un bien public, c’est la propriété de Margarita Louis-Dreyfus.

Avant, quand l’entraîneur n’avait pas de résultats, on pouvait demander sa démission sans risquer un séjour au commissariat. Nous, ce qu’on cherche, c’est de rassembler les supporters qui ne sont pas contents de la situation actuelle pour faire pression sur la direction afin qu’elle déclare que le club est à vendre.

La dernière fois que la vindicte populaire a eu la peau d’un président à l’OM, c’était il y a dix ans avec Christophe Bouchet. Il était parti en novembre, mais le club avait passé la saison dans le brouillard, avant un nouvel organigramme en fin de saison. Ne faut-il pas attendre pour faire des revendications alors que l’équipe peut encore accrocher l’Europa League ?

Quand on regarde l’OM aujourd’hui, il y a des problèmes sur le terrain, avec une équipe composée de joueurs qui ne veulent pas jouer ensemble, des problèmes en dehors, avec une cellule de recrutement dont personne ne connaît vraiment le travail, un centre de formation qui ne sort pas un joueur… Tous les signaux sont au rouge. Il faut vraiment tout raser pour partir sur de bonnes bases. Et pour moi, ça passe par une vente, une restructuration totale du club. La police nous a dit que notre page Facebook allait être supprimée. On nous a dit qu’à l’avenir, si on veut faire une manifestation, il faudra bien faire ça dans les règles avec la préfecture, en précisant bien que c’est pacifique. Mais je pense que d’ici là, le club aura trouvé la parade. On va quand même essayer d’appuyer. Il ne faut pas attendre. Lens et ses gros moyens vont monter, on va oublier l’OM même en Ligue 1. Il faut donc vraiment pousser cette direction à vendre le club.

Mais est-ce que ce genre de démarches peut inciter quelqu’un à vouloir acheter le club ?

Il faut déjà qu’ils se déclarent clairement vendeurs. Après on verra. Pour moi, si l’OM n’est pas vendu, c’est parce que Labrune et Anigo savent qu’en cas de rachat, ce seront les premiers à partir.

- Propos recueillis par Romain Canuti

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