Les Bleuets ont encore losé !
Les Français perdent comme des Français, les Allemands gagnent comme des Allemands. L'histoire se répète tout le temps, c'est chiant mais c'est comme ça. Après le match aller, Habib Bellaïd estimait que la France avait « un pied à l'Euro ». Ce soir, la France a perdu, à cloche-pied.
Mais qu’est-ce qu’il foutait là, au fait, Hugo Lloris ?
Choix numéro bis de Raymond Domenech, l’ancien Aiglon était à Saint-Symphorien hier soir, histoire de “renforcer” l’équipe France espoirs le temps d’un match décisif face à l’Allemagne, qualificatif pour l’Euro 2009, dont la date (15 au 29 juin) et le lieu (Suède) sont désormais anecdotiques.
Certes, Lloris se situe quelques étages au-dessus de l’Auxerrois Rémy Riou (habituel portier des Bleuets) dans la hiérarchie des gardiens français. Aussi, le portier lyonnais a été irréprochable face à aux espoirs allemands et même avec huit bras, aurait eu du mal à empêcher Höwedes de planter l’unique but du match (0-1, 90e). Mais si on décide d’aligner une équipe qui veut vraiment jouer avec les sourcils froncés, on range les pistolets à eau et on déballe le vrai matos.
En ce sens, Saint-Symphorien aurait sûrement réservé à Ben Arfa un accueil un peu moins polémique que celui… qu’il avait réservé à Ouaddou en février dernier ! Et puis surtout, le onze de Mombaerts aurait été épargné de la présence un peu balourde d’Anthony Mounier. Le Gone a longtemps mis ses débordements au service de la relance allemande, sans jamais sembler se lasser des conséquences de ses dribbles téléphonés.
Pas de Ben Arfa, ni de Benzema, pas plus de Gourcuff, encore moins de Nasri, mais malgré tout, pas mal de chances de se qualifier au coup d’envoi. Après l’encourageant résultat nul obtenu à Magdebourg vendredi (1-1, Kaboul), les Français savaient qu’un 0-0 suffirait au retour, conscients également que le plus simple consisterait à étriller de jeunes Allemands franchement pas flamboyants, voire même assez faiblards.
Mais l’Allemagne sait être là sans être grande. La France, de son côté, continue d’emboîter le pas de son président Escalope, qui avait fait le déplacement hier à Metz, histoire d’inonder les Bleuets de sa science de la lose.
Les Tricolores ont parfois tricoté de la laine incolore (Mounier, Ménez), mais n’ont pas livré un match suffisamment mauvais pour que l’on puisse réclamer leur mise à mort. Mieux, les Français ont été bons.
Dominateur de la tête, des épaules et des pieds de Yohan Cabaye, le onze français s’est créé un paquet d’occasions. Au total, une bonne huitaine de face-à-face bananée n’importe comment ou – plus souvent – miraculeusement remportée par Manuel Neuer.
Le dernier rempart de Schalke 04, qui pour l’heure s’était manifesté sur la scène européenne en humiliant Porto en 8e de finale de la C1 l’an passé, a remis le couvert face aux Bleuets, ne faisant qu’une bouchée des illusions françaises.
Brillant face à Rémy (5e, 79e), Ménez (7e), Danzé (78e), Nimani (80e), Neuer a également eu un soupçon de chance au moment où Benalouane (35e) enchaînait un amorti de la poitrine et une belle frappe du coup de pied.
Sauvé par sa joue puis par sa barre transversale, Neuer sait sans doute déjà à cet instant que le match est plié, et que si les Français vont se faire cueillir en fin de match comme des enfants de huit ans, ce n’est pas seulement parce que Younes est sorti blessé au dos dès la 20e minute de jeu.
Matuidi et compagnie auraient franchement pu l’emporter 6-0. Mais Erick Mombaerts a balayé son organisation à la 84e en faisant entrer Digard à la place du capitaine Cabaye. Pas forcément le coaching de l’année.
La Mannschaft passera ses vacances en Suède, la France ailleurs. Ce matin, Kaboul a encore un peu mal au dos. Le football français un peu partout.
Matthieu Pécot
Par