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Les 50 joueurs qui ont écrit l’histoire de l’Ajax

Matthieu Rostac

Club le plus titré des Pays-Bas, garant d'une identité de jeu indévissable et d'une éternelle légende, l'Ajax Amsterdam a enfanté des génies, créé des monstres, mais avant tout marqué l'histoire du football à jamais. Présentation des Godenzonen, les « Fils du Dieu » ajacide. Les vrais.

#50 - John Heitinga

John « Shonny » Heitinga ne fut pas le plus rapide, pas le plus intelligent, pas le plus efficace des joueurs formés ou passés par l’Ajax. Et pourtant, l’ancien défenseur aux 87 sélections en équipe des Pays-Bas jouit d’une cote de popularité presque impossible à surmonter à Amsterdam. Pourquoi ? Pour son amour infaillible du club, qu’il crie à qui veut l’entendre dès que l’occasion se présente. S’il n’était pas aussi petit bourgeois à chouiner sur les vols en jet privé qu’il ne peut plus se payer pour faire du shopping à Milan avec sa femme, Johnny irait probablement craquer des fumis dans le kop ajacide les jours de match. Ce qui lui permettrait de rencontrer d’ici quelques années son homonyme : Johnny Heitinga Goossens, pauvre enfant d’Ossendrecht baptisé par son fan hardcore de père pour célébrer le retour du joueur à l’Ajax en 2015.

#49 - Piet Schrijvers

A contrario de ses rivaux PSV et Feyenoord, l’Ajax Amsterdam n’est pas réputé pour avoir accueilli une palanquée de mémorable gardiens. Ceci étant, certains se sont démarqués au fil des années. S’il jouit d’un pedigree beaucoup moins long que celui d’Edwin van der Sar ou Heinz Stuy, Piet Schrijvers est pour autant resté dans les mémoires ajacides pour un style qui, de prime abord, ne collait pas forcément avec les idées du club. Dans un style relativement agressif, tranchant sur le ballon et sur l’homme, presque animal, Schrijvers a férocement gardé les cages de l’Ajax entre 1974 et 1983. Ce qui lui vaudra un surnom à Amsterdam : De beer van De Meer, « l’ours de De Meer » .

#48 - Henk Groot

Henk Groot est le symbole parfait d’un Ajax ancien, celui qui sortait à peine de l’amateurisme avant de rentrer définitivement dans l’ère du totaalvoetbal. Il aura passé deux parties de sa carrière à l’Ajax : une première au bout de laquelle le club amstellodamois refusera de le transférer à Vicenza pour l’envoyer au Feyenoord en raison d’une indemnité de transfert plus juteuse (250 000 florins). Une seconde pendant laquelle Rinuls Michels le rapatriera avec encore plus de florins (400 000) pour qu’il vienne entourer la jeune garde ajacide montante des Cruyff, Keizer, Hulshoff et autres Suurbier. Pour l’efficacité, aussi. Avec sa dégaine de comptable monté sur de grandes jambes, le bien nommé Groot ( « grand » en néerlandais) était plutôt copain avec les chiffres : 162 buts marqués, dont beaucoup de la tête, en 225 matchs avec la tunique rouge et blanche. Pour la seule saison 1960/61, l’attaquant blond plantera 65 buts toutes compétitions confondues. He was Groot.

#47 - Rafael van der Vaart

On peut dire ce que l’on veut de Rafael van der Vaart. Par exemple, qu’il fait le dur en évoquant les prétendues origines gitanes de sa maman. Ou alors qu’il est une vraie petite catin sur un terrain. Ou même qu’il est à l’origine du départ d’Ibrahimović de l’Ajax après avoir chouiné une énième fois dans les jupons du board ajacide. Cette dernière occurrence prouve une chose : plus que quiconque, RVDV est un vrai godenzoon. Arrivé au Toekomst à l’âge de dix ans, il n’en est reparti qu’à vingt-deux pour signer au Hambourg SV. Le temps de régaler l’ArenA de quelques débordements et autres frappes enroulées en lucarne.

#46 - Siem de Jong

Lorsque l’Ajax Amsterdam a perdu Christian Eriksen à la fin du mercato estival 2013, les fans des Godenzonen pleuraient à chaudes larmes. Puis, ils se sont rappelés qu’il avaient toujours Siem de Jong. C’est que le sens du placement et la capacité du frère de Luuk à briser les lignes adverses en a fait un pion essentiel de la stratégie de Frank de Boer. Ensemble, ils remporteront d’ailleurs quatre Eredivisie consécutives entre 2010 et 2014 avant que De Jong ne signe à Newcastle et que De Boer pleure – longtemps, cette fois-ci – son joyau et voit son système de jeu s’affaisser dangereusement. Depuis, Siem est revenu à l’ArenA avec la liquette du PSV sur le dos pour se faire copieusement siffler. Bande d’ingrats.

#45 - Velibor Vasovic

Si Rinus Michels a pu faire de l’Ajax le laboratoire de son totaalvoetbal, le chainon manquant de son alliage parfait s’appelait Velibor Vasovic. Impressionné par la prestation du yougoslave avec le Partizan Belgrade en finale de Coupe d’Europe face au Real Madrid, le tacticien batave a enfin trouvé le libéro adepte de sorties offensives qu’il cherchait. Signé en 1966, Vasovic devient le bras droit défensif de Michels, souffle à ce dernier l’idée de presser haut sans ballon et de pousser les attaquants adverses au hors-jeu, puis son bras droit tout court en devenant le premier capitaine étranger de l’Ajax. Ce dernier mènera d’ailleurs le club à sa première victoire en Coupe d’Europe en 1971 avant de se retirer à seulement 31 ans. Car si le défenseur yougoslave avait cette science du placement, c’était aussi et sans doute en raison d’un asthme chronique qui l’handicapa tout au long de sa carrière.

#44 - Wim Anderiesen

Quasiment oublié aujourd’hui, Wim Andriesen, policier de profession, était chaque week-end entre 1925 et 1940 le milieu de terrain qui permit à l’Ajax Amsterdam de connaître sa première période faste (cinq championnats de 1930 à 1939 pour 309 matchs joués). Résultante de ce succès, Wim Andriesen est également devenu indispensable en équipe des Pays-Bas, atteignant le record de 46 sélections en Oranje à seulement 26 ans – record seulement battu par Ruud Krol en 1979. Parce qu’Andriesen n’était pas du genre à perdre son temps, ce dernier décèdera d’une pneumonie à seulement 40 ans le 18 juillet 1944.

#43 - Maxwell

Peu de gens le savent, mais celui que l’on a bien trop souvent cantonné au simple statut de pote de Zlatan est avant tout un excellent footballeur. La preuve : le latéral du PSG avait coiffé au poteau son vieil ami suédois en remportant le titre de meilleur joueur d’Eredivisie lors de la saison 2003-2004. Maxwell est l’exception qui confirme la règle, l’amulette brésilienne quand les Marcio Santos, Wamberto et autres Leonardo ont échoué lamentablement sur les bords du Ij. Lors de son passage entre 2001 et 2004, l’Ajax réalise le doubé coupe-championnat en 2002, atteint les quarts de finale de Ligue des champions la saison suivante avant de remporter un second titre d’Eredivisie en 2004. Il est vrai que l’effectif ajacide comporte des éléments tels que Ibrahimović, Van der Meyde, Trabelsi, Chivu, Heitinga, Sneijder ou Van der Vaart, mais encore une fois, le titre de meilleur joueur d’Eredivisie 2004, il est pour Maxwell.

#42 - Piet van Reenen

On ne gagne pas le surnom de Pierre petits-buts en vain ! Flèche ajacide entre 1929 et 1943, Piet van Reenen aura soigné ses statistiques : 278 buts marqués en 240 matchs joués et un titre de meilleur buteur du club pendant neuf saisons consécutives. Si l’on comptabilise également ses 30 buts avec l’UVV Utrecht, Van Reenen est le premier footballeur néerlandais à avoir franchi la barre des 300 buts en championnat.

#41 - Davy Klaassen

Devenir chauve à 24 ans, surtout quand on est blond, c’est difficile. Très difficile. Heureusement pour lui, Davy Klaassen regarde plus souvent ses pieds que ses cheveux. Surtout, il peut se consoler en se disant qu’il est l’un des derniers rejetons d’une grande lignée de milieux offensifs formés à l’Ajax. Un club qu’il porte sur ses épaules depuis le début d’exercice d’Eredivisie 2016/2017, après deux saisons passées où on lui demandait la même chose sans qu’il puisse réellement y parvenir. Klaassen avait besoin de temps et il l’a bien compris, sans céder aux sirènes des grands championnats avides de chair fraiche Oranje. Il est désormais prêt à s’envoler vers d’autres cieux et on voit mal l’Ajax être capable de le retenir. Mais ce pur produit ajacide se verrait bien offrir un cadeau en guise d’adieu au club amstellodamois : une victoire en Ligue Europa. Amplement possible. Mais pour ça, il faudra encore perdre quelques cheveux, Davy.

#40 - Richard Witschge

Ça aurait pu être son frère Rob, au détail près que Richard n’a jamais joué pour le Feyenoord. Mieux, l’ancien milieu de terrain des Girondins réalisera en 1997 un geste que de nombreux fans de l’ennemi séculaire considèreront comme un affront : sur une contre-attaque, le joueur aux trente sélections en équipe des Pays-Bas se met à jongler frénétiquement alors que l’Ajax mène déjà 4-0. Du pur Witschge dans le geste, manieur subtil de ballon qui n’en n’a pas grand-chose à faire de ce que l’adversaire pense, parfois même le coéquipier, à condition que la beauté soit surtout au rendez-vous. Un homme qui jouait évidemment la tête haute et le maillot sorti du short. Un seul regret cependant : que Johan Cruyff, qui le fit émerger à l’Ajax, ne put pas plus l’utiliser après son transfert au Barça en raison de la règle des troix extra-communautaires. Merci Hristo Stoichkov, hein.

#39 - Jan Wouters

« Une vraie crème en dehors des terrains, mais un vrai salaud dans le carré vert. » C’est la manière dont est parfois décrit Jan Wouters, milieu défensif taillé dans la même étoffe que ces joueurs qu’il vaut mieux avoir dans son équipe qu’en face. Et l’Ajax avait Jan Wouters. Recruté pour compenser le départ du chouchou ajacide Gerald Vanenburg, Cruyff voit en ce transfuge du FC Utrecht la possibilité de muscler son entrejeu quand certains cadres, dont Marco van Basten, ne voit pas trop la plus-value apportée par cette « racaille » débarquée de la province. Sauf qu’il suffit d’un salopard pour que dix autres fassent des escarmouches. Ça tombe bien : Wouters est plutôt adepte du coup de coude dans la tronche. Sur le joueur de Volendam Alex Pastoor avec l’Ajax, d’abord, puis en sélection nationale sur Paul Gascoigne dans un match crucial pour la qualification à la World Cup de 1994. Au passage, le milieu défensif néerlandais sera rebaptisé le Dutch thug (le voyou batave) par le Daily Mirror.

#38 - Jan Vertonghen

Attention : un belge peut en cacher un autre. Pensant tenir une étanche chernière Heitinga-Vermaelen, l’Ajax Amsterdam n’avait pas vu venir le phénomène Jan Vertonghen. Profitant d’une blessure de son compatriote, Vertonghen commence à se balader un peu partout sur la ligne de défense ajacide à la fin des années 2000, se permettant même quelques incartades comme milieu défensif ou gauche, avant d’être fixé en défense centrale par Frank de Boer. Avant son départ pour Tottenham en 2012, il sera choisi capitaine puis élu meilleur joueur d’Eredivisie. Plus que les titres glanés avec le club amstellodamois (deux championnats), c’est probablement sa sortie post-victoire finale de Coupe des Pays-Bas dans une Amsterdam ArenA chauffée à blanc qui permit une adoption sans équivoque de la parts des supporters de l’Ajax. La Coupe dans une main, un micro dans l’autre, Vertonghen qualifie les supporters du Feyenoord, finaliste, de « cafards » dans un chant repris par une grande partie du public. En français, on appelle ça « faire un Taye Taiwo » .

#37 - Finidi George

19 avril 1995. Demi-finale retour de Ligue des champions contre le Bayern Munich. Marc Overmars renvoie la balle dans les pieds de Jari Litmanen, qui laisse passer entre ses jambes. Finidi George a suivi et propulse un fouetté supersonique dans la lucarne d’Oliver Kahn. Imparable. Le passage du nigérian à l’Ajax est comme ce but : fugace, mais hardi. Pendant trois saisons, Finidi George bouge ses grandes échasses sur l’aile droite du 4-3-3 tout en mobilité opéré par Louis van Gaal, élément immuable de l’imprenable trident en compagnie d’Overmars, de Ronald de Boer ou de Patrick Kluivert. Si le nigérian n’a pas connu la même suite de carrière que ses compères – il aurait du signer au Real Madrid en 1996 mais le deal est tombé à l’eau au dernier moment – son football reste néanmoins lié à la folie créatrice acceptable in the nineties de l’Ajax, mais aussi du Nigeria. Mais tout ça, George, c’est fini, dis ?

#36 - Sonny Silooy

Les plus jeunes d’entre nous ne se rappelle pas forcément en bien de Sonny Silooy : en finale de Ligue des champions 1996 face à la Juventus, son dernier penalty (retiré) est repoussé par Angelo Peruzzi, scellant la victoire italienne. Avant cette ultime fausse note, Sonny Silooy avait passé quatorze longues saisons au sein de l’Ajax Amsterdam, entrecoupées seulement d’une pige de deux ans au Matra-Racing. Miné par des blessures récurrentes qui lui firent manquer la majorité des grands rendez-vous de sa carrière, notamment en sélection nationale, Silooy a toujours compensé par une volonté de jouer à tout prix, quel que soit le poste, et une application certaine dans le rôle : ayant débuté arrière gauche, il évoluera ensuite comme arrière droit avant d’être utilisé comme… ailier droit par Louis van Gaal. Et s’il est absent de la victoire finale en Ligue des champions 1995, Silooy peut toujours se réconforter avec ses titularisations en finales de Coupe des coupes 1987 puis de Coupe UEFA en 1992, toutes deux remportées. Pour un joker, Sonny est cher.

#35 - Dick Schoenaker

Orphelin de son couteau suisse du milieu de terrain Arie Haan parti à Anderlecht, l’Ajax finit par trouver son remplaçant en 1976 en la personne de Dick Schoenaker. Increvable, dur sur l’homme, le natif d’Ede s’occupait avant tout de déménager les pianos, sans pour autant oublier de jouer quelques douces partitions : en témoigne cette saison 1979/1980 folle où il score 14 buts en 13 matchs joués. En neuf années passées dans la capitale néerlandaise, Schoenaker remportera neuf titres d’Eredivisie, deux Coups des Pays-Bas, récoltant au passage le brassard de 1983 à 1985. Capitaine Dirk.

#34 - Aron Winter

L’espace de quelques mois, en 2000, Aron Winter a été le recordman de sélections en équipe des Pays-Bas avant d’être fatalement dépassé par un Frank de Boer toujours en activité. Un fait qui pourrait résumer la carrière d’un joueur toujours en avance sur son temps tout en restant dans l’ombre : l’un des premiers joueurs surinamais installé durablement en Oranje, premier transfert à l’étranger de Mino Raiola et indirectement, premier joueur de couleur à évoluer à la Lazio. Avant ce départ pour l’Italie en 1992, Winter était un rouage important des Ajax de Cruyff puis de Van Gaal, sans pour autant apparaître comme un élément indispensable aux yeux du public. Mais bon, qu’on le veuille ou non, Winter is coming.

#33 - Simon Tahamata

S’il n’est resté que quatre saisons à l’Ajax, le chétif, mais extrêmement fin Tahamata aura marqué les esprits du côté du De Meer Stadion. À dire vrai, celui qui évoluera sous les couleurs du Standard Liège puis du Feyenoord aurait pu rester plus longtemps à Amsterdam, mais la politique s’est malheureusement – et à son insu – mêlée de sa carrière. En effet, Tahamata a le « malheur » d’être d’origine moluquoise au milieu des années 70. Or, en 1975 puis en 1977, des terroristes de cet archipel oriental indonésien mènent des attaques aux Pays-Bas pour faire valoir les droits de leurs parents non reconnus par les autorités bataves après s’être battus à leurs côtés durant la guerre d’indépendance indonésienne. Prétextant un imbroglio financier entre l’équipementier de Tahamata et le sien, l’Ajax force le transfert du joueur au Standard. Mais comme le révèle Tonny van der Mee dans son ouvrage Simon Tahamata en de andere Molukse voetbalhelden in dienst van Oranje paru en 2012 : « Plusieurs sources disent qu’un membre du board de l’Ajax en particulier s’en prend au petit Moluquois : le secrétaire Jan Westrik. Un raciste, disent-elles. » Un « traitement de faveur » qui expliquerait également les 22 petites sélections dont a fait l’objet Tahamata en Oranje ainsi que sa volonté d’obtenir la nationalité belge en 1990.

#32 - Daley Blind

Abreuvé aux préceptes ajacides depuis sa plus tendre enfance par deux anciens lieutenants de Louis van Gaal – d’un côté papa Danny, de l’autre son entraîneur en jeunes puis en équipe pro Frank de Boer – Daley a été à bonne école ajacide. Si des mecs comme Luis Suárez, Christian Eriksen ou Siem de Jong représentaient la force de frappe offensive de l’ère FDB du club amstellodamois, Blind incarnait son âme. Peu étonnant donc de voir l’actuel joueur de Manchester United évoluer assez facilement dans le couloir gauche, en défense centrale ou comme milieu défensif. Au point qu’on se demande parfois quel est son vrai poste. La véritable réponse ? Peu importe lequel, tant que c’est à l’Ajax.

#31 - Klaas-Jan Huntelaar

OK, Dirk Jan Klaas de son vrai prénom n’a passé que trois saisons en tout et pour tout à l’Ajax. OK, Huntelaar n’a pas connu d’attache particulière chez les godenzonen. Pourquoi cette 31e place ? Parce qu’il est tout simplement le dernier spécimen d’une espèce en voie d’extinction : le grand buteur néerlandais – sus à Robin van Persie ! – et que sa chrysalide s’est définitivement ouverte sur la pelouse de l’Amsterdam ArenA après un passage éclair du côté de Heerenveen. C’était il y a presque dix ans, mais 102 buts en 134 matchs, tout de même, ça ne s’oublie pas si vite.

#30 - Michael Reiziger

« Aussi beau fut mon passage au FC Barcelone, rien ne peut battre le temps que j’ai pu passer à l’Ajax. » Vingt ans plus tard, et au regard d’une carrière bien remplie, Michael Reiziger n’a jamais oublié ses premiers amours. Régional de l’étape – il est né à Amstelveen, en banlieue d’Amsterdam – le latéral droit aux touches de piano à la place des dents participe aux incroyables épopées ajacides en Ligue des champions 1995 (gagnée) et 1996 (perdue) sous les ordres de Louis van Gaal. Pas forcément le meilleur, mais jamais le plus mauvais sur le terrain les jours de match, Michael Reiziger avait cette présence rassurante dans son couloir : s’il était là, c’est qu’on allait sans doute gagner.

#29 - Christian Eriksen

Courtisé par Chelsea, le FC Barcelone ou encore l’AC Milan, Christian Eriksen avait plutôt choisi de terminer sa post-formation à l’Ajax à la fin des années 2000. Parce qu’il se voyait bien meneur de jeu comme d’autres scandinaves avant lui (Litmanen, Laudrup), mais aussi parce que l’air sur les bords du Ij est toujours plus clément pour les danois. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Eriksen a rendu la pareille au club ajacide. Véritable maître d’orchestre du système mis en place par Frank de Boer – le technicien batave hurlait parfois au bord du terrain « Alle ballen naar Eriksen ! » , tous les ballons sur Eriksen – le milieu de Tottenham termine trois fois meilleur passeur du club et distille quelques maîtres coups francs avant de s’envoler vers une Premier League bien méritée. Certains supporters ajacides disent encore du côté du Toekomst que Christian Eriksen a un Michael Laudrup dans chaque orteil.

#28 - Tscheu La Ling

« Il était tellement inconstant comme joueur. Je l’ai couvert plus d’une fois donc j’en sais quelque chose. J’ai assez couru pour lui. Parfois, il était fantastique et parfois, on pouvait le remplacer au bout de cinq minutes tant il était mauvais. » La citation, pleine de sympathie malgré les apparences, est du camarade Dirk Schoenaker. L’ancien ailier et actuel propriétaire de l’AS Trenčín était capable du meilleur comme du pire, du geste de classe mondiale sur un terrain à condition de ne jamais courir à l’entraînement. Les vieux supporters de l’OM, où il a passé la saison en 1985/1986, s’en rappellent encore. Ceux de l’Ajax n’ont jamais eu à se plaindre de cette grande bouche haguenoise qui n’avait peur de rien, pas même du grand méchant Cruyff à qui il dit un jour : « Si tu ne fermes pas ta bouche, tu vas finir avec cette queue de billard dans le cul. » Tscheu, set et match.

#27 - Arie Haan

Ils ne sont probablement pas nombreux à avoir envoyé des sacoches de trente mètres dans les petits filets de Sepp Maier et Dino Zoff. Dans une seule et même compétition, de surcroît. Arie Haan, lui, l’a fait durant la Coupe du monde 1978. Outre ses coups de pied capables de désamorcer n’importe quelle situation, Arie Haan pouvait être métronome à ses heures perdues. Mais c’est surtout sa versatilité, son incroyable endurance, et sa capacité à résister à la pression qui le rendirent indispensable au totaalvoetbal de Rinus Michels. Avec en point d’orgue la finale de Coupe d’Europe contre la Juventus en 1973, où Haan a couru entre les lignes pendant tout le match. 90 minutes pour vivre.

#26 - Danny Blind

Danny Blind est ce que l’on pourrait appeler un passeur. Dans l’histoire de l’Ajax, il est l’un des rares à avoir connu deux des périodes fastes du club en tant que joueur. Défenseur relativement anonyme du Sparta Rotterdam, pas forcément tout jeune (25 ans), Blind débarque à l’Ajax en 1986 parce que Cruyff recherche un défenseur solide, mais également capable de se projeter vers l’avant. Ce qui fera beaucoup gueuler Marco van Basten, qui aurait préféré un libéro de classe mondiale débarque à l’Ajax. Blind deviendra ledit libéro de classe mondiale, accessoirement grand frère de la nouvelle génération montante biberonnée par Louis van Gaal. Le bilan statistique est encore plus éloquent : en treize saisons, le père de Daley a remporté dix-sept titres avec le club ajacide, dont une Ligue des champions en 1995 avec les invincibles vangaaboys. La preuve, s’il en fallait encore une, que Cruyff et Van Gaal furent de grands entraîneurs. Pas Van Basten.

#25 - Frank Arnesen

Lorsque Frank Arnesen débarque à Amsterdam en compagnie de son compatriote Søren Lerby, l’Ajax est en pleine reconstruction et le souvenir de ses trois Coupes d’Europe consécutives commence à s’estomper. Le club a terminé troisième lors des deux saisons dernières et si sa défense reste quasiment intacte (Krol, Suurbier, Hulshoff), impossible d’empêcher l’hémorragie interne offensive : en 1974, Johan Neeskens signe au Barça tandis que Piet Keizer prend sa retraite ; en 1975, même schéma avec les départs de Haan (Anderlecht) et Rep (Valence). C’est précisément pour remplacer ce dernier qu’Arnesen est arraché à son club de Fremad Amager. Capable d’évoluer à droite comme au centre, doté d’une sacrée vision de jeu et d’un sens du but développé pour un milieu, le danois devient le fer de lance créatif d’une équipe qui remportera trois championnats, deux Coupes des Pays-Bas et atteindra une demi-finale de Coupe d’Europe en 1980. Au point de reprendre le capitanat laissé par Ruud Krol pour sa dernière année ajacide.

Matthieu Rostac

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