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Le PSG danse sur le Marakana et file en huitièmes

Par Mathieu Rollinger, au Marakana
4 minutes
Le PSG danse sur le Marakana et file en huitièmes

On lui avait promis l'enfer, mais le Paris Saint-Germain a servi une prestation pleine de maîtrise face à l'Étoile rouge pour s'assurer une présence au printemps pour la phase finale de la Ligue des champions, malgré un petit coup de pression locale à l'heure de jeu. Et cerise sur le gâteau : Paris termine premier de son groupe.

Crevena Zvezda 1-4 Paris Saint-Germain

Buts : Gobeljić (56 e) pour l’Étoile rouge // Cavani (10e), Neymar, 40e, Marquinhos (74e) et Mbappé (90e) pour le PSG

Paris pouvait-il mieux profiter de son déplacement au Marakana ? Peut-être pas. Car en prenant rapidement les devants, le PSG a obligé les Serbes à jouer contre-nature, pour s’assurer au bout du compte un succès au métier. Mais pour que l’expérience soit complète, les coéquipiers de Neymar ont tout de même tenu à goûter à un peu de pression, la faute à un but de l’Étoile rouge avant l’heure de jeu. Parfait pour voir ce que le stade Ratko-Mitić avait dans le ventre. Pourtant ce sont les Parisiens qui ont eu l’estomac le plus solide en rabrouant leurs valeureux adversaires jusqu’à leur donner la nausée. Mais cette virée leur permet surtout de rentrer dans leurs objectifs, à savoir continuer leur chemin européen au printemps prochain.

Le brasier et le seau d’eau

« Merci 1914-1918, la France à laquelle nous avons juré (fidélité) et que nous avons mentionnée dans nos prières, mais qui n’existe plus ! » Ce sont sur ces mots dirigés vers le président Macron, qui aurait selon le peuple de Belgrade malmené son homologue serbe lors du centenaire de l’Armistice, et sur le son lourd et puissant des chants des Delije, que les Parisiens ont fait connaissance avec le Marakana. Celui qui a de quoi pousser dans ses retranchements n’importe quelle équipe, qu’elle se nomme Naples (0-0) ou Liverpool (2-0). Ici, chaque tacle incisif, chaque coup franc obtenu dans le camp adverse, chaque corner ou chaque tentative de frappe, comme celle du Comorien Ben Nabouhane (12e), est accueilli dans une clameur indéfectible. Mais ce contexte hostile, le PSG l’a attrapé pour le froisser en deux temps, trois mouvements.

Grâce à un bon engagement d’abord, en témoigne cette intervention musclée de Bernat, laissant au sol le géant Pavkov, pendant que Mbappé filait déjà au but, pour fixer Borjan et servir Edinson Cavani. L’Uruguayen n’avait plus qu’à pousser la balle dans le but vide, dans une bronca qui ne faiblissait pas (0-1, 10e). Avec plus de 75% de possession de balle, Paris maîtrise la situation : Verratti ratisse au milieu quand Thiago Silva contrôle tous les longs ballons. Di María aurait pu provoquer un penalty sur un centre dévié de la main (21e), mais même lorsque la tension grimpe d’un cran, à l’image de cette embrouille entre Neymar et Čaučić, les nerfs restent solides. Si les velléités de l’Étoile rouge en prennent un coup, c’est tout le stade qui s’éteint quand Neymar, de deux feintes de corps couchant défenseurs puis gardien, glisse la balle dans les filets pour prendre le large (0-2, 40e).

Marquinhos, pompier de service

Paris ne se sentait pas à son aise dans ce Marakana jusque-là. Au point de baisser la garde. Au retour du long tunnel, l’Étoile rouge s’agrippe et mord à nouveau. D’abord sur une tête déviée de Ben Nabouhane qui frôle le montant droit de Buffon, puis sur une incursion achevée par un tir de Marko Marin dans les bras du gardien italien, et enfin une reprise pleine de rage de Marko Gobeljić (1-2, 56e). Le latéral regonfle d’un coup tous les espoirs serbes et pose une chape de plomb sur les épaules parisiennes. Le défi proposé est excitant : il faudra résister dans ce chaudron. Kehrer apporte la première réponse d’une frappe croisée arrêtée par Borjan, mais délaisse son couloir pour offrir une nouvelle opportunité à Simić (61e). Mbappé et Cavani suivent, mais Dusan Jovančić donne une nouvelle frayeur en montrant sa tête sur coup franc.

Mais au bout de 20 minutes de chaleur intense, Neymar fait danser Čaučić et obtient un coup franc qu’Ángel Di María déposera sur la tête de Marquinhos (1-3, 74e). Paris a respecté sa tradition, en rappelant à ses supporters qu’il pouvait tout bazarder en quelques minutes, mais a aussi fait respecter la logique sportive. Les hommes de Tuchel étaient plus forts, infligent à leur hôte leur première défaite sur leurs 33 derniers matchs à domicile, mais surtout repartent de ce bourbier avec un ticket de Ligue des champions en poche. Et l’essentiel est bien là.


Étoile rouge (4-5-1) : Borjan – Gobeljić, Stojković, Degenek, Rodić – Jovančić, Čaučić – Ben Nabouhane, Marin (Joveljić, 85e), Simić (Ebecilio, 7e) – Pavkov (Boakye, 7e). Entraîneur : Vladan Milojević.

PSG (4-4-2) : Buffon – Kehrer, Thiago Silva, Kimpembe, Bernat – Di María, Marquinhos, Verratti (Rabiot, 83e), Neymar – Mbappé, Cavani. Entraîneur : Thomas Tuchel.

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