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- Olympique de Marseille
Le premier bilan de Deschamps
En perdant à domicile contre Auxerre, comme l'année dernière contre Nancy, l'OM s'est peut-être inventé une tradition. Après tout, clôturer 2009 en faisant n'importe quoi, c'est l'assurance de maintenir tout le monde sous pression et de convaincre l'opinion qu'il faut « absolument » recruter. Tout n'a pourtant pas été noir dans la première partie de saison de l'OM.
LE POSITIF
– Le classement
La chance de l’OM, c’est que la bonne Ligue 1, celle où tout le monde bat tout le monde et où il y a des nouveaux héros chaque semaine, est de retour. Ainsi on peut faire nul à St Etienne et perdre contre Auxerre, l’équipe reste virtuellement à la deuxième place du championnat (il suffit pour cela de gagner Sochaux en match en retard au Vélodrome). Bordeaux a certes de l’avance mais cela peut fondre à l’approche des matchs contre l’Olympiakos en Ligue des Champions; ce ne serait pas la première fois qu’un leader s’essouffle. En cas de série positive, l’OM pourrait revenir juste derrière.
– Les promesses
A l’heure de jeu contre le Real Madrid, l’OM s’est révolté et a commencé à y croire. A la faveur d’une grosse débauche d’énergie, les phocéens ont rivalisé avec Madrid. Harcèlement du porteur, jeu en passes courtes, et cela faisait suite à un bon match contre Nice. Bien évidemment, toutes ces promesses tournent autour d’un homme, Lucho Gonzalez. Avec M’Bia à la récupération, Cheyrou en pendant à gauche et Abriel a proximité sur l’aile droite, El Commandante, quand il est en forme, bonifie ses partenaires. Sauf que, pour le moment, ses temps forts sont rares…
– Le côté monstre froid
La rengaine est connue : c’est contre les petites équipes que l’on gagne un championnat. Cette règle-là, l’OM l’a bien assimilée. A domicile et surtout à l’extérieur, l’équipe de Deschamps s’emploie à ne pas perdre de points en route. Ce n’est pas souvent joli à voir mais l’OM fait le métier, comme à Lorient. A la sortie des matchs, les adversaires ont souvent la même phrase à la bouche : « On a tenté mais on ne pouvait rien faire, ils étaient plus fort » . Le respect, c’est au moins ça de pris.
– Le temps joue pour Deschamps
Arrivé en juin dernier, DD a presque fini de faire le tour du propriétaire. En 6 mois certes, mais pour Marseille, on pourrait même dire qu’il est en avance sur son temps. Venu avec Guy Stephan, il pensait avoir verrouillé le sportif. S’il a pêché par naïveté, on ne l’y reprendra plus : pour preuve, Mathieu Valbuena et son agent vont être priés d’aller faire leur cirque ailleurs. Comme à Monaco, la Dèche sait maintenant sur qui il peut compter. Les « Gerets revient » chantés en tribune ne lui font pas peur.
– Abriel, la bonne pioche
Lorsqu’on se penche sur les conditions de son arrivée, on s’aperçoit qu’il n’était pas une priorité du recrutement. Fâché avec Christian Gourcuff à Lorient, Abriel a pourtant réussi son pari. Complément, bon remplaçant, 12ème homme, il a gravi un à un les échelons pour être désormais indispensable. Y’a du Jérôme Leroy dans ce gars-là.
LE NEGATIF
– Morientes, E.Cissé, les limites du banc
Et pourtant, il n’y avait pas beaucoup d’attentes sur leurs épaules. Mais le constat est là, Edouard Cissé et Morientes ont déçu. Censés être les solutions permettant à l’Olympique de Marseille de mener plusieurs compétitions de fond, les anciens protégés de Deschamps à Monaco incarnent le naufrage marseillais à Lens, par exemple. Perdu pour perdu, autant donner sa chance à Jordan Ayew et ses petits copains du centre, non ?
– Heinze,Diawara et le problème de la défense
Au départ, Heinze n’était que le second choix derrière Adil Rami. Mais ça, les supporters l’ont oublié, préférant s’extasier sur le guerrier, celui que l’on n’osait pas admirer lorsqu’il était au PSG. Malgré quelques pions rageurs et importants, au bout de six mois, il n’a toujours pas fait un match convaincant en charnière avec Souleymane Diawara, qui est lui encore loin de son niveau bordelais. Pendant ce temps-là, Mickaël Ciani…
– L’inexpérience de Dassier
Le nouveau président de l’Olympique de Marseille a également sa part de responsabilité dans la passe difficile que traverse le club. Si les joueurs ne pouvaient pas la faire à Diouf, ils font avaler des couleuvres au nouveau venu (primes de victoire plus importante à domicile, par exemple). Surtout, l’ancien de TF1 fait preuve d’une assurance maladroite et agaçante. Déclarer que le Milan AC est prenable sitôt le tirage au sort de la Ligue des Champions effectué, c’est tout ce qu’il ne fallait pas faire.
– La gestion des hommes défaillante
En ne sachant sur quel pied danser avec Ben Arfa, la direction olympienne s’enlise. Le joueur est couvé une semaine, descendu de toutes parts la suivante. Il n’avait pas besoin de ça pour être désorienté. Moins médiatique, le traitement de Laurent Bonnart a de quoi interpeler. Pour le premier choc de la saison contre le Milan AC, Kaboré, milieu de terrain de formation, lui est préféré. L’ancien manceau a mis trois mois à s’en remettre.
– Un problème d’humilité dans le jeu
En arrivant à l’OM, Deschamps assurait qu’il était vital de renouveler au moins 30% de l’effectif. De nouvelles têtes sont venues se placer dans un nouveau schéma tactique. Pourtant, comme à Nancy (victoire 3-0), c’est l’ancien système qui fait le plus d’étincelles. Il faut quand même reconnaitre que les blessures prolongés des éléments clés (M’Bia, Lucho, Niang) n’ont pas permis de se faire une idée définitive sur l’OM de cette saison. Patience donc.
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