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  • Coupe de France – Quart de finale – Lens/Bordeaux

La salsa du Démont

Par Régis Delanoë
La salsa du Démont

C’est certainement l’un des plus grands mystères du RC Lens ces dernières années : alors que les entraîneurs et les joueurs se succèdent à un gros rythme, le poste de latéral droit reste la chasse gardée de Yohan Démont. Malgré des performances en demi-teinte. Malgré une réputation de fouteur de zone dans le vestiaire sang et or. Malgré des coups de sang fameux. Mais nom d’une pipe, c’est quoi son secret ?

Supporters lensois, vous n’aviez certainement pas tellement envie de faire ce comptage alors on s’est exécuté à votre place : depuis 2005, l’équipe première de votre club préféré a vu passer une centaine de joueurs différents. Et sur le banc, la stabilité n’est pas non plus de mise, puisqu’après Francis Gillot, six entraîneurs se sont succédé jusqu’au dernier en date, le légendaire Éric Sikora. Lequel fait comme tous ses prédécesseurs au moment de composer son 11 de départ : il commence par écrire « Démont » sur le coin en bas à droite du paperboard avant de broder le reste de l’équipe avec ce qu’il a en stock dans l’effectif.

En sept saisons trois-quarts chez les Sang et Or, le natif de Valenciennes a disputé 270 matchs de championnat, ce qui donne une moyenne de 34 matchs par exercice. Démont est le plus vieux joueur de l’effectif lensois cette saison, que ce soit au niveau de l’âge, bientôt 35 ans, ou de l’ancienneté. Le mec apparaît clairement comme indéboulonnable dans son couloir droit. Est-il pour autant irréprochable ? Non, certainement pas. S’il n’est pas le seul à blâmer, loin de là, il faut quand même signaler que le RCL décline à peu près depuis que notre gars Yohan est dans la place. Accordons-lui quand même deux bonnes saisons sous Francis Gillot. Les deux premières, donc. Mais depuis ? Bah depuis, c’est franchement pas terrible : perfectible défensivement, il n’apporte pas non plus énormément dans le registre offensif, avec seulement 1 ou 2 buts et 3 ou 4 passes décisives en moyenne à mettre à son crédit chaque saison. Le mec n’est certainement pas une buse, mais disons qu’au mieux, c’est un honnête soutier de Ligue 2, qui a pour lui d’être la « caution locale ch’timi » de l’équipe. De là à disposer du statut d’intouchable qu’il semble avoir…

Joey Barton 1.0

Car en plus de ne pas forcément faire l’affaire sur le terrain, Yohan Démont suscite la crispation en dehors. Et encore, de la crispation… on est bien gentils. En vrai, on devrait dire de ce Joey Barton 1.0 – plus tuning que Twitter – qu’il fait parfois n’importe quoi. Comme d’allumer fréquemment ses coéquipiers dès qu’on lui tend un micro, façon « je suis le seul à mouiller le maillot » . En octobre 2010, lors d’un match à Sochaux, il avait même été proche d’en venir aux mains avec son coéquipier Nenad Kovacevic. A la suite de ce malheureux incident où les deux joueurs semblaient fautifs, le Serbe avait été prié de se calmer avec la B pendant quelques matchs, alors que Démont s’était seulement vu retirer le brassard. Serait-il protégé ? Rien ne le prouve, même si une rumeur tenace lui attribue un contrat comportant des clauses pour disputer un certain nombre de matchs chaque saison. Et puis il y a ce commentaire plutôt vachard et pas anodin de son jeune coéquipier Alexandre Coeff, interrogé en fin d’année dernière par le site Lensois.com. A la question « qui est le plus fayot » de l’effectif, l’international des moins de 20 ans avait répondu Démont, ajoutant : « On aime lui dire que c’est le fiston de ses coachs. »

Ce serait donc ça son secret : se mettre bien avec l’entraîneur, que celui-ci s’appelle Jean-Pierre Papin, Jean-Guy Wallemme ou Éric Sikora. Tant pis si ses coéquipiers ne l’apprécient que moyennement, le plus important pour l’ancien blond peroxydé est de figurer dans les bons papiers du chef de vestiaire. C’est sacrément malin. Plus en tout cas que ce qu’on imagine de prime abord du bonhomme et des « Démont facts » qui ont jalonné sa carrière : un Ballon de Plomb 2010, demander subitement aux journalistes d’apposer un accent à son nom, nommer sa fille « Ange » , se flinguer des phalanges en frappant contre une porte pour un coup de colère, se couper sérieusement la main avec une lampe halogène lors de la dernière intersaison… A voir si le stratège peut encore filouter longtemps, alors que son actuel contrat se termine en juin. « Je ne me vois pas aller ailleurs » , a-t-il prévenu dans une interview accordée à La Voix du Nord il y a un mois. On s’en serait doutés.

Par Régis Delanoë

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