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La fin de l’Inter bling-bling ?

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La fin de l’Inter bling-bling ?

Quintuple championne d'Italie de 2006 à 2010, reine du mercato avec les arrivées d'Ibrahimovic, Sneijder, Milito, Mourinho, Eto'o et autres Maicon, l'Inter Milan semble redescendre sur terre. Les recrues ressemblent plus à des promesses qu'à des stars et le nouvel entraîneur est l'archétype de la sobriété. Nouvelle stratégie ou fin d'une ère ?

Mercredi 13 juillet. Pendant qu’à Paris, Leonardo parle pour la première fois en tant que nouveau manager général du PSG, Marco Branca, le directeur sportif de l’Inter, convoque la presse. A Milan, l’Inter va dévoiler ses nouvelles recrues. Impossible de laisser le monopole de l’actualité à celui qui vient de filer à l’anglaise. Roulements de tambours, les flashs s’apprêtent à crépiter. Deux silhouettes en maillot noir et bleu s’approchent. Carlos Tevez et Sergio Ramos? Non. Ricky Alvarez et Luc Castaignos. D’accord. L’un a 23 ans, l’autre fêtera ses 19 au mois de septembre. Deux promesses venues d’Argentine et de Hollande, et qui semblent lancer un message clair : l’Inter veut rajeunir. Fini les recrues déjà au top mais qui risquent de se périmer trop vite. Le 29 mai dernier, lors de la finale de la Coupe d’Italie remportée face à Palerme, la moyenne d’âge du onze titulaire interiste était de 30 ans tout rond. Trop, pour une équipe qui souhaite continuer à dominer en Italie et en Europe. Moratti l’a bien compris. Sa nouvelle stratégie : miser sur des jeunes joueurs. Quitte à se planter. Quitte à donner l’image d’une Inter un peu plus cheap. Mais quitte, aussi, à avoir dix longueurs d’avance sur tout le monde dans quelques années ?

La jeunesse au pouvoir

Officiellement, personne n’a encore quitté le navire interiste. La génération d’or, celle qui a (presque) tout gagné en 2010, n’est visiblement pas pressée. A Milan, il y a tout le confort, et des salaires de rêve. La plupart d’entre eux (les Cordoba, Chivu, Milito, Stankovic et autres Lucio) ayant tous entre 32 et 35 ans, tenter à présent une nouvelle aventure ailleurs peut s’avérer risqué. Le seul Materazzi, 38 ans, a pris ses responsabilités et a annoncé son départ. Du coup, c’est Moratti lui-même qui doit se charger, via un recrutement malin, de les pousser petit à petit vers la sortie. En janvier dernier, le président nerazzurro a fait venir Andrea Ranocchia, jeune défenseur de la Nazionale de 23 ans, Yuto Nagatomo, 26, et Giampaolo Pazzini, 27. Des joueurs amenés à devenir des titulaires indiscutables de l’équipe, probablement dès cette année. Or, les trois nouveaux arrivants, les déjà cités Alvarez et Castaignos, mais aussi le latéral brésilien Jonathan (25) devraient suivre la même voie. Une intégration progressive et, à terme, une place de titulaire. Et d’autres joueurs devraient arriver d’ici la fin du mercato. Même pas une petite star ?

Caviar et œufs de lump

Les tifosi n’ont pas envie d’y croire. L’été dernier, après avoir remporté la Ligue des Champions, l’Inter n’avait fait venir que Coutinho et Biabiany. L’idée du rajeunissement global était déjà en marche, mais le succès n’a pas franchement été au rendez-vous. Lorsque l’on habitue ses supporters à du foie gras, difficile de lui faire manger de la mousse de canard de chez Lidl. Le tifoso interiste est devenu exigeant. Après avoir goûté aux Ibra, Crespo, Eto’o, ils veulent désormais du Bale, du Fabregas et du Modric. Or, si Massimo Moratti ne ferme pas la porte à une arrivée de ce genre, il n’en fait pas non plus sa priorité. Lui veut construire une équipe cohérente. Et le garant de cette cohérence, c’est Gian Piero Gasperini. Le nouveau coach interiste contraste radicalement avec ses prédécesseurs, de Mourinho à Leonardo. Lui est plutôt sobre, un homme « rangé » , comme on dit, qui n’hésitera pas à passer son coup de gueule lorsqu’il pensera bon de le faire, mais qui n’ira pas faire le signe des menottes à un arbitre. Son credo : redonner de l’enthousiasme à un vestiaire qui, l’an dernier, a eu du mal à digérer quelques grosses claques. « Je veux ramener de la sérénité dans l’équipe. Je veux un groupe qui sache jouer aussi pour s’amuser. Et pour divertir les gens. Je ne veux pas avoir toujours l’inquiétude du résultat. Nous ne sommes pas à la fin d’un cycle, et les statistiques le prouvent. Le groupe est fort, même mentalement. Et il l’a démontré dans les moments difficiles » assure-t-il lors de sa première conférence de presse. Les bases sont posées.

Wes que j’ai mis mon flingue

Au niveau de la stratégie de communication, les nerazzurri se font également plus discrets. Tandis que l’ennemi rossonero clame haut et fort à qui veut bien l’entendre qu’il va remporter le Scudetto, la Coupe d’Italie, la Ligue des Champions, la Mitropa Cup et même la Coupe du Monde 2014, l’Inter, elle, fait profil bas. Moins ambitieuse, moins prétentieuse, moins « Inter » , serait-on tenté de dire, elle se contente de vouloir « lutter avec tous ses adversaires à niveau égal » , dixit Massimo Moratti. Néanmoins, pas question de tout chambouler d’un coup. L’Inter est peut-être moins bling-bling, mais elle conserve dans son effectif des joueurs qui assurent encore un bon lot de paillettes. Parmi eux, Samuel Eto’o, la gâchette de l’attaque, qui a promis allégeance au président Moratti, Maicon, Julio César et, surtout, Wesley Sneijder. Le Hollandais, s’il ne succombe pas aux sirènes de Manchester United, devrait être encore le maître artificier de l’équipe cette saison. Et Gasperini le sait. Il aurait même secrètement demandé à son président de tout faire pour le retenir, quitte à faire un petit effort financier. Et le terrain lui a déjà donné raison. Lors du premier match amical de la saison, jeudi, face à une sélection de la ville de Trentino, Wes a régalé lors de la victoire 6-1 des nerazzurri. Ricky Alvarez a scoré. Eto’o aussi. Castaignos aussi. Les nouveaux. Et les anciens. Le doux mélange du chef Gasperini mijote.

Eric Maggiori

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