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Koscielny-Rami, la rustine n’a pas lâché
On attendait la Suisse comme un premier vrai test pour la charnière Koscielny-Rami. On est bon pour attendre les huitièmes, car les attaquants de la Nati n'ont clairement pas produit assez pour pousser le duo français dans ses retranchements.
Il faudra encore attendre pour savoir ce que vaut la défense centrale de Didier Deschamps. Pour son cinquième match consécutif, celle-ci n’a pas failli contre la Suisse, et assuré un clean sheet qui satisfera le sélectionneur. Mais force est de constater que le test grandeur nature que l’on pouvait attendre n’a pas eu lieu. On retiendra que la France a eu les meilleures occasions, par Paul Pogba ou Dimitri Payet, ce qui a priori veut dire que nos défenseurs ne se sont pas troués. On retiendra aussi qu’ils ont pris peu de risques dans la relance, Cabaye se chargeant de temps à autre du jeu long. Mais plus inquiétant, Laurent Koscielny comme Adil Rami ressortent de ce troisième match de poules avec un carton évitable. Un signe qui ne trompe pas : si l’attelage a tenu le choc, il est encore loin d’être impérial. Si on peut attendre qu’il le soit d’ici la fin du tournoi.
Rami, star de MMA
La première toile du match est à l’actif de l’attaque française, qui ne procède pas au coup d’envoi avec le bon timing. Pour ce qui est de la charnière, cette première période n’est pas des plus éprouvantes. Koscielny est le premier à se frotter à la pépite annoncée Breel Embolo, puis Rami s’en sort sur un pressing de la Nati qui semble l’avoir ciblé comme maillon faible. Pour le reste, pas grand-chose, à part une énorme frayeur sur corner durant lequel Koscielny colle Embolo, mais Rami arrive en retard en tentant d’intercepter la remise de la tête de Schär. Plus de peur que de mal pour une équipe de France qui se dégage (8e) et se procure les meilleures occasions par Paul Pogba, qui cadre deux fois et touche un bois. Pour nos centraux, le moment fort du premier acte se joue en attaque avec Koscielny qui prend le ballon de la tête sur corner, mais Schär repousse devant son but. Dans la foulée, Rami sort un high kick de toute beauté sur Mehmedi. En taekwondo, c’est deux points, voire un K.O. si l’adversaire est un peu douillet. En football en revanche, c’est carton jaune (25e). Heureusement, le reste de la première période se termine sans autre coup d’éclat que des centres suisses bien coupés par une charnière finalement peu mise en danger et compensée par les retours de Yohan Cabaye quand c’était le cas.
Koscielny éteint Embolo
Le début du second acte est marqué par un temps fort de la Nati, qui occupe le camp français, tient le ballon et s’offre quelques situations chaudes. Mais Koscielny (47e), puis Rami (57e) interviennent chacun leur tour pour écarter la pression. Sans prendre le moindre risque dans la relance cependant. Plus que nos centraux, c’est Patrice Évra qui semble en difficulté quand il ajuste mal une passe qui amène à un début de contre (69e). À un quart d’heure de la fin, Mehmedi tente de prendre sa revanche sur Rami, mais franchement, son tampon est bien moins spectaculaire, avantage au Français. Puis c’est au tour de Koscielny de valider sa première victoire du soir avec la sortie d’Embolo deux minutes plus tard, éteint en seconde période par le Gunner. Ce dernier prend tout de même un jaune très stupide quelques minutes plus tard pour une intervention vide de maîtrise sur Lichsteiner, roublard aussi (83e). Deux jaunes pour la charnière dans un match pas spécialement dingue, ce n’est pas très rassurant. Contrairement au sprint de Moussa Sissoko qui, dans le dernier quart d’heure, améliore son meilleur temps de la saison et s’affirme comme un rival crédible pour Usain Bolt à Rio. La dernière situation chaude se produit finalement dans les arrêts de jeu avec un Blerim Dzemaïli qui plonge dans la surface à la suite d’un accrochage de maillot avec Bacary Sagna. Pour le binôme Koscielny-Rami, une nouvelle étape est franchie. En attendant les vrais matchs qui comptent à partir des huitièmes.
L’Espagne bat la Suisse sur le fil, le Danemark en quartsPar Nicolas Jucha, à Lille