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« Trois de mes quatre gardiens sont coincés au Niger »

Propos recueillis par Alexis Billebault

Le 26 juillet dernier, le président de la République du Niger, Mohamed Bazoum, a été destitué par un coup d’État militaire, notamment fomenté par le général Abdourahamane Tchiani. Jean-Michel Cavalli, le sélectionneur français du Mena, est évidemment confronté à une situation particulière avant le match qualificatif pour la CAN 2024, le 7 septembre contre l'Ouganda.

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Ce coup d’État, même les renseignements français ne l’avaient pas vu venir. Comment l’avez-vous vécu ?

Franchement, j’ai été très étonné. Je ne m’y attendais pas du tout. Je passais beaucoup de temps au Niger, je me suis toujours senti en sécurité, à Niamey comme à chaque fois que je me suis déplacé à plusieurs reprises dans le pays. Cela a été une grande surprise pour moi à l’annonce de ce coup d’Etat.

Où êtes-vous actuellement ?

Chez moi, à Ajaccio. Actuellement, je devrais être à Niamey pour préparer le match face à l’Ouganda en qualifications pour la CAN (le Niger est définitivement éliminé, NDLR). Le programme était prévu depuis longtemps : je devais commencer un stage avec les joueurs locaux, qui sont assez nombreux en sélection (ils étaient 9 pour affronter la Tanzanie le 18 juin dernier, NDLR). Puis les expatriés devaient nous rejoindre à Niamey pour 48 heures, avant le départ pour Marrakech, le 5 septembre, puisque notre stade n’est pas homologué par la CAF, ce qui nous oblige à jouer nos matchs à domicile sur terrain neutre.

Évidemment, avec le coup d’État du 26 juillet dernier, toute votre organisation est remise en cause…

Oui. On va se retrouver directement à Marrakech, mais sans les locaux. C’est impossible puisque les frontières sont fermées. Cette fermeture des frontières a également empêché les deux clubs nigériens engagés en coupes d’Afrique de disputer leurs matchs du 1er tour, l’Association sportive de la Garde nationale nigérienne en Ligue des champions (face à l’AS Douanes du Burkina Faso) et l’AS Douanes (contre les Sierra-Léonais du FC Kallon). Déjà, retenir des joueurs qui n’ont pas de matchs de compétition dans les jambes, c’est difficile, d’autant plus que le championnat ne devait pas reprendre avant septembre ou début octobre… Mais avec la situation actuelle et les frontières fermées, cela « règle » le problème.

Votre sélection ne sera donc constituée que d’expatriés ?

Oui. Je n’ai pas le choix ! La liste est prête, elle va sortir, très bientôt. Cela n’a pas été trop compliqué de remplacer les locaux avec des expatriés. Mon principal souci, c’est au niveau des gardiens, puisque sur les quatre que j’avais retenus en juin, trois jouent au Niger (Mahmadou Tanja, Oumarou Soumaïla et Younoussa Abiboulaye) et y sont coincés. Pour l’instant, je n’ai de disponible que Naïm Van Attenhoven, qui joue à Valenciennes.

Avez-vous des contacts avec vos internationaux locaux, des membres de la fédération ?

J’essaie seulement d’avoir des informations sur l’organisation du stage au Maroc, savoir si les joueurs locaux parviennent malgré tout à s’entraîner en vue de la reprise du championnat. Visiblement, ils font comme ils peuvent avec leurs clubs respectifs. Est-ce que les compétitions reprendront aux dates qui avaient été évoquées ? Franchement, je n’en sais rien, je n’ai pas d’informations à ce sujet pour le moment.

Quelle est votre situation contractuelle avec le Niger ?

Mon contrat doit prendre fin en septembre, après le match contre l’Ouganda. Le président de la Fédération, Djibrilla Hima Hamidou (qui est également colonel-major de l’armée nigérienne, NDLR), m’avait proposé de poursuivre pour les qualifications pour la Coupe du monde, où, je le pense, le Niger peut jouer un rôle pour la 2e place qui peut être qualificative, sachant que le Maroc est le grand favori (les autres équipes du groupe sont la Zambie, le Congo, l’Erythrée et la Tanzanie). Aujourd’hui, il m’est évidemment impossible de repartir au Niger, où j’ai passé 32 des 36 derniers mois, depuis que j’ai été nommé. On a beaucoup travaillé depuis trois ans, il y a encore des choses à faire. Il faudra suivre l’évolution de la situation politique du pays. Peut-être sera-t-il possible de continuer à entraîner la sélection, surtout si elle est obligée de jouer ses matchs à domicile sur terrain neutre. Je ne sais pas, on verra. Comme tout le monde, je suis dans l’attente.

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Propos recueillis par Alexis Billebault

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