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Jacques Monclar, repeat

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Jacques Monclar, repeat

Toujours aussi grand, Jacques revient approfondir les analogies Football - Nba. Cross-over aussi futile que primordial, ou quand comparaison n'est pas forcément raison mais passion.

La dernière fois, on évoquait les points communs entre Lyon et les San Antonio Spurs, une équipe qu’on pourrait tout autant rapprocher de la Juventus, ce côté conservateur, ce rythme un peu lent. Les Spurs ressemblent effectivement à la Juve. Ils savent s’adapter à l’opposition et ont cette capacité à faire ce qu’il faut. Et une faculté à frapper en contre qui se base sur une grosse défense, toujours. Avec le gardien du temple, Buffon à la Juve, Bruce Bowen chez les Spurs. Avec ce côté limite, cette optimisation maximale des règles, aller jusqu’au bout de ce que tolère l’arbitre. Comme Nobby Stiles ou Gentile, deux champions du monde. Quand tu joues pour gagner des titres…

Justement, ce pari de gagner le titre autrement, en jouant l’offensive à tout va, on le retrouve chez deux équipes, Barcelone et les Phoenix Suns. Barcelone c’est marqué depuis plus longtemps, avec Johan Cruyff. Depuis cette époque, le Barça a toujours eu des équipes offensives. Phoenix, longtemps une équipe sans grand pivot mais c’est accentué depuis Nash et D’Antoni. Cette année ils ont un peu mangé leur rame en faisant venir le Shaq. Ils se donnent une fenêtre d’un an et demi pour gagner un titre. Cet échange est surprenant, Steve Kerr doit être derrière. Là encore, on voit l’influence du managérat sur le coach. Après j’aime beaucoup le Shaq. Il était mal à Miami, il produit encore. Il les aidera contre Duncan.

Duncan me rappelle énormément un mec de la Juve, Trézéguet. Tous deux ont des stats monstrueuses, ont besoin de peu de touches de balle, font dans l’épure. Oui, il y a l’épure en commun et le côté bout de chaîne. Ils sont au bout de la chaîne collective. Trézéguet, on a souvent l’impression qu’il met des buts que tout le monde peut mettre, mais il n’y a que lui qui les met. On a l’impression que c’est facile, mais ça nécessite un travail considérable.

Votre club, c’est l’OL. Et les New York Knicks en Nba. Du coup, par analogie, vous supportez le PSG ? (Rires) Oui, les Knicks, c’est le Psg, sans états d’âme. Depuis deux-trois ans, c’est encore plus limpide. L’époque où Arthur Jorge gagne la Coupe d’Europe avec Luis, les Knicks vont en finales Nba. Ce sont deux équipes uniques, qui conservent leurs supporters. Leurs salles se comparent, le Parc et le Garden ont ce côté mythique avec des grands évènements extra sportifs, des lieux dans les beaux quartiers de la ville. J’adore le Parc, c’est de très loin, à mon avis, le plus beau stade de France, d’ailleurs bien plus beau que le Stade de France lui-même.

On continue les analogies, avec Lakers – Real Madrid. Le FC Hollywood, c’est aussi le surnom du Bayern. Ils font la une des tabloïds. Kahn, Effenberg, Kobe. C’est l‘équipe d’un pays, ils dépassent le cadre de leur championnat, comme les Yankees, les Cowboys, les Boston Celtics, les Knicks. Les Lakers ont dépassé à la fois le stade de Los Angeles, de la Nba, ils ont dépassé le stade de tout. Comme le Real a dépassé le stade du championnat d’Espagne. Ce qui serait intéressant, ce serait de trouver une analogie avec les nouveaux riches.

Chelsea ? Dallas. Le côté président blindé de chez blindé et la frénésie des transferts. Antoine Walker. Parti d’ailleurs ensuite en préretraite à Miami comme Vieri à Monaco.

Autre analogie, Sacramento et Leverkusen, beau jeu, petite ville. Ils sont restés à la porte de tout et c’est l’ennemi intime du Bayern. J’en ai une autre, plus au Nord. Detroit me fait penser à Liverpool, avec ce côté col bleu, ouvrier, un public énorme, capable de tout à domicile, pas toujours au top en saison régulière mais qui va toujours se réveiller en phase finale. Leur meneur, Chancey Billups, est surnommé Mister Big Shot. Ce serait parfait pour Steven Gerrard. Maintenant bonne chance pour trouver un équivalent à Rasheed Wallace…

Il y a aussi Seattle et Nantes dans les 90, les couleurs, les profils, Loko-Kemp, Payton-N’Doram, Schrempf-Ouedec. (Rires) Mais en ce moment, le joli basket de passes, c’est New Orleans, les Hornets avec ce magnifique maillot jaune flamboyant façon Brésil à l’extérieur. Chris Paul est merveilleux. Ce sera juste pour le titre de MVP. Ce sera pour Kobe, sinon Lebron James. En parlant de l’école nantaise, une analogie à trouver avec une académie de basket, c’est Utah. Il faut regarder dans les équipes « pas bandantes » , même s’ils sont toujours là. Ça peut être le Dynamo Kiev avec Lobanovski. Le coach d’Utah, Jerry Sloan, me fait également penser à Arsène Wenger, même si Arsenal a un côté plus fun. Ils ne gagnent pas grand-chose mais sont toujours là. Avec ce côté sympa, il y a un truc en commun avec Phoenix. Phoenix était un peu insignifiant aussi comme le boring Arsenal, leurs meilleurs joueurs étaient Tom Chambers, Paul Westphal. Tony Adams quoi.

Et Manchester ? Les Bulls. Mais c’est surtout le Milan AC, le rouge et le noir, et puis cette présence. En ce moment ça se ressemble un peu, le Milan s’est fait éliminer en huitièmes, les Bulls sont huitièmes à l’est, ils vont peut-être pas faire les playoffs. Tiens, on peut parler d’Orlando, une équipe sous estimée, qui tape toujours à la porte, qui n’y arrive pas, mais qui un jour pourrait y arriver. Comme Porto. Ça colle avec les couleurs, même si Orlando c’est surtout Disneyland.

Ils avaient leur attraction aussi à Porto, leur Mickey avec Mourinho. Orlando, je pensais à Marseille. Marseille, y’a un coté Knicks, les histoires, les tricheries, les joueurs réputés qui arrivent et qui font rien chez eux. Marseille, y a un côté Knicks, un côté Lakers. Marseille, c’est unique. Ils n’ont pas gagné un titre depuis 96. Pour moi, ils ont perdu leur meilleur joueur avec Jean-Pierre Bernès. J’ai un grand respect pour les choses du sport. Et bon, ce qui a été fait à Marseille. Pendant le retour de Tapie, c’était une ambiance délétère, malsaine.

Comment expliquez-vous qu’on puisse dresser ces analogies ? C’est du hasard ou on est des grands malades ? Je pense qu’on est un peu des grands malades. Mais plus on connaît l’histoire du sport, plus on peut trouver des histoires communes. Dès qu’on s’intéresse au passé, on trouve le présent, on trouve des analogies, à travers les personnages, les couleurs, les styles de jeu, tout ce qui contribue à la mythologie du sport.

Au moment des pronos, vous vous fondez plutôt sur l’Histoire ou sur la forme du moment ? La forme du moment. L’équipe qui est dans une bonne dynamique. Arsenal n’est pas dans une bonne dynamique. Man U non plus, mais ils sont forts. Ils pourraient gagner la Coupe d’Europe. Mais comme je suis un incorrigible, j’aimerais bien que ce soit Liverpool.

Et en Nba ? Je pensais Detroit, mais ceux de Boston sont impressionnants, avec le renfort de Sam Cassell. Ils viennent de gagner contre San Antonio, de mettre fin à la série de Houston. A l’Ouest, je dirais Phoenix ou les Lakers. Phoenix c’est une grosse cote. Je trouve qu’ils se mettent en place. Les Spurs pourraient bien perdre leur titre. Là, ils ont une grosse série de matchs à venir, s’ils n’enchaînent pas, ils auront du mal. Est-ce que ce ne serait pas, cette fois, l’année de trop ? Et les Lakers renforcés avec le transfert de Gasol, l’arrivée de Fisher à l’âme purple et gold au poste de meneur, le point faible de l’équipe. Et Kobe, il est quand même incroyable. C’est Lampard, Gerrard, Henry et Ribéry sous le même maillot. Il m’a beaucoup agacé. Exactement comme Jordan, qui était très agaçant jusqu’à 27, 28 ans. Ensuite, ce charisme…

On parle de l’américanisation du football comme d’une tare mais pourtant le facteur sportif y est mieux préservé qu’en Champion’s League. Il est d’autant mieux préservé qu’en Nba on peut travailler sur des cycles de deux-trois ans, ce que les gens ne comprennent pas en Europe. Une ligue fermée permet une vision à plus long terme. Et on compense par un phénomène de recrutement pour rééquilibrer. Une ligue fermée, il n’y a plus de relégations sportives, certes, mais elles sont surtout financières. De toute façon, on va y arriver à la ligue fermée.

Method, da killa bee

Pour ceux que la chose interesse encore, voire les belles analogies Boston Lakers de Madrid et Joue la comme Jordan dréssées sur le rafraichissant site de nos amis de Kickofflabière.com .

Monaco : trop bon, trop con

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