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Il faut sauver le soldat David Villa

Par Markus Kaufmann
Il faut sauver le soldat David Villa

Été 2010. Quand David Villa arrive au Barça pour remplacer Zlatan Ibrahimović à 28 ans, il est au top de sa carrière. Euro, Mondial, plus de 200 buts. El Guaje est irrésistible et Rosell fait une bonne affaire en dépensant 42 millions d'euros. Depuis, nous avons perdu le soldat David Villa. Il faut le sauver.

David Villa ne jouera pas ce soir à San Siro. Victime de coliques néphrétiques, il n’a pas été convoqué pour le prestigieux huitième de finale de Ligue des champions. Une blessure, une petite maladie, cela arrive. Mais le plus triste dans cette histoire, c’est que cette absence ne change strictement rien à la confrontation contre le Milan. La réalité est froide et cruelle : David Villa n’est plus une valeur ajoutée pour ce Barça, et la bande à Messi fait très bien sans lui.

Le toit du monde, puis la chute

Entre 2008 et 2010, Villa joue 30 matchs internationaux et marque pas moins de 24 buts. Si la sélection espagnole est irrésistible, elle le doit à son numéro 7. Après avoir été le meilleur buteur de l’Euro et le co-meilleur buteur de la Coupe du monde, Villa égalise même le record de Raùl en sélection (44 buts) le 12 octobre 2010, jour de la fête nationale espagnole. David Villa est sur le toit du monde. Dans les vingt derniers mètres, il est alors peut-être le meilleur joueur au monde. Le flair d’un Van Nistelrooy, les mouvements d’un Kun Agüero. Slaloms et buts du tibia. Un combo alliant manière et efficacité. Villa, c’est le fils de mineur devenu l’ultime condition de succès de son pays. Sans Villa, l’Espagne n’avait pas les buts. Ni son cynisme. David se permet de refuser le Real et Chelsea pour rester à Valence. Meilleur joueur espagnol de la Liga en 2006, meilleur passeur en 2007, il tient le club des Chés à bout de bras. Et le monde à ses pieds.

Mais après deux ans et demi, la situation de David Villa aurait autant besoin d’un plan de sauvetage que celle des mineurs asturiens, qui avaient annoncé une « grève illimitée » en mai dernier. À l’Euro 2012, David Villa n’était pas là, et l’Espagne a quand même gagné. Pour le remplacer, Del Bosque a fait confiance à un Cesc Fàbregas pas vraiment attaquant et un Fernando Torres pas vraiment excellent. Le périple ukraino-polonais a démontré que l’Espagne n’a plus besoin d’El Guaje pour gagner. Aujourd’hui, la carrière de Villa semble errer dans les couloirs du Camp Nou à la recherche de reconnaissance, d’amour et de place. Une place de numéro 9 qui n’existe plus.

La prison dorée barcelonaise

Aller au Barça, cela avait du sens. Depuis petit, David Villa est nourri par les exploits du héros de sa région, Luis Enrique, devenu le joueur le plus important du vestiaire blaugrana au début des années 2000. D’ailleurs, lors de sa première saison en Catalogne, le mariage fait illusion. Le bilan est plutôt positif : « J’ai joué quelques très bons matchs et j’étais vraiment content avec mes performances, même si je n’avais pas marqué. » 23 buts en 52 matchs, un rôle d’énième fidèle lieutenant espagnol de Messi, et des titres. Une Ligue des champions, avec cette merveille de lucarne en finale, et une Liga. Lors de la manita de novembre 2010, Villa signe même un doublé chirurgical. Le Barça traverse son meilleur moment. En août 2011, lors de la Supercoupe d’Espagne, Villa refroidit tout Bernabéu d’un but d’une beauté inouïe. Quand Messi n’est pas là, l’Espagnol prend la relève. Après tout, David Villa, c’est autre chose que Pedro, Alexis, Tello, Cuenca ou Afellay. Sauf que Messi est là, de plus en plus souvent là, toujours là.

Vidéo

En décembre, El Guaje subit une affreuse fracture du tibia. Résultat : 5 buts en Liga 2012 et 6 depuis le début de la saison. Pour le Barça, l’Asturien en est à 43 buts en 101 matchs. Ce qui est sa pire moyenne de buts depuis ses débuts. En juin 2011, Villa explique à El Pais que « c’était un défi de jouer dans cette équipe. J’ai dû m’adapter à un système très différent et très caractéristique et cela me plaît. » Il savait que cela allait être difficile, qu’il allait travailler dur sur le côté. Mais à ce point ? « Quand je suis un peu perdu sur le terrain, je regarde ce que fait Pedro de l’autre côté. Et puis derrière, Abi me replace. Il a plus de perspective et cela fait plus longtemps qu’il connaît les concepts de notre jeu. » En lisant entre les lignes, on comprend que David Villa passe son temps à copier les mouvements de Pedro en faisant ce que lui dit Éric Abidal. Aurait-il fallu le prévenir ? Villa n’est pas le premier à être sacrifié au nom du « système » : Eto’o, Ibrahimović, Mascherano… Cet été, Alex Song a même accepté de se transformer en Seydou Keita.

Délocalisé, puis viré ?

Depuis qu’il est revenu de blessure, la situation a empiré. Guardiola est parti, et l’arrivée de Jordi Alba a bouleversé l’ordre du côté gauche. La profondeur du Catalan a poussé Vilanova à placer Iniesta sur le côté gauche de l’attaque barcelonaise, Cesc est toujours plus polyvalent, Messi a toute la légitimité du monde pour gueuler sur ses coéquipiers, et le Barça semble à nouveau invincible. Même à gauche, David Villa n’a plus sa place. Comme si le Barça l’avait délocalisé et avait ensuite supprimé son emploi. Dans son livre, Ibrahimović écrit : « Au Barça, je me suis rendu compte à un moment que je n’étais plus moi-même, je ne me reconnaissais plus. » Il faut sauver le soldat Villa dès cet été. Avec Pep Guardiola dans le rôle de Tom Hanks ?

Par Markus Kaufmann

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