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Idangar : « Ne pas vivre dans le passé »

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Idangar : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ne pas vivre dans le passé<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

A 20 ans, Sylvain Idangar marquait en C1 pour sa seule apparition avec son club formateur, l'OL. A 27 ans, il évolue en Thailand League, maillot des Bangkok Glass sur les épaules. Itinéraire.

Pas banal, comme destination footballistique, Bangkok ?

Ouais, je suis arrivé en janvier, via un agent que je connaissais, qui a parlé de moi au club de Bangkok. Au départ c’était pour deux semaines d’essai, puis j’ai débuté le championnat avec eux, et ça a débouché sur un contrat de deux ans. Bon, je m’étais renseigné quand même, avant de venir. En fait je connais des potes qui jouent à l’Etoile FC (équipe 100 % française championne à Singapour en 2010) et qui ont rencontré le club de Bangkok en coupe. Comme ils m’ont dit que c’était une bonne équipe et un gros club là-bas en Thaïlande, j’ai foncé.

Un gros club en Thaïlande, ça représente quoi ?

Difficile à dire, mais franchement, j’ai été agréablement surpris par le niveau. Techniquement, les mecs ils sont très forts. Après bon, oui c’est sûr qu’au niveau de l’aspect tactique, il y a encore des progrès à faire. Mais globalement, ça reste d’un niveau plus relevé que ce que je pensais.

C’est un championnat de joueurs locaux, ou il y a beaucoup d’étrangers comme toi ?

C’est un mix, en fait. Chaque équipe a droit à maximum sept étrangers par effectif, donc à peu près toutes utilisent cette règle. Dans mon équipe par exemple, t’as un Ivoirien, un Camerounais, un Anglais, un Japonais, un Nigérien… Ouais, ça vient de partout.

L’ambiance, la vie là-bas, c’est comment ?

C’est pas mal populaire, je te dirais que dans notre stade, on peut compter sur un truc comme 15 000 spectateurs par match à peu près, donc bien. Pareil, niveau confort, cadre de vie, c’est l’idéal. Mon seul problème c’est la nourriture, tout est très épicé, très bizarre, voilà, j’ai du mal.

Bon ça a l’air de rouler alors ? Tu comptes rester durant tes deux ans de contrat ?

Non, non, c’est bien sympa comme expérience, mais quand même la Thaïlande, c’est loin, un truc comme 13 000 km, et j’ai un peu le mal du pays. J’aimerais bien me rapprocher de la France, donc comme en ce moment c’est la trêve, j’ai entamé des discussions avec les dirigeants pour qu’ils acceptent de me libérer si j’arrive à trouver un autre club.

Ok. Donc si on repart en arrière, explique-nous un peu tes débuts. Formé à l’OL, c’est ça ?

Ouais c’est ça. En fait j’ai intégré le centre de formation à 15 ans. C’était la fameuse génération 84, y avait Jérémy Clément, Demba Touré, Jérémy Berthod, Yacine Hima et d’autres . On a été champion de France d’entrée dans notre catégorie d’âge, on a gagné le tournoi de Montaigu, et l’année d’après je signe mon premier contrat aspirant. J’ai franchi toutes les étapes, jusqu’à signer un contrat pro de 3 ans

On t’a pourtant pas tellement vu avec le maillot de l’équipe première…

Pfff, ouais, il se trouve que c’était en 2004-2005 et pour moi, comme pour beaucoup je pense, c’est la saison où il y a eu le plus bel effectif à l’OL (l’année de coach Le Guen et du trident Essien, Diarra, Juninho en milieu de terrain, ndlr). On m’a laissé une seule chance en Ligue des Champions, ça s’est pourtant pas trop mal passé (un but contre le Sparta Prague, 5-0 en phase de poule), mais ça n’a pas été suivi, ça ne suffisait pas, tant l’effectif était riche. Pour te dire qu’à l’époque, c’était pas comme maintenant.

Résultat ?

Du coup j’ai été contraint de quitter Lyon. A l’époque, il y avait quelques clubs de Ligue 2 qui s’intéressaient à moi, mais financièrement c’était pas trop ça, donc je suis parti dans le Golfe (Al-Watani, Arabie Saoudite), où ça s’est pas mal passé. Et puis après, disons que j’ai fait mon petit voyage, mon petit tour du monde !

C’est ce que tu voulais ou c’est que tu n’as pas eu le choix ?

J’aurais aimé rester dans un club en élite, même de bas de tableau, mais à l’époque, les clubs de Ligue 2, ça ne m’intéressait pas trop, donc le choix s’est fait naturellement de prendre la voie de l’étranger. Et globalement, j’ai eu des bonnes expériences. Après le Golfe, je suis parti à Sétif en Algérie, avec qui j’ai joué la Champion’s League africaine. Sportivement c’était bien, mais il y avait des côtés galères, avec des problèmes de paiement, des gros problèmes. Ce qui fait que je suis revenu à la trêve, et j’ai fait la fin de saison avec Cassis-Carnoux en National. Après je suis parti au Portugal, où il y avait un gros challenge (avec Feirense, en D2), on a joué la montée jusqu’à la fin, qu’on loupe finalement de deux points. On montait, ça débouchait sur un contrat revalorisé de deux ans. Et voilà comment je me suis retrouvé à Bangkok.

Boucle bouclée. Pas facile pour tout le monde, la vie de footballeur…

C’est sûr, même si j’ai fait la formation française, j’ai pas beaucoup joué en équipe 1, donc faut se débrouiller à jouer là où on peut. Faut se battre. C’est pas comme si j’avais pu jouer une vingtaine de matchs avec l’équipe première à mes débuts, tout aurait pu être différent. Des fois, c’est dur, mais faut surtout pas penser au passé dans ces moments-là. Si tu vis dans le passé, avec tes regrets, t’avances pas.

Tu as encore des ambitions ? Des espoirs de retour en France ?

Oui, idéalement, mais en France, je ne me fais pas trop d’illusions, ça va être compliqué. Si déjà je peux me rapprocher… L’Angleterre par exemple, ce serait bien. Intégrer une division 2, si tu fais une bonne saison, tu peux vite rebondir. Mais bon, la priorité, c’est de gagner ma vie, alors j’hésite pas à aller aux quatre coins du monde pour ça.

Propos recueillis par Régis Delanoë

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