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Ich liebe dich, Sidney Govou

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Ich liebe dich, Sidney Govou

Lyon-Stuttgart fut, finalement, une très belle surprise : les Allemands se sont avérés convaincants dans la peau des résistants, Ben Arfa s'est avéré convaincant dans la peau de Benzema, et inversement. Et Govou s'est avéré convaincant dans la peau de Clerc en fin de rencontre. D'ailleurs, ce Govou a certainement un truc avec l'Allemagne...

Il faut dire d’emblée qu’on ne donnait pas cher de la peau de Stuttgart pour ce déplacement à Lyon. Malgré Delpierre – bon dieu ce gars-là jouait à Saint-Brévin-les-Pins, l’oubliez pas et son père, Joël, est un disciple de Jean Vincent, oui, Jean Vincent…-, malgré Gomez, malgré Bastürk, malgré Hitzlsperger et malgré ses victoires récentes en Bundesliga qui semblaient pourtant dire : Lyon, fais gaffe, on n’est pas le Werder…

Ah oui, le Werder, on se souvient, piquette sur piquette, époque où Lyon ne faisait pas encore peur en Ligue des champions mais où ça commençait tranquillement, époque où Micoud ne faisait pas encore pleurer ses fidèles mais où ça commençait, tranquillement.

Stuttgart-Werder, il y a pourtant un point commun : même pas peur. On attaque, on réfléchit après. On en marque un, deux, chouettos, on en prend quatre, sept, craignos. C’est la loi du genre.

Ce mercredi soir, juste avant que les profilers d’Esprit Criminel ne résolvent une enquête bien tordue d’une fille qui se la jouait Jacques l’Eventreur dans le quartier français de la Nouvelle Orléans en plein traumatisme post-Katrina, Lyon a bien tenté de découper Stuttgart en rondelles. Mais l’Allemand est coriace, il a défendu sa peau jusqu’au bout. Pour finir par capituler. A quelques jours du 11 novembre, on pourrait même voir du symbole là-dedans…

Sidney Govou. Voilà le problème des Allemands. Sidney Govou. Révélé face au Bayern Munich, retrouvé comme au premier jour face au VFB Stuttgart. Sidney Govou aime les Allemands. Quelques fans de Raymond Domenech et théoriciens de la 75e minute iraient même jusqu’à dire qu’il aime l’Allemagne. Le fait est que Sidney Govou serait certainement devenu un cador en Bundesliga. Mais pour cela, il aurait fallu que le foutriquet lyonnais ait un plan de carrière. Ce qui revient un peu au même que d’espérer que Wiltord ait pu avoir une hygiène de vie de sportif professionnel. Pour faire court, Govou en Allemagne, ç’aurait été Ribéry avant l’heure. Wiltord, même combat – d’ailleurs. Des types galbés pour ces matchs aller-retour où l’on ne compte pas les kilomètres avalés, où l’on défend comme on attaque, dans la même action, où l’on pédale un trois fois plus grand, on lui accroche le short, les chaussettes, les chaussures, le ballon enfin, pour le remonter rapidement, un crochet, une passe, un redoublement de passes, un autre crochet, centre en déséquilibre but et merci qui ?

Govou a été monstrueux, voilà. Premier but, Govou. Pas buteur, non, avant-dernier passeur : Govou -> Kallstrom -> Ben Arfa (le tryptique de la soirée). Deuxième but, Govou. Pas buteur, non, passeur décisif : Govou -> Kallstrom. Merde, et Ben Arfa ? Troisième but, Ben Arfa, coco. OK, et le quatrième, Govou ? Non, Clerc. Clerc ? Non Juninho, sur passe-desse de Clerc. Qui venait de remplacer Govou. Question : Clerc était-il habité par l’esprit de Sydney Govou pour ainsi devenir passeur décisif à la 93e minute ? Évidemment. Govou le glouton a tout gobé, tout avalé, il a tout pris dans ce match. Même un carton jaune.

Pour autant, résumer ce match à la performance de Govou serait tout simplement grossier. Ce serait oublier que Ben Arfa en a collé deux, comme Mario Gomez, ce qui n’est pas rien, que le but de Kallstrom est magnifique, que Vercoutre a été fébrile sur le premier but de Stuttgart après une frappe assez vicelarde d’Hitzlsperger, qu’il n’a pas été fébrile sur le troisième but que Stuttgart n’a pas marqué après une frappe assez peu vicelarde d’Hitzlsperger – un pénalty -, que Benzema n’a pas marqué, que Benzema aurait mérité de marquer (10e, 14e, 30e, 73e), qu’Hitzlsperger n’a pas marqué, qu’Hitzlsperger aurait mérité de marquer (après le péno raté de la 60e, le milieu allemand arrose comme un damné : 66e bim, 69e bam, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, ils connaissent pas La Fontaine en Allemagne ?). Et qu’Hitzlsperger n’a aucun lien avec Hinschberger, l’ancien Messin.

Reste une question : à quoi ont servi les défenseurs dans ce match ? À centrer, pardi, et ce n’était pas plus désagréable.

Céline Brunstin

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