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  • Décès de Mohamed Ali

Ibrahimović : « Je suis juste derrière Ali »

Par Maxime Brigand
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Icône culturelle, mythe intemporel, Mohamed Ali s'est éteint dans la nuit à Phoenix à l'âge de 74 ans, au bout d'un dernier combat de trois décennies contre la maladie de Parkinson. La légende de la boxe laisse derrière lui des images, mais aussi des posters accrochés dans la chambre d'un gosse devenu roi : Zlatan Ibrahimović.

Comme une dernière dent qui vole dans le bureau des légendes. Mike Tyson, l’air grave, se lève : « Dieu est venu chercher son champion. » Le silence est total, et tout le monde baisse la tête pour étirer le fil de l’histoire : Cassius Clay, son Ali Army, les surnoms qu’il donnait à ses victimes, Barack Obama, Hollywood boulevard – son étoile est la seule placée sur le mur car il ne voulait pas que « les gens marchent sur le nom du prophète » , les JO de 60 à Rome, Ingemar Johansson qui tombe, Sonny Liston avec, l’islam, Malcom X, le style, l’anarchie, les titres, le Vietnam, la prison, les papillons, les abeilles, le Zaïre et Mobutu, le Rumble in the jungle, Saddam Hussein, Atlanta, le corps qui tremble, Parkinson, la dernière défaite. Un condensé serré et une trace indélébile. Ce 4 juin 2016 restera à jamais comme le jour où Mohamed Ali a fermé les yeux sur un monde au cœur duquel il avait tracé une ligne entre ses partisans et ses détracteurs. Le bal commence : les hommages, chacun veut y aller de son petit mot. Floyd Mayweather, successeur du XXIe siècle, évoque sa tristesse de voir partir « une légende, un pionnier » . Avec Ali c’est la norme, tout le monde se courbe. Tout le monde ? Oui tout le monde, Mayweather y compris, et surtout, de l’autre côté de l’Atlantique, un géant venu du froid : Zlatan Ibrahimović.

L’humiliation par essence

Oui, la comparaison entre le Z et The Greatest a déjà été tracée. Mais c’est un petit peu plus que ça. « Mon point de référence, c’est Mohamed Ali. Moi aussi, je suis le plus grand. Il ne peut pas y avoir deux numéros 1 ? Alors, faites ceci : mettez-moi juste derrière lui » , lâchera un jour à 11 Freunde celui qui restera encore pour quelques années au moins le meilleur buteur de l’histoire du PSG. Gamin, Ali était accroché sur les murs de la chambre de Zlatan à Malmö. Ibrahimović s’en était expliqué il y a quelques mois au micro de beIN Sports : « Quand j’étais petit, mon père me montrait des vidéos de lui. C’est devenu mon modèle. Il parlait beaucoup et n’hésitait pas à dire qu’il était le meilleur. » Oui, Zlatan a une partie de Mohamed Ali en lui, c’est certain. Car comme la légende, il a une grande gueule et assume souvent derrière. D’un côté un footballeur qui s’offre un 10/10 après un quadruplé contre l’Angleterre, de l’autre un boxeur, triple champion du monde, capable d’affirmer être « si rapide que la nuit dernière, j’ai éteint la lumière dans ma chambre d’hôtel. J’étais dans mon lit avant que la pièce soit plongée dans l’obscurité » . Des gueules cassées avant tout et une volonté affirmée de briller pour humilier.

Ma révolution porte ton nom

Reste que comme Ali avant lui, Ibrahimović a inventé son propre style. Sur un ring, Mohamed Ali a été une révolution : dans la vitesse, l’art de l’esquive et la puissance d’un jeu de jambes unique. Son arrivée dans le circuit au cœur des années 60 a bousculé les mentalités, car Ali n’était pas vraiment un grand puncher, mais poussait ses adversaires jusqu’à l’épuisement total. Il dictait le combat. Zlatan, lui, a opté pour un mélange de puissance et d’élasticité. C’est aussi, à sa manière, une révolution. Du moins à l’échelle de la France, là où Ali est devenu une icône culturelle mondiale. Reste qu’il refusait la paix. Il préférait affirmer qu’un « homme noir qui fricote avec une femme blanche mérite la mort » au milieu de ses sorties machistes. Oui, Cassius Clay avait aussi l’insulte facile contre Joe Frazier « le gorille » . En général, la légende aime le conflit, elle s’en nourrit comme Zlatan avec la France, « ce pays de merde » . Alors, dans ce cercle privé réservé aux adulés, on se regarde droit dans les yeux et on crache sur le monde. Au fond, ils s’en fichent, car ils en sont les rois. Et ce, pour l’éternité.

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