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Gaston de fer

Par Matthieu Rostac, à Amsterdam
Gaston de fer

En seulement quelques mois, le jeune Uruguayen Gaston Pereiro aura réussi à s'imposer dans l'effectif pléthorique du PSV. Un gamin que l'on compare déjà à Robin van Persie aux Pays-Bas, alors que lui ne jure que par son idole, Álvaro Recoba.

L’été dernier, lorsque le PSV a décidé de remplacer sa pépite Memphis, partie du côté de Manchester United, le club d’Eindhoven a lui aussi regardé vers l’ouest, mais plus loin que la perfide Albion. Loin, très loin, de l’autre côté de l’Atlantique. En Uruguay, précisément, où les Boeren sont allés chercher Gaston Pereiro. Un grand gaillard (1,88m pour 76kg) de vingt ans qui, malgré ses 39 petits matchs au Nacional Montevideo, a délesté le club néerlandais de sept millions d’euros – récoltant au passage le titre de quatrième transfert le plus cher du PSV après Dries Mertens, Mateja Kežman et Jan Vennegoor of Hesselink. Forcément, certains observateurs y voyaient un argent quelque peu mal dépensé après l’énorme plus-value réalisée sur le transfert de Depay (27 millions, pour rappel). Mais les vrais, ceux qui avaient suivi ses prestations avec le maillot de la Celeste lors des éliminatoires pour la Coupe du monde des U20, savent. Ou savaient, car désormais, Gaston Pereiro fait l’unanimité chez les Boeren, au point de causer des maux de têtes à Phillip Cocu quand vient le moment de composer le onze de départ du PSV.

Un doublé face à l’Ajax pour sa première titularisation

En effet, le technicien batave connaît actuellement un problème de riche : en plus de l’inamovible Luuk de Jong, qui positionner dans ce trident d’attaque qui peut parfois se transformer en losange lorsque la tactique le demande ? Si Luciano Narsingh et Maxime Lestienne avaient les faveurs de Cocu en début de saison, ces derniers ont connu des fortunes diverses : une baisse de régime pour Narsingh, une loi de Murphy qui a bien collé aux crampons et au moral de Lestienne (parents décédés à un mois d’intervalle, puis blessure à la reprise). Le moment idéal pour l’éclosion tardive d’un Jurgen Locadia qu’on croyait perdu pour le haut niveau, mais surtout, une première chance à saisir pour Pereiro. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Uruguayen ne s’est pas raté : pour sa première titularisation avec le PSV, le natif de Montevideo a planté deux buts et offert la victoire finale face au rival Ajax (1-2 à l’ArenA et première défaite ajacide de la saison en Eredivisie). Par la suite, Pereiro a été titulaire lors de neuf matchs sur les dix qu’il a joués pour les Boeren. Avec à la clé trois passes décisives et surtout, cinq buts supplémentaires. Ce qui fait de lui le deuxième meilleur buteur du club derrière capitaine De Jong. Le tout en moins de quatre mois et à seulement vingt ans.

Sócrates, Luis Suárez ou Van Persie ?

Si Cocu apprécie autant Gaston Pereiro, c’est aussi parce qu’il offre une panoplie plus complète que n’importe lequel des joueurs de son effectif, à l’exception peut-être d’Andrés Guardado. Quand ses homologues des ailes sont surtout bons pour déborder, centrer ou repiquer, l’Uruguayen peut balayer toute la largeur de l’attaque dans la peau d’un ailier gauche ou droit, en faux neuf, voire en avant-centre pour dépanner. Aussi, malgré ce physique d’échalas qui lui permet de rester debout en toutes circonstances – les trois défenseurs de l’Ajax l’ont appris à leurs dépends lorsque Pereiro les a effacés pour finalement loger une mine sous la barre de Cilessen le 4 octobre dernier –, Pereiro est un vrai joueur de ballon, une patte gauche fine et précise qui peut s’avérer précieuse dans la dernière passe. Sans parler d’une certaine science du placement qu’il a en lui. Gaston Pereiro est donc un homme qui flotte nonchalamment entre les lignes avant de planter sa banderille de manière inopinée. Comportement qui lui aura valu le surnom plutôt flagorneur de « Sócrates Uruguayen » de la part de As lorsque le joueur était annoncé à l’Atlético Madrid alors qu’il n’avait que dix-huit ans. Au pays des polders, on préfère lui trouver deux autres figures tutélaires : Luis Suárez, pour la success story batave et le côté imprévisible de son jeu, et Robin van Persie pour le style de jeu et la gâchette gauche. Dans tous les cas, les comparaisons sont flatteuses.

El Chino dans la peau

Mais Gaston Pereiro ne jure que par un seul joueur, et ce dernier ne figure pas dans la liste susmentionnée : Álvaro Recoba. Né en 1995 à Montevideo, Gaston Pereiro a vibré au rythme des exploits interiste et Celeste d’El Chino. Au point que le mimétisme tournerait presque à l’obsession pour le joueur du PSV : même passage révélateur au Nacional, même pied gauche, même propension à baguenauder sur la ligne d’attaque, même goût du dribble inattendu et chaloupé. Ne manque plus à Pereiro qu’à travailler ses coups francs et ses frappes de loin, parce que finir comme le gordito du onze type, c’est un peu foutu à l’heure actuelle. D’ailleurs, il se pourrait bien que l’Uruguayen des Boeren ait déjà atteint le pinacle de sa carrière à seulement vingt ans : le 9 novembre 2014, Pereiro et Recoba ont partagé la même liquette du Nacional face au rival séculaire du Peñarol. Mieux, El Bolso a remporté le match grâce à un incroyable coup franc d’El Chino à la toute dernière minute du match. Évidemment, Pereiro empoigne alors son idole et lui promet une chose : il se fera tatouer son visage sur le bras. « Il ne m’a pas cru au début, mais quelques jours plus tard, je lui ai montré le tatouage en question. Il a dit que j’étais fou. En revanche, il a apprécié et a même dit pour plaisanter que son visage était plus beau en tatouage qu’en vrai » , raconta Pereiro au site de la FIFA. Un hommage d’un goût tout relatif, mais après tout, c’est mieux qu’un tatouage Phillip Cocu, non ?

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