France-Roumanie (1-1) : pas glop !

Commençons par l’essentiel, à savoir la course à la qualification pour la Coupe du Monde. La France n’a plus son destin entre ses mains. Même si elle gagne ses trois dernières rencontres, elle n’est pas certaine d’aller en Afrique du Sud. La France a 14 points, donc 4 de retard sur le premier du groupe, la Serbie, qu’elle joue mercredi. En clair, même en cas de victoire là-bas, la France sera toujours seconde du groupe et devra espérer que les Serbes fassent de la merde dans un de leurs deux derniers matchs. On n’ose même pas faire les calculs en cas de défaite ou même de nul en Serbie… En clair, c’est mal barré.

Maintenant, parlons tout de même de la rencontre, car, il faut bien l’avouer, les Français ont délivré un très bon match de football. Vraiment, la prestation des Bleus fut plaisante, encourageante du point de vue du jeu, de l’intention, de l’animation, de la vitesse, et surtout de l’organisation, mais toujours ce même putain de problème de finition. Qui finit par coûter beaucoup trop cher… Ainsi, les Bleus paient leurs erreurs (et celles de leur coach) commises au cours des précédentes rencontres davantage que lors de ce match, plutôt à placer sous le signe de la malchance.

Pourtant, dès le début de la rencontre, les Froggies mettent une grosse pression sur les Roumains. Entre Gourcuff en jambes et en touché, Evra en débordement, Henry en appels et chutes incessantes, Anelka tout en couverture de balle, le match commence bien pour la France. Après un gros temps fort de dix minutes, les Roumains sortent la tête de l’eau et le ballon de leur camp. Lassana Diarra est impérial au milieu, sans conteste l’un des tout meilleurs milieux axiaux du monde à l’heure actuelle. Il a distillé des ouvertures et tout et tout. A ce rythme-là, Lass va à lui seul régler le problème des deux récupérateurs avec son nouveau registre et son apport offensif. Surtout, les rôles mieux répartis entre lui et Toulalan. A la perte de balle, Lassana défend vers l’avant et presse, et Jérémy coupe les lignes de passe et couvre l’espace entre les centraux et les latéraux.

N’empêche, la rencontre baisse en intensité. Coup franc de Gourcuff au second poteau pour la tête d’Henry (qui voulait semble-t-il faire une remise) sur la barre. Cette occasion amorce le second temps fort des Bleus, autour de la demi-heure de jeu, avec des centres de Henry ou encore une sublime ouverture de Gourcuff. Raté. Les hommes de Raymond dominent outrageusement et proposent du jeu, mais n’arrivent pas à concrétiser. Ils devraient prendre leur chance sur des frappes axiales pour un peu faire sortir la défense roumaine au lieu de perpétuellement passer par les côtés. La France joue en 433 avec Toulalan en 6, Lassana en 8, Gourcuff en 10, Henry attaquant gauche, Anelka attaquant droit et Dédé Gignac dans l’axe. Gourcuff est exceptionnel, Henry volontaire et disponible, Anelka utile avec ses prises de balle, mais maladroit devant le but, et Gignac un peu en dedans même s’il est vrai que le poste d’avant-centre dans un 433 peut parfois être un peu ingrat.

Les Roumains perdent la balle très vite, les Français sont excellents à la récupération, surtout Toulalan. Sur un des rares contres roumains, le 9 des Carpates efface Escudé d’un amour de dribble, centre parfaitement au point de pénalty pour Surdu qui n’a pas plus de pied gauche que le chanteur. Sinon, ça faisait 1-0 pour les Rom’s.

Début de la seconde mi-temps. Corner de Gourcuff, dévié par la tête de Gallas vers Henry qui reprend du gauche pour son 49è but en EDF. Merci Titi, toujours décisif en sélection, il faut bien le reconnaître. La France méritait vraiment d’ouvrir le score. La réaction roumaine ? Ils n’ont pas le choix, ils vont devoir sortir. La France semble tenir la barre.

Et pourtant, égalisation roumaine… sur un but contre son camp de Julien Escudé, suite à un centre venu de la droite. Bordel, l’Equipe de France restera toujours l’Equipe de France… Et reprend le contrôle des débats. Et s’installe à nouveau dans le camp adverse. Et pour une fois qu’Henry marque de la tête sur un centre de Sagna, il est signalé hors-jeu. Entrée de Ribéry pour Gignac (clairement un ton en dessous de ses partenaires ce soir), Anelka passe dans l’axe. La Roumanie se procure quelques occasions, la France beaucoup. Passe de Ribéry pas assez appuyée pour Henry, un bon centre de Sagna qui passe devant le but sans que personne ne le reprenne. Où l’on se rappelle au bon souvenir d’un certain David Trézéguet.

En 2009, c’est Karim Benzema qui rentre, pour Gourcuff. Anelka retourne à droite. Si les ouailles de Domenichus ont ouvert le score lors de cette seconde période, ils jouent moins bien qu’en première. Précipitation, un jeu trop direct, une certaine baisse de volume physique, et un peu de désorganisation suite aux changements et à la sortie de Gourcuff. Toutefois, la France prend d’assaut la Roumanie lors des dernières minutes de la partie. Si on ne verra pas Benzema de la partie, Anelka, Ribéry, Henry poussent, poussent… Mais s’entêtent à passer par les côtés. En vain. La France ne marquera plus et vous connaissez la suite. En attendant mercredi et la Serbie…