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Et sans Fekir, on fait comment ?

Par Maxime Brigand
Et sans Fekir, on fait comment ?

Si Bruno Genesio a avancé que son OL jouerait « son football » mardi soir, face au Barça, et qu'il s'attendait à un match « semblable » à celui remporté par ses hommes à l'Etihad Stadium de Manchester en septembre dernier, l'entraîneur lyonnais doit faire face à un absent central : Nabil Fekir, leader technique de la bande.

On a fini par s’habituer à voir cet homme, à la logique parfois difficile à suivre, dans cet état-là. Ainsi, pas de surprise lorsque Bruno Genesio s’est pointé vendredi soir, quelques minutes après la treizième victoire de l’OL en Ligue 1 de la saison, pour diffuser de nouveau un drôle de parfum : « On va dire que, ce soir, les trois points étaient le plus importants. Le match de mardi était forcément dans les têtes. Quand on joue un huitième de finale, en particulier contre Barcelone, une partie de notre attention est accaparée par ce match… » Il est impossible d’en vouloir à Genesio sur ce coup, car l’entraîneur lyonnais avait prévenu son monde avant la réception de Guingamp ( « On ne prépare pas Barcelone en jouant Guingamp » ), marquant au passage une rupture d’approche nette avec son homologue du PSG, Thomas Tuchel, qui ne cesse de répéter depuis l’été qu’il faut regarder un match de C1 à la hauteur d’un trente-deuxième de finale de Coupe de France. « C’est la mentalité des champions » , glisse souvent le coach allemand. Mais l’OL n’est pas le PSG, c’est autre chose : on parle ici d’une machine dont les voyants s’allument avant tout lorsque les projecteurs des grandes soirées l’exigent, rarement autrement. Problème, cette fois, les Lyonnais doivent le faire sans leur « phare technique » .

Un système qui repose sur ses individualités

Si un huitième de finale aller de Ligue des champions face au Barça méritait de voir le nom de Nabil Fekir couché sur une feuille de match, le constat est là : mardi soir, l’international français est suspendu et Genesio doit composer sans un type autour de qui il construit son argumentaire tactique depuis le premier jour. Interrogé par So Foot cette semaine, le coach lyonnais ne s’en est pas caché au moment de présenter son attirail stratégique : « Forcément, lorsqu’un de vos meilleurs joueurs s’exprime le mieux en position de dix, vous allez faire un système qui lui permet de donner le meilleur de lui-même. On a trois possibilités avec un dix : le 3-5-2, le 4-4-2 en losange et le 4-2-3-1. » Dans la même réponse, Bruno Genesio a précisé que le losange était trop compliqué à mettre en place « au très haut niveau » alors que la défense à trois semble pour le moment être mise de côté. Résultat, contre Barcelone mardi soir, l’OL se retrouve avec deux options entre les doigts : un 4-4-1-1 avec Depay, dont le rôle sera vital et qu’on dit plus performant sans Fekir, en soutien de Moussa Dembélé ou un 4-3-3 animé devant par un trio Traoré-Dembélé-Depay et renforcé au milieu par Lucas Tousart. Ce dernier système avait notamment été utilisé fin octobre, à Hoffenheim (3-3), lors du seul match européen manqué cette saison par Fekir.

Au total, Nabil Fekir a manqué neuf matchs depuis l’été dernier. Grave ? Pas tant que ça du point de vue des chiffres, car l’OL n’a perdu qu’une fois – à Reims (1-0) mi-août – et a même marqué davantage (2,3 buts/match) sans son capitaine. Un peu plus lorsqu’on parle d’animation propre car l’absence de Fekir rend vulnérable l’équilibre d’un onze lyonnais qui souffre déjà de nombreux maux lorsque son champion du monde est sur le gazon (tendance à tourner en rond balle au pied, bloc gruyère et zones mal couvertes sans). Aujourd’hui, l’ADN lyonnais n’a en réalité rien de clair : la gestion tactique (un système différent par match de C1 cette saison) de Genesio ne permet pas de faire émerger une ligne directrice en matière de jeu et l’OL, une équipe où les joueurs ont les clés et où le cadre d’expression est très large, est davantage une bande de braqueurs qu’un groupe capable d’enchaîner les copies satisfaisantes chaque week-end. Une bande qui se repose surtout sur ses individualités, dont une principale lors de l’ascension des grands cols : Nabil Fekir.

« On sait qu’il va faire quelque chose d’extraordinaire »

« C’est notre capitaine. Les matchs comme celui de Barcelone, il les aime, on sait qu’il sera au niveau, qu’il va faire quelque chose d’extraordinaire, glissait récemment Anthony Lopes. Sans lui, ce n’est pas pareil. » Parce que Fekir est le co-meilleur buteur lyonnais cette saison avec onze buts, qu’il a été de tous les bonheurs lyonnais depuis le mois d’août dernier, de la victoire contre l’OM (4-2) au succès contre le PSG (2-1) en passant par l’exploit de l’Etihad (2-1), mais aussi parce que le Français est un joueur qui peut tenir la verticalité et surtout l’intensité, ce qui sera clé contre ce Barça. Contrarier l’équipe de Valverde mardi soir commence par ça : un pressing agressif pour gêner la relance, ce qu’avait parfaitement fait le Betis lors de sa victoire au Camp Nou en novembre (3-4) lors de laquelle Quique Sétien avait placé un homme sur chaque adversaire. Cela présente un risque numérique – celui de se retrouver sans sécurité face au trio offensif catalan –, mais aussi un modèle à suivre que l’OL sait maîtriser : ses victoires contre City et le PSG sont issues de prestations défensives efficaces et d’un pressing parfaitement orchestré. Sans Fekir, Genesio devrait alors tenter de remettre en place le 4-4-1-1 vu à l’Etihad (où Depay passerait à la place en dix et Dembélé en neuf) où les ailiers (à choisir entre Aouar, Cornet et Traoré) auront un rôle précieux pour aider la paire de centraux à isoler Busquets. Une vie existe sans Fekir, reste maintenant à s’assurer de ne pas tout envoyer en l’air avant son retour aux affaires.

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