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En Championship, la mission impossible de Derby County

Par Quentin Ballue
En Championship, la mission impossible de Derby County

Condamné à l’unanimité, alors que la saison venait à peine de commencer, Derby County garde le fol espoir de se maintenir en Championship. Les Rams de Wayne Rooney ont dû composer avec 21 points de pénalité et un recrutement strictement encadré, mais ils refusent d'abdiquer. Poussés par tout un peuple, les voilà revenus à sept longueurs du premier non-relégable. Malgré la menace persistante d’une liquidation pure et simple.

365 jours que Krystian Bielik n’avait plus foulé une pelouse de Championship. Le 30 janvier 2021, alors que le Polonais revient à peine de neuf mois d’absence, son genou le trahit une nouvelle fois. Déchirure du ligament croisé antérieur. Le milieu défensif a dû attendre une année complète pour retrouver Pride Park, le 30 janvier dernier, contre Birmingham. L’ovation à la 69e minute pour son entrée, puis les frissons, au bout du temps additionnel, lorsque son retourné permet à Derby d’égaliser. Menés 2-0 jusqu’à la 87e, les Rams arrachent un point précieux dans la course au maintien devant 32 211 spectateurs. Record d’affluence de la saison en Championship. L’antre du DCFC n’était pourtant pas destinée à vibrer cette année. Mal en point au niveau financier, le club a dû payer une note particulièrement salée : 21 points de pénalité. La promesse d’une saison sans couleur et d’une relégation en League One. Mais là où ils auraient pu baisser la tête, les hommes de Wayne Rooney se sont retroussé les manches, emmenant avec eux une ville et des milliers de supporters derrière un espoir fou : se sauver, contre vents et marées.

Le bélier qui ne voulait pas se faire raser

Maintenu in extremis le 8 mai lors de la dernière journée, Derby County a dû attendre jusqu’au 2 juillet pour que sa place en Championship soit confirmée. Menacé d’un retrait de points pour non-respect des règles financières de l’English Football League, le club n’écope que d’une amende de 100 000 livres, en attendant de transmettre de nouveaux documents. L’été est mouvementé dans le Derbyshire. Entre les joueurs libérés et ceux dont le contrat se terminait, Rooney commence la présaison avec un effectif rabougri. Alors, il pioche dans l’Academy. Strictement encadré par l’EFL, le club ne peut recruter que des joueurs libres. Pour limiter les frais, certains signent un contrat de courte durée, à l’image de l’expérimenté Phil Jagielka. Le défenseur a d’ailleurs dû s’en aller mi-janvier, malgré la volonté du DCFC de le prolonger, en raison des restrictions toujours en vigueur. Les Rams bricolent, mais l’équipe tient la route.

Elle prend un premier coup de massue le 22 septembre lorsque le club est placé sous administration judiciaire, avec un retrait de 12 points. Auteur d’un début de saison correct, Derby passe instantanément du milieu de tableau à la dernière place avec un compteur à -2. Andrew Hosking, l’un des nouveaux administrateurs, annonce alors deux objectifs : faire en sorte que « le club assure tous ses matchs en Championship cette saison » et « trouver des parties intéressées pour sauvegarder le club et ses employés ». Le coup de grâce est porté le 16 novembre : les Rams perdent encore 9 points pour avoir dépassé, sur la période 2016-2018, le maximum autorisé de 39 millions de livres de pertes. Après 17 matchs joués et 18 points gagnés sur le terrain, les hommes de Wayne Rooney se retrouvent à -3, avec un retard de 18 unités sur le premier non-relégable.

Dans les tuyaux depuis deux ans, la vente du club n’a toujours pas eu lieu. Des accords avaient été trouvés avec Derventio Holdings en novembre 2020, puis avec le businessman espagnol Erik Alonso en avril 2021, mais aucun ne s’est concrétisé. La situation financière ne facilite pas les choses. En plus de dettes estimées à 70 millions d’euros, le DCFC est dans le viseur de Wycombe et Middlesbrough qui, s’estimant lésés, se sont plaints auprès de l’EFL. En 2018-2019, les Rams avaient pris la dernière place qualificative pour les play-offs… un point devant Middlesbrough. Les Wanderers ont quant à eux été relégués la saison dernière en finissant un point derrière Derby. Les deux clubs demanderaient une réparation financière du préjudice subi, ce qui représenterait encore plusieurs dizaines de millions d’euros. Qui donc pour racheter le club dans ce contexte ? L’ancien propriétaire de Newcastle Mike Ashley serait intéressé, tout comme la firme américaine Carlisle Capital. Cette dernière aurait justement transmise une offre d’environ 33 millions d’euros.

Wayne Rooney, fidélité et fighting spirit

L’étau financier ne s’est pas desserré et six joueurs ont fait leurs valises en janvier, sans être remplacés. Un contexte pour le moins délicat à appréhender pour Wayne Rooney, qui a tenu à rester, malgré les récents appels de phare d’Everton. « Partir serait facile. Je suis un combattant, je suis ici pour essayer d’aider ce club et je suis pleinement engagé », affirmait-il en septembre. L’homme aux 53 buts sous le maillot des Three Lions a lui-même payé une partie des frais de transport et de logement de l’équipe à certaines occasions. Le jeune entraîneur a aussi et surtout réussi à garder son groupe mobilisé, malgré les retards de salaires et les galères. En bon disciple de Sir Alex Ferguson, il a insufflé le caractère et la détermination nécessaires à ses hommes pour ne jamais abandonner, donnant naissance au « Rooney Time » . Le 30 décembre, les Rams arrachent la victoire à Stoke à la 85e grâce à Colin Kazim-Richards. Le 3 janvier, ils repartent de Reading avec un point en marquant à la 86e et à la 90e+1, après avoir été menés 2-0. Le même scénario que dimanche dernier contre Birmingham. Ce mercredi, malgré leur défaite, ils ont encore fait la démonstration de leur abnégation en tenant plus de 70 minutes en infériorité numérique à Huddersfield.

Au classement, Derby est à sept points de Reading, qui compte un match en moins… et qui a aussi écopé d’un retrait cet automne (six points). « Gérer les embargos sur les transferts, ne pas pouvoir faire venir les joueurs que vous voulez recruter, un budget presque réduit à zéro, un retrait de douze points et un autre de neuf… Rester dans cette division serait certainement le plus grand accomplissement de ma carrière », confiait Rooney à Sky Sports. En gardant sa moyenne de 1,24 point par match, Derby terminerait autour de 36 points. Autant que Reading si le club du Berkshire suit également son propre rythme. Une simple projection, mais qui a le mérite de donner encore un peu plus d’espoir quant à la possibilité de remonter. L’avenir du club fondé en 1884, membre fondateur de la Football League en 1888, reste en suspens, conditionné à l’arrivée de liquidités. Les administrateurs ont jusqu’au 1er mars pour apporter des garanties financières à l’EFL. Menacé de disparaître du paysage, Derby County s’accroche à son rêve. Cet automne, personne ne misait sur eux. Mais les Béliers, bornés, continueront de batailler, comme le promettait Pride Park dimanche dernier : « We’re Derby County, we’ll fight to the end. »

Par Quentin Ballue

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