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Eddie Piller : « Je me souviens bien d’Amara Simba »

Par Nicolas Kssis-Martov
5 minutes
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Eddie Piller est une figure de la scène mod anglaise dont il est en quelque sorte le DJ officieux et la mémoire vivante à l'heure d'internet. Il a aussi été l'un des acteurs de la scène acid jazz (James Taylor Quartet, The Brand New Heavies ou Galliano, …) à la fin des années 80. Amateur de distinction et d'esthétisme, il est aussi un fidèle supporter de Leyton Orient.

Quel est votre rapport au football ? Vous y avez joué ?

Bien sûr, comme gardien de but pour l’équipe de mon école d’abord, et après chez les vétérans. Toutefois, je ne me suis jamais révélé particulièrement bon et, pour être honnête, je préférais m’adonner au cricket, un sport dans lequel j’excellais davantage.

Pourtant, aujourd’hui, en tant que fan de Leyton Orient, au regard de votre carrière artistique, cela semble coller parfaitement à votre amour pour les 45 tours de Northern Soul ?

Oh oui ! C’est exactement cela. J’ai une passion pour ce qui s’avère rare et inhabituel et c’est pareil pour mon équipe de foot. Je suis issu d’une grande famille de Hammers. Mon père était un bon ami de Booby Moore et Geoffrey Hurst. C’est donc peu dire qu’il ne fut pas du tout enchanté quand je lui ai annoncé que je voulais désormais supporter « The Orient » .

Il existe d’autres clubs à ce niveau, pourquoi justement The O’s ?

Orient avait un duo de brillants joueurs noirs quand j’étais jeune : Laurie Cunningham and John Chedozie. Et je me suis d’abord intéressé à ce club à cause d’eux. Je me suis rendu plusieurs fois au stade en grandissant, et j’ai beaucoup aimé l’atmosphère. À West Ham, au début des années 1980, l’ambiance est vraiment devenue très violente. Plus trop à cause des skinheads, plutôt des casuals, et je n’appréciais pas trop cette évolution. Cela dit, je suis aussi pote avec Cass Pennant et je suis allé souvent avec lui, et aussi Grant Fleming, à Upton Park. Ils pensaient tous les deux qu’ils pouvaient me persuader de revenir supporter West Ham. Je ne voulais pas. Mon équipe reste the O’s !!!


Comment conseiller les modernistes à travers l’Europe ? En Italie, ce serait l’AS Roma ? Et en France ?

Ah, le football reste quelque chose de très personnel, comme d’être un mod. Comment savoir ce qui pousse vers un club ? Il peut s’agir de rien du tout !!! La famille – les pères principalement -, ou le quartier, ou simplement parce qu’il y avait toujours beaucoup de mods à West Ham, mais je ne dirais pas qu’il s’agissait d’une équipe de football mod pour autant ! Je connais beaucoup de mods qui supportent Bologne. Le fils du propriétaire du Deportivo La Corogne s’est révélé un mod très cool. Il m’a emmené les voir jouer contre Arsenal en Coupe d’Europe 

!

Pour revenir en perfide Albion, vous fréquentez encore Brisbane Road ?

Je m’y rends régulièrement et comme je l’ai dit, j’adore cette atmosphère. C’est un petit stade où demeure une sensation de grande famille. Le club travaille beaucoup pour la communauté, et vous le remarquez au grand nombre d’enfants qui vous y croisez. Je m’inquiète pourtant pour l’avenir. En violation des règles de la Football Association, West Ham déménage au Stade olympique, qui se trouve à seulement à 300 ou 400 mètres de Brisbane Road. Je crains que les gamins grandissent en s’impreignant désormais des Hammers, qu’ils veuillent les soutenir parce qu’ils évoluent en Premier League, contre Manchester ou Arsenal. Ce serait une tragédie.
Je paierai jamais 100 livres juste pour un match

Il n’y a pas de grands matchs avec Leyton Orient ?

Au contraire, j’y ai vu tant de matchs fantastiques. Un immense souvenir reste la victoire sur Fulham en FA Cup et à l’extérieur, voici environ huit ans. Dans les années 80, nous avions toujours l’habitude de pratiquer un football fluide et rapide, avec des ailiers. Quelle joie d’assister aux rencontres ! La bataille pour la montée a été une tragédie l’an dernier. Orient a perdu sur penalty dans la prolongation, et nous n’avons pas pu revenir en Championship. J’avais un set de DJ en Allemagne à ce moment-là et j’ai tout suivi sur le net. J’en ai eu le cœur brisé.

Vous vous souvenez d’Amara Simba, ce joueur français qui a porté les couleurs d’Orient ?

Oui, un grand attaquant. Il marquait au moins un but tous les trois matchs. Nous avions eu la chance de l’avoir ! En ce moment, l’effectif compte deux Français : Matthieu Baudry et Romain Vincelot .

Vous avez été un des fondateurs du label « Acid Jazz » avec Gilles Peterson, Gunner dans l’âme. La cohabitation ne fut pas trop difficile ?

Actuellement, quelques autres DJ’s de soul supportent Orient, et nous allons occasionnellement aux matchs ensemble. Dans les années 80’s, 50 ou 60 mods avaient pris l’habitude de s’asseoir dans les tribunes ouest et de chanter ! Je me souviens surtout d’une grande rivalité entre Norman Jay, immense fan de Tottenham, et Gilles Peterson, et ils se disputaient constamment à ce propos. Pour tout dire, Orient n’a pas vraiment d’ « ennemis » . En revanche, l’équipe la plus proche de nous est probablement Brentford. Elle conserve une petite chance d’entrer en Premier League la saison prochaine. Je l’espère, parce que j’aime les opprimés et les petites équipes !

Pensez-vous justement que le football anglais a perdu quelque chose avec la hausse du prix des places ? Est-il encore un « truc » de la classe ouvrière ou populaire simplement ?

Oui, il a trop changé et il y a laissé son charme, son ambiance. Je paierai jamais 100 livres juste pour un match. Je ne regarde jamais de football à la télévision maintenant, à moins qu’Orient y soit. Et cela n’arrive pas souvent.

Vous avez réalisé une célèbre compilation soul « extraordinary sensations » pour Charly. Quel serait dedans le meilleur morceau pour décrire Leyton Orient ?

Mon dieu, ce disque est si vieux. Je ne me rappelle même pas du tracklistenning ! Le club avait une chanson auparavant, que l’équipe a oublié depuis des années. Cela s’appelait Tijuana Taxi par Herb Alpert ! Nous avons tous l’habitude de danser dessus !

Selon vous, quel artiste anglais aujourd’hui incarne le mieux le fan de foot ?

Noel Gallagher. Un vrai fou du ballon et de son club. Il y a aussi Mani des Stone Roses et Primal Scream. Rien à ajouter, ils aiment leur football à Manchester !

Vous avez des relations dans le foot ?

Le frère de mon pote Frank possède West Ham ! Et un autre de mes amis est le beau-frère de Brian McDermott, l’entraîneur !!!

DJ set de Eddie Piller lors du festival R3vival à la Maroquinerie (Paris), le 19 décembre 2014

Le festival R3vival sur Facebook

Quelques mixs d’Eddie Piller

Dans cet article :
Dupraz s'excuse auprès des journalistes
Dans cet article :

Par Nicolas Kssis-Martov

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