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Du calme, ce n’était que le Bayern

Par Jean-Michel Mauvaisefoi
Du calme, ce n’était que le Bayern

Comme d’habitude, il est de notre devoir de stopper l’enflammade. Oui le Paris Saint-Germain a gagné (trois buts à deux) face au Bayern de Munich. La victoire du french flair face à la rigueur germanique, il y a de quoi se réjouir. Et pourtant, en attendant le match retour qui se disputera le mardi 13 avril 2021 au Parc des Princes (coup d’envoi à 21h pétantes), il faudra raison garder. Non à la culture de l’instant. Mais oui, savourons quand même.

Comme le disait le regretté Michel Colucci, dit Coluche, « Munich : deux qui la tiennent, trois qui la niquent ». En l’occurrence, deux et trois font référence au nombre de buts marqués et encaissés par le Rekordmeister (recordman de titres remportés, en bon français). Mais trêve d’humour de comptoir, il est temps de se mouiller la nuque et de regarder le match qui s’achève avec un peu de recul. À Munich, on connaissait septembre noir, on a découvert avril blanc. Car c’est en effet sous une surprenante neige printanière que le Paris Saint-Germain est venu s’imposer aux forceps sur la pelouse du Bayern de Munich. Une victoire au courage, une opposition de style aussi. D’un côté, la « grosse Bertha » qui canonne jusqu’à plus soif (31 tirs, 12 cadrés), de l’autre, une délicatesse à la fois typiquement française et surtout redoutablement efficace (6 tirs, 4 cadrés, 3 buts, mais 4 si l’on compte celui de Julian Draxler, refusé pour une position de hors-jeu de Kylian Mbappé à la douzième minute, NDLR). Cocorico, donc.

Sur les traces des Culs rouges

Enfin, cocorico bis, plutôt. Car s’il est aisé de souligner la performance d’une équipe qui fait tomber l’ogre bavarois pour la première fois depuis dix-neuf matchs de Ligue des champions, il serait injuste que le P.S.-G. en retire tous les honneurs. Ce n’est en effet pas la première fois qu’un club français s’impose 2-3 à Munich. Comment ? Eh bien oui, le football n’a pas commencé en 2011, figurez-vous. Quelques décennies plus tôt, le 9 octobre 1963 précisément, le FC Rouen de Max Schirschin l’emportait grâce à des réalisations signées Jean-Michel Lachot, Jean-Pierre Destrumelle et André Betta. Quand on sait que le gardien de but de l’époque n’était autre que le légendaire Sepp Maier, il y a de quoi s’incliner. Mauricio Pochettino évoquera-t-il ces trois héros du sport hexagonal dans sa prochaine causerie ? L’Argentin serait bien inspiré de le faire, puisque au match retour de ces huitièmes de finale de Coupe Rappan, les « Culs rouges » l’emporteront 4-2 au stade Robert-Diochon devant 4000 spectateurs survoltés. Donc non, l’Allianz Arena (qui s’appelait à l’époque Städtisches Stadion an der Grünwalder Straße, à vos souhaits !) n’est pas une forteresse imprenable, la preuve.

Attention à l’animal blessé

Mais le Parc des Princes n’est pas la muraille de Chine pour autant (même si, par moments, Keylor Navas nous en ferait douter). En tout cas, Thomas Pesquet devrait nous envoyer un cliché depuis l’espace pour s’en assurer. Tout va très vite dans le football, dit le proverbe. Les Parisiens ne sont pas à l’abri d’une « remontada » (terme issu de l’espagnol et qui signifie une remontée au score). Même si, pour les Bavarois, la tâche sera difficile, forcément, puisque leur meilleur buteur, Robert Lewandowski, manquera vraisemblablement à l’appel, selon les informations du (toujours très bien informé) journaliste de la chaîne RMC Sport Mohamed Bouhafsi. En effet, le Polonais, auteur de 40 (!) réalisations en championnat et en Ligue des champions cette saison (le Ballon d’or lui tend les bras !), a été victime d’une blessure lors de la rencontre disputée entre son pays et la Principauté d’Andorre. Les mauvaises langues parleront d’un complot (on rappellera en effet que le président de la République française a le statut de coprince d’Andorre, mais cet argument tient peu la route lorsque l’on sait qu’Emmanuel Macron est supporter de l’Olympique de Marseille), en attendant, les faits sont là. Avec Eric-Maxim Choupo-Moting au poste de numéro 9, c’est une autre limonade.

De plus, ce Bayern de Munich est loin d’être le ténor européen qu’il fut jadis. La preuve, ce n’est qu’au terme de la 27e journée de Bundesliga que les hommes de Hans-Dieter (dit Hansi) Flick, ont enfin pris une option sur le titre, ce qui est très tard en comparaison avec les huit derniers Meisterschale (boucliers du champion, toujours en bon français) remportés par son équipe. Bref, le Paris Saint-Germain est prévenu : la qualification en demi-finales est peut-être gagnée d’avance, mais la perspective de retrouver le Manchester City F.C. du génial Josep Guardiola au prochain tour doit faire garder les pieds sur terre (surtout au vu du match dans le match qui s’annonce entre le Qatar et les Émirats arabes unis, mais ceci est une autre histoire). En attendant, au risque de se contredire, il n’est pas interdit de rejeter la culture de l’instant tout en savourant l’instant malgré tout. La France étant connue pour détester celles et ceux qui réussissent, voir le vent tourner une fois de temps en temps n’est pas forcément désagréable.

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Par Jean-Michel Mauvaisefoi

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