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  • Les restes du monde

Dessine-moi une équipe de MLS

Par Régis Delanoë
Dessine-moi une équipe de MLS

Après une interminable trêve, la saison 2012 de la Major League Soccer va démarrer dans quelques semaines. C’est un baptême du feu pour l’Impact de Montréal, dernière franchise en date à avoir été intégrée dans le grand circuit fermé du football sauce nord-américaine. Comment les Québécois se sont-ils préparés à cet événement ? Comment sont-ils parvenus à constituer un effectif compétitif en partant de presque zéro ? La genèse de l’Impact en MLS en 7 dates.

7 mai 2010 : welcome Impact

Le lourd et contraignant dossier d’entrée en Major League Soccer a enfin été accepté. Ce jour est historique : l’Impact de Montréal devient officiellement la 19e franchise de la Ligue, à compter de la saison 2012. Barré l’année précédente par les Vancouver Whitecaps, le rival de la Côte Ouest, les Québécois gagnent enfin leur ticket d’entrée pour le grand manège du soccer nord-américain, la MLS. Son big boss Don Garber – l’équivalent de ce qu’est David Stern en NBA – a été convaincu par le lobbying du groupe Saputo, géant local d’agroalimentaire et propriétaire du club. Il a notamment été promis l’agrandissement du stade – qui s’appelle « stade Saputo » , bien sûr – pour le faire passer de 13 000 à un peu plus de 20 000 places. Au total, l’entrée de l’Impact en MLS représente un investissement d’une quarantaine de millions de dollars.

10 avril 2011 : une saison pour rien

L’ultime saison de l’Impact dans l’antichambre de la MLS, l’inintéressante NASL, démarre avec un effectif composé pour presque un tiers de Français. Comme on pouvait s’y attendre cependant, cette année de transition sans enjeu est un flop. Pas franchement concernée par ce championnat qu’elle s’apprête à quitter, l’équipe québécoise termine à une piteuse septième place (sur huit…) et ne prend pas part aux play-offs d’octobre. Durant l’été, l’entraîneur Marc Dos Santos a été débarqué ; arrive à l’automne Jesse Marsch, ancien assistant de Bob Bradley à la tête de la sélection nationale américaine.

2 octobre 2011 : feuille (quasi) blanche

Il n’y a pas de temps à perdre : la saison 2011 à peine terminée, la prochaine ô combien importante se prépare déjà, avec au programme un camp d’évaluation, auquel ne prend pas part Anthony Le Gall, un des derniers survivants de la colonie française. Philippe Billy, pourtant élu MVP 2010, est lui aussi débarqué à l’issue de ce camp. Au final, seul l’ancien Marseillais et Bastiais Hassoun Camara est maintenu. A moins de six mois des grands débuts de l’Impact en MLS, quasi tout l’effectif est à reconstruire. C’est l’heure des premières recrues – Nelson Rivas, défenseur colombien passé par l’Inter Milan – et des premiers tests – notamment Pascal Chimbonda, essai non concluant. Les premières folles rumeurs arrivent aussi : on parle de la venue de Nico Anelka, de Pippo Inzaghi, de Luca Toni, de Marco Materazzi… Rumeurs classées sans suite. Le temps presse.

23 octobre 2011 : Expansion Draft time

L’expansion draft, ou repêchage d’expansion, est une particularité nord-américaine, qui permet à une nouvelle franchise de piocher dix joueurs parmi les effectifs de ses futurs adversaires. Ces derniers peuvent néanmoins « protéger » une partie de leurs joueurs, qui sont alors déclarés intransférables. Cette opération est une aubaine pour l’Impact, qui saisit l’occasion pour récupérer notamment le vétéran international américain Brian Ching, étonnamment non protégé par Houston Dynamo. L’attaquant de 33 ans, d’abord très réticent à l’idée de rejoindre le Québec et menaçant même de prendre sa retraite, finira par se résigner à quitter la mort dans l’âme le Texas. L’Impact tient là un buteur d’expérience.

19 décembre 2011 : retour de l’enfant prodigue

En quelques jours ça s’accélère enfin. Suite à l’expansion draft, certains des dix joueurs récupérés sont utilisés comme monnaie d’échange ou comme l’occasion de se faire un peu de « fraîche » . Trois futurs cadres de l’équipe sont ainsi acquis : Davy Arnaud, autre joueur d’expérience en provenance de Kansas City, le gardien international jamaïcain Donovan Ricketts, ancien coéquipier de Beckham à Los Angeles, et surtout le milieu international canadien Patrice Bernier. Après dix ans à évoluer en Europe (Scandinavie principalement, et un court passage à Kaiserslautern), l’enfant du pays, originaire de la banlieue montréalaise, revient dans le club de ses débuts. L’Impact tient sa caution locale. Dans une ville fière de son particularisme québécois francophone, ce n’est pas à négliger.

23 janvier 2012 : en attendant un DP…

La superdraft a lieu mi-janvier ; honneur au débutant, l’Impact est prioritaire sur les tours de ronde et choisit le grand espoir américain Andrew Wenger en premier tour. Dans la foulée, l’effectif part en stage au Mexique pour une dizaine de jours, affronter notamment Chivas et Atlas. Ces matchs de présaison permettent de constater que cette équipe montréalaise commence à ressembler à quelque chose, notamment sur les lignes arrières et en milieu de terrain. Reste le cas épineux de l’attaque, où Ching est un peu seul. Pour bien faire, il faut une pointure, un DP, ou « Designated Player » , ces joueurs recrutés hors-salary cap, dans une limite de trois par franchise : Beckham et Robbie Keane à LA, Henry et Rafa Marquez à New York… En cette intersaison 2011-2012, seul Portland a dégainé, en enrôlant l’international écossais Kris Boyd. A Montréal, le nom d’Alessandro Del Piero est revenu avec insistance, mais le 23 janvier, le président Joey Saputo dégonfle la rumeur. Il était ces jours-ci question aussi de la possible venue de Michael Ballack, mais d’autres franchises plus prestigieuses sont aussi sur les rangs et il n’est pas forcément nécessaire de renforcer les lignes du milieu. L’arrivée de la star française Sébastien Le Toux aurait été idéale, mais il vient de quitter Philadelphie pour Vancouver. Au final, il est probable qu’il faille attendre l’intersaison européenne cet été pour voir débarquer un de ces fameux « joueurs désignés » à Montréal.

11 mars 2012 : D-Day

Ironie du sort, l’Impact de Montréal disputera ce dimanche 11 mars le premier match de son histoire en MLS chez son meilleur ennemi, les Whitecaps de Vancouver. Moins d’une semaine plus tard, le 17 mars, ce sera le premier match à domicile, face à Chicago Fire, au stade olympique, le stade Saputo étant en travaux jusqu’à la fin du printemps. D’ici cette rentrée de mars, on vous fera un point complet sur l’avant-saison en MLS, d’un point de vue général cette fois, et l’on vous donnera des nouvelles régulièrement tout au long de l’année.

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