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Coupe du monde 2022 : Gianni Infantino et le disque rayé de l’autosatisfaction

Par Nicolas Kssis-Martov
Coupe du monde 2022 : Gianni Infantino et le disque rayé de l’autosatisfaction

Gianni Infantino rayonne de bonheur. Ce Mondial 2022, si méchamment critiqué par quelques vilains journalistes et ONG, se déroule à merveille (de son point de vue). Audiences au rendez-vous, supporters globalement satisfaits, exploits sportifs, dont celui du Maroc, et l’argent coule à flots. L’occasion pour le président de la FIFA d’enfoncer le clou et de ressortir son plus vieux tube de la « meilleure Coupe du monde » de l’histoire.

Cette 22e édition de la Coupe du monde aborde les quarts de finale, mais le président de la FIFA, Gianni Infantino, savoure déjà sa victoire. Voilà, il n’y a plus grand monde pour parler des problèmes au Qatar, alors même que l’émirat reconnaît du bout des lèvres, par exemple, que le nombre de morts sur les chantiers approche davantage les 500 que les 3 cas de l’ancienne version officielle. Tous les États, y compris occidentaux, se sont agenouillés devant la puissance du foot, c’est-à-dire de la FIFA, et du Qatar. De fait, aucun boycott n’a jamais été vraiment envisagé, mais le bruit de fond médiatique et les critiques des ONG se révélaient déjà trop durs à supporter pour le petit cœur du grand enfant qu’est resté Gianni. Heureusement, les mauvais esprits et les déviationnistes « de l’intérieur » ont été matés et réduits au silence, comme le souligne son google trad français, ce brave Noël Le Graët. «  J’ai été l’un des leaders pour qu’il n’y ait pas ce brassard, assumait-il cette semaine dans une interview donnée au Figaro. Trois ou quatre pays, toujours d’Europe de l’Ouest, le voulaient. D’ailleurs, ils ne sont plus en lice pour la plupart. Ce n’est pas de l’hypocrisie. »

De Poutine à l’émir du Qatar

Infantino n’a donc pas attendu la fin de la compétition pour entonner la reprise de son plus beau tube, un refrain largement aussi suranné que le Freed from desire de Gala. Il faut d’abord se rappeler comment le patron de la FIFA, mi-VRP mi-commissaire politique post soviétique, avait raconté la Coupe du monde en Russie quatre ans plus tôt : « Il y a quelques années, j’avais dit que ce Mondial serait le meilleur de l’histoire et je peux aujourd’hui le dire avec conviction : il s’agit de la meilleure Coupe du monde de tous les temps.(…) Près d’un million de visiteurs en Russie, à Moscou, mais aussi dans toutes les villes hôtes, se sont rendu compte qu’ils sont arrivés dans un beau pays, accueillant, dans un pays prêt à montrer au monde que la réalité n’est pas celle qu’on pense connaître. C’est un pays riche de culture, d’histoire, de l’histoire de l’humanité. » Entre-temps, il a seulement changé de fan club et troqué Poutine contre l’émir du Qatar.

Il peut donc désormais balancer, dans un quasi parfait copié-collé, que l’on vient d’assister à « la plus belle phase de groupes de toutes les Coupes du monde. (…) Celle-ci s’achèvera comme elle a commencé. Je suis certain que nous dépasserons les cinq milliards de téléspectateurs dans le monde. » Avant de se reconvertir en commercial d’agence de tourisme : « Je le disais déjà il y a quelques années, je pense vraiment que cette Coupe du monde peut aider d’abord cette partie du globe, le Golfe, le Qatar, le Moyen-Orient, à se mettre en valeur, à montrer au monde à quel point cette culture est riche et accueillante. Et permettre au reste du monde de venir ici découvrir cette hospitalité, de découvrir une nouvelle culture, d’apprendre à mieux se connaître, et c’est exactement ce qui se passe. » Une hospitalité que l’ouvrier népalais ou la personne LGBT qatarie ne savent pas apprécier à sa juste mesure, sûrement. Et maintenant, vivement 2026 pour que Gianni Infantino vienne nous expliquer comment la Coupe du monde étalée sur trois immenses pays, les États-Unis, le Mexique et le Canada (bonjour l’empreinte carbone) avec 48 équipes et un nouveau format de poules de trois, a priori, sera elle aussi un grand succès et le plus beau Mondial jamais tenu. Il a même peut-être déjà écrit son communiqué triomphaliste au bord de sa piscine à Doha.

Par Nicolas Kssis-Martov

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